Le combat de la chandeleur : muscat du Cap Corse vs cidre de glace
Oui, je sais, la Chandeleur c'était hier, mais je pars du principe que quand on aime les crêpes, on ne se contente pas d'en faire une fois par an ! Du coup, pour votre prochaine tournée de crêpes, j'ai testé pour vous deux accompagnements liquides différents, histoire de changer un peu des traditionnelles bulles.
Laissez-moi vous présenter les deux concurrents du jour, avant leur entrée sur le ring.
Muscat du Cap Corse
L'appellation "Muscat du Cap Corse", née en 1993, est l'une des 9 AOP de Corse.
La zone de production couvre le nord du Cap Corse et de la région du Nebbio, et bénéficie d'un climat méditerranéen, très influencé par la mer et les vents. On y trouve principalement des sols argilo-calcaires.
L'appellation en quelques chiffres : Surface : 98 hectares / Production moyenne : 2 813 hectolitres / Nombre de producteurs : 35 caves particulières (source : dossier de presse 2014 de l'Interprofession des Vins de Corse).
A ma droite, le "solaire", originaire du village de Barbaggio en Haute-Corse et représentant la maison Devichi : le muscat du Cap Corse, Fruttu di Sole.
[N.B : j'aurais pu choisir le muscat du Clos Nicrosi, qui est aussi en AOP Muscat du Cap Corse, mais cette fois-ci j'ai préféré opter pour un représentant venant de la région du Nebbio, tout près de Patrimonio].
Élevé au minimum 3 ans en cuve inox, après un pressurage direct de la vendange entière de muscat petits grains (sans collage ni levurage), il affiche 95g/l de taux de sucre résiduel au compteur.
Cidre de glace
Le cidre de glace est un cidre venu du Québec, dont la fermentation s'effectue sur un jus de pommes concentré par l'action du froid naturel. C'est le climat unique du Québec qui a inspiré ce produit car des températures hivernales extrêmes sont requises pour que la pomme gèle de façon naturelle (permettant ainsi la séparation entre le nectar et la glace) et puisse donner naissance au cidre de glace. Pour obtenir cette concentration des sucres par le froid, 2 procédés sont possibles : la cryoconcentration et la cryoextraction. Lorsque le nectar a atteint , grâce à l'un de ces deux procédés, 30º Brix ou plus sans aucune addition de sucre ou d’alcool, celui-ci est fermenté à basse température pendant plusieurs mois. Le produit fini doit, selon la réglementation, avoir une teneur en sucre résiduel d'au moins 130 g/L et un titre alcoométrique acquis de plus de 7 % et d'au plus 13 % d'alcool par volume.
A ma gauche, "celui qui venait du froid", et plus précisément du Québec, représentant la maison Félibre : le cidre de glace, Givré.
[N.B : j'aurais pu citer le cidre de glace Neige de La Face Cachée de la Pomme, qui est le tout premier cidre de glace à avoir été commercialisé au Québec et dans le monde, et qui est apparemment une référence en la matière, mais il se trouve que j'ai découvert l'existence du cidre de glace via la bouteille du domaine Félibre que l'on m'a offerte].
Obtenu par la fermentation de jus de pommes (principalement McIntosh et Cortland, avec un ajout de Spartan, Lobo et Empire) ayant atteint une concentration de sucre avant fermentation d’au moins 30 degrés Brix via le procédé de la cryoextraction, il affiche 135g/l de taux de sucre résiduel au compteur.
Rencontre au sommet
Entre ces deux-là, c'est un peu le match du feu contre la glace.
D'un côté, le petit gars venant du froid, qui vous enrobe les papilles d'un manteau tout doux en vous susurrant des mots tendres au creux de l'oreille.
De l'autre, un sudiste qui, après la douceur du premier contact, vous bouscule avec une acidité parfaitement maîtrisée et finit par vous embrasser fougueusement.
Avec deux "techniques de combat" aussi différentes, difficile de désigner un vainqueur.
A l'épreuve de la crêpe au sucre avec un filet de jus de citron (ma préférée), je dirais que le muscat l'emporte grâce à sa vivacité et à la complexité qu'il apporte en bouche.
A l'épreuve de la crêpe au chocolat ou à la pâte à tartiner (la version favorite de monsieur), le cidre de glace, jugé plus "gourmand", semble obtenir les faveurs de l'assemblée. Personnellement, je reste plus réservée car le cidre de glace reste quand même un chouille trop sucré pour moi, et l'absence de bulles me manque un peu (en même temps, j'ai du sang breton qui coule dans les veines donc je manque sans doute d'objectivité quand il est question de cidre ;)).
Je n'ai pas essayé d'autres variantes de crêpes, mais je serais curieuse de savoir ce que ça pourrait donner avec du caramel au beurre salé ou de la crème de marron. Et pourquoi pas avec des galettes salées (j'ai notamment bien envie de tester l'accord avec une crêpe au bleu ou au roquefort par exemple).
Si vous tentez l'expérience, dites-moi ce que vous en pensez !
Quatuor de bulles pour la Saint-Valentin
La Saint-Valentin approche à grands pas (dans 2 semaines pile-poil). Comme chaque année, elle va opposer les adorateurs de cette "institution" qui se mettent soudain à voir des cœurs partout à ceux qui n'y voient qu'une énième fête commerciale qu'ils se feront un plaisir de bouder.
D'habitude, je ne vous en parle pas sur le blog car je ne suis pas une grande fan de cette fête, mais cette année, je vais faire une exception car ça me donne une très bonne occasion d'évoquer de jolies choses dégustées récemment.
Quel que soit votre camp, je vous invite ainsi à dégainer des bulles car elles atteindront leur cible à coup sûr, que ce soit :
- a/ pour passer un bon moment avec votre moitié, avec ou sans les cœurs et les chocolats,
- b/ pour trinquer à votre célibat et à votre chère liberté,
- c/ ou au contraire, pour oublier un temps le néant absolu de votre vie sentimentale
- d/ ou enfin, pourquoi pas, pour organiser votre soirée "Je hais la Saint-Valentin".
Vous n'êtes ni pro ni anti Saint-Valentin et ne voyez pas la différence entre le 14 février et les autres jours de l'année ? Aucun souci, rien ne vous empêche d'ouvrir les belles bouteilles ci-dessous pour une autre occasion, ou même sans occasion particulière ! Après tout, depuis quand faudrait-il des raisons pour se faire plaisir ?!
Mais attention, si je vous invite à dégainer les bulles, l'idée n'est pas de se jeter sur la première bulle venue, en particulier quand elle est enrobée de rose Barbie !
Les 4 bouteilles que je vais vous présenter ci-dessous ont comme petit plus, outre le fait qu'elles soient top, d'être issues de domaines travaillant dans une logique bio ou biodynamique.
Un blanc de blancs : Champagne Larmandier-Bernier Longitude Champagne Premier Cru Extra Brut
Commençons par un champagne blanc de blancs, et plus précisément par un champagne Larmandier-Bernier.
Ce champagne Premier Cru Extra Brut est un 100% chardonnay.
J'ai découvert cette cuvée Longitude à l'occasion du réveillon du nouvel an sur les conseils de François de L'Envie, et j'ai été conquise par la finesse de ses bulles et surtout par son élégance et son côté très minéral (que j'imagine venir du terroir de craie où ce champagne a vu le jour).
Personnellement, pour profiter au maximum de ses arômes et de son style très pur, je vous conseillerais plutôt ce champagne à l'apéritif, seul ou avec des amuse-bouches très fins en goût (en gros, éviter l'explosion de saveurs).
Prix caviste approximatif : de mémoire, on est autour des 30€.
Le domaine Larmandier-Bernier se trouve sur la commune de Vertus, dans le vignoble de la Côte des Blancs. Pierre et Sophie Larmandier qui sont à la tête de ce domaine d'une quinzaine d'hectares pratiquent la biodynamie depuis plus de 20 ans. Ils cherchent avant tout à produire des champagnes authentiques et sans artifices, qui soient une expression fidèle de leur terroir.
Un blanc de noirs : Champagne Lassaigne Les Papilles Insolites Extra Brut
Après un champagne blanc de blancs, place à un champagne blanc de noirs.
Je vous avais expliqué il y a quelque temps que ma sœur était devenue une fan inconditionnelle des champagnes Jacques Lassaigne, champagnes que je n'avais pour ma part jamais eu l'occasion de goûter mais dont j'avais entendu le plus grand bien.
Afin de me sortir de mon ignorance, Little Sis' a donc décidé d'acheter une bouteille de champagne Lassaigne à Noël. Elle était partie pour ramener une cuvée à base de chardonnay (car le terroir de Montgueux est particulièrement propice au chardonnay, on l'appelait d'ailleurs jadis "le Montrachet de la Champagne"), mais le caviste chez qui nous sommes allées (la cave "Le Vin des Vivants" à Lyon, qui a une sélection très sympa d'après ce que j'ai pu voir rapidement) n'avait plus que la cuvée Les Papilles Insolites qui est un 100% pinot noir.
Conclusion post dégustation : je vous confirme que la demoiselle a très bon goût car si les autres cuvées des champagnes Lassaigne sont aussi bonnes que celle-là, c'est un domaine qui mérite effectivement que l'on s'y intéresse.
Nous avons entamé la bouteille à l'apéritif et d'emblée elle a fait mouche.
C'était fruité mais pas trop, assez vineux tout en restant élégant et aérien, long en bouche... Bon, vraiment bon ! Du coup, nous avons embarqué le champagne à table pour accompagner la traditionnelle volaille de Noël et nous n'avons pas été déçues.
Pour résumer, carton plein pour ces Papilles Insolites et une grosse envie me concernant de découvrir les autres cuvées de la maison.
Prix caviste approximatif : de mémoire, il me semble que la bouteille nous a coûté dans les 40-45€.
Le domaine Lassaigne est situé dans l'Aube, sur la colline crayeuse de Montgueux dans le vignoble de la Côte des Bars, tout près de Troyes. Emmanuel Lassaigne, qui a repris l’exploitation familiale de 4,5 hectares en 1999, conduit ses vignes selon les principes de l'agriculture biologique sans pour autant revendiquer le label (travail manuel de la vigne, travail des sols, absence de pesticides, d’engrais, ou produits de synthèse), et vinifie ses vins de champagne dans une logique "naturelle" peu interventionniste (utilisation des levures indigènes, usage très limité du soufre). Son objectif : obtenir des vins de champagne qui reflètent la typicité de leur terroir.
Que les inconditionnels du rose le soir de la Saint-Valentin se rassurent, j'ai deux autres propositions qui devraient leur plaire :
Un champagne rosé : Champagne Fleury Rosé de Saignée Brut 100% Pinot Noir
Commençons par un champagne rosé, et plus précisément par un "rosé de saignée" (en opposition au rosé d'assemblage, très courant en Champagne), à base de pinot noir.
La méthode consiste à laisser macérer les raisins noirs entiers un court moment, avant pressurage. Au contact de la peau des raisins, les jus vont se colorer (plus le contact est long, plus la couleur sera soutenue) et vont capter une partie des composants aromatiques contenus dans la peau.
Dans le cas du Rosé de Saignée Brut du Champagne Fleury, après une courte macération, le pressurage est ensuite effectué sur un pressoir traditionnel champenois "Coquard" de 4 000 kilos.
Cette méthode traditionnelle donne à ce champagne sa couleur assez soutenue et ce caractère vineux qui m'a enchantée. Côté arômes, on est plutôt sur les fruits rouges.
Ceci pourrait vous pousser à le boire en dessert, mais je trouve que, comme le champagne précédent, il a tout à fait l'étoffe nécessaire pour s'inviter à table et accompagner le plat principal. Personnellement, je le verrais bien avec une volaille (pourquoi pas un poulet aux écrevisses) ou quelque chose à base de saumon.
Si vous tenez absolument à le boire en dessert, je pense qu'il doit fonctionner plutôt bien avec un dessert au chocolat à condition que ce dernier ne soit pas trop sucré (ou une association chocolat/framboise pour rappeler les notes de fruits rouges du champagne).
Prix caviste approximatif : de mémoire, je crois que la bouteille tourne autour des 30€.
Le domaine Fleury est installé à Courteron, un petit village de l'Aube. Les vignes du domaine sont donc situées sur la Côte des Bars, le terroir le plus méridional du vignoble de Champagne. Ce domaine de 15ha est en biodynamie depuis 1989 sous l'impulsion de Jean-Pierre Fleury, qui fut l'un des premiers viticulteurs champenois à convertir son vignoble. Un travail poursuivi aujourd'hui dans les vignes comme à la cave par ses fils, Jean-Sébastien et Benoît, qui ont rejoint le domaine familial. Sa fille Morgane, qui est sommelière, gère également depuis 2009 à Paris une cave dédiée à la biodynamie et aux champagnes & vins d’auteurs appelée "Ma Cave Fleury".
Un crémant du Jura : Domaine Pignier Crémant du Jura rosé
Parce qu'il n'y a pas que le champagne dans la vie, pour finir, je vous propose des bulles made in Jura avec un Crémant du Jura Rosé du domaine Pignier.
J'avais déjà goûté et apprécié ces bulles lors du Vinocamp Jura, et j'ai donc été agréablement surprise en les découvrant sur la table de ma maman pendant les fêtes de fin d'année.
Ce crémant du Jura brut est un 100% pinot noir, vinifié sans ajout de soufre et sans liqueur d'expédition.
En bouche c'est frais et très fruité, mais pas trop sucré, ce que j'ai particulièrement apprécié.
A titre personnel, je l'ai bu à l'apéritif, mais ses notes de fruits rouges doivent aussi être agréables au moment du dessert.
Prix caviste approximatif : aucune idée car ce n'est pas moi qui ai acheté la bouteille. Spontanément je dirais que ça doit avoisiner les 10€.
Le domaine Pignier est implanté sur les coteaux de Montaigu dans le Jura. Jean-Etienne, Antoine et Marie-Florence représentent la 7ième génération de vignerons à la tête du domaine et travaillent leur vignoble en biodynamie depuis 2002 pour mettre en valeur leur terroir. Ils limitent également au maximum leurs interventions à la cave en respectant le cahier des charges de vinification DEMETER.
Si vous ne trouvez pas votre bonheur parmi ce petit quatuor, vous pouvez toujours jeter un coup d'œil à d'autres suggestions de bulles ici et là par exemple.
Côté champagnes, il y a aussi plein de choses top du côté de Francis et Delphine Boulard, Benoît et Mélanie Tarlant ou encore Franck Pascal, pour ne citer qu'eux, donc vous avez l'embarras du choix pour vous faire plaisir.
See you and Happy Bubbly Valentine's Day !!
Crédit pour la photo de flûtes illustrant l'article : blog www.weddingchicks.com - KTMoffitt Photography
Je suis Charlie pour que cette flamme ne s'éteigne jamais
Depuis hier midi, je suis comme KO debout, avec cette boule au ventre et ce goût amer dans la bouche qui refusent de s'en aller.
Ce 7 janvier 2015 devait pourtant être une belle journée pour le blog puisque c'était le jour de son 2ème anniversaire. Alors que je réfléchissais pendant la pause déjeuner à ce que je pourrais faire pour célébrer cet anniversaire, d'un seul coup tout a basculé...
Apprendre la nouvelle de l'attentat chez Charlie Hebdo sur Twitter, découvrir les images à la télé, entendre la voix de Philippe Val se briser, avoir l'impression de vivre un cauchemar éveillé et sentir des larmes de tristesse, d'incompréhension et de colère couler sur mes joues.
Ne pas arriver à reprendre le travail, à penser à autrechose. Rester comme figée.
Penser aux victimes, à leurs proches. Penser aux enfants... Comment arriver à trouver les mots pour expliquer cela à un enfant ? ... Comment expliquer cela à qui que ce soit ? Penser à mes amis musulmans, avoir peur des amalgames qu'il y aura certainement. Avoir envie de crier que cette folie n'a rien à voir avec la religion, quelle qu'elle soit. Avoir peur de l'avenir.
Puis voir les unes passées de Charlie Hebdo fleurir sur la toile et les réseaux sociaux, découvrir les dessins de ceux qui ont décidé de reprendre leurs crayons pour rendre hommage.
Regarder défiler les images de rassemblement, en France et à l'étranger ; tous ces crayons levés vers le ciel.
Commencer à reprendre espoir.
Ecouter ce matin Patrick Pelloux sur France Inter et sentir ses mots résonner en moi.
On n'a pas le droit de céder [...] Il faut qu'on se batte contre ceux qui veulent qu'on se haïsse. Patrick Pelloux, urgentiste et chroniqueur à Charlie Hebdo
Décider d'écrire, de trouver les mots, même s'ils sont maladroits, pour ne pas céder, pour refuser le silence face à la barbarie et l'obscurantisme. Utiliser ce tout petit espace d'expression pour défendre cette liberté d'expression pour laquelle certains sont tombés.
Allumer une bougie comme un symbole pour que tous ensemble nous nous battions pour que cette flamme de la liberté ne s'éteigne jamais.
Parce que je suis Charlie, parce que nous sommes tous Charlie...
Vinocamp Armagnac : quand la Gascogne vous ouvre son cœur
Le Vinocamp Armagnac Gascogne qui s'est tenu il y a un mois de cela au Château de Mons m'a donné une bonne occasion de revenir sur les terres de D'Artagnan, après une première immersion en septembre 2013.
Ce Vinocamp, je l'ai attendu.
Il faut dire que je n'avais pas participé à un Vinocamp depuis juin 2013 dans le Jura. Aussi, à peine ai-je eu vent d'une édition dans le Sud Ouest, organisée par les interprofessions de l'Armagnac, des vins des Côtes de Gascogne et du Floc de Gascogne, que je me suis pressée de m'y inscrire ; et cette fois-ci, rien n'aurait pu me faire annuler mon déplacement !
Le Bilan post-événement ? Ce Vinocamp Armagnac Gascogne tant attendu aura tenu toutes ses promesses et aura parfaitement clôturé l'année 2014 !
Tout y était : une organisation au top (spéciale dédicace à Anne-Claire ;)), un sens de l’accueil hors pair, de la bonne humeur, de vrais échanges et de très belles découvertes liquides et oenotouristiques, sans oublier les délices solides qui ont agrémenté ces 2 journées.
Je suis rentrée définitivement séduite par la Gascogne, et avec une irrémédiable envie : y retourner très vite !
Comme toujours, résumer 2 jours de Vinocamp n'est pas aisé.
Commençons par les ateliers dont vous trouverez les thèmes ci-dessous.
Les ateliers du 1er jour
Je pourrais vous résumer le contenu des échanges, mais globalement, je reste convaincue qu'un Vinocamp se vit de l'intérieur et que le mieux c'est d'y aller et de participer pour en saisir le réel intérêt. De plus, résumer ce qui dit pendant les ateliers, c'est passer sous silence tous les échanges qui ont lieu après, qui sont souvent tout aussi intéressants.
Si vous voulez vraiment savoir ce qui a pu se dire, vous pouvez toujours lire cet article sur le blog du Vinocamp ou aller faire un tour sur Twitter avec le hashtag #vinocamp.
Pour ma part, le moment que je retiendrai des 3 sessions auxquelles j'ai participé, c'est peut-être celui-ci : un vigneron des Côtes de Gascogne écoutant avec attention et une forme d'incrédulité un autre vigneron plus jeune, Boris Desbourdes pour ne pas le citer (qui fait d'excellents vins en appellation Chinon à Panzoult au Domaine de la Marinière), lui expliquer tout ce qu'il faisait sur les réseaux sociaux pour mettre en avant ses vins. J'ai aimé cet échange car on sentait à la fois la crainte d'intégrer un monde qu'on ne connaît pas, dont on ne maîtrise pas les us et coutumes, et l'envie de franchir le pas pour partager sur son métier, sa vie de vigneron au quotidien... Je l'ai également apprécié car on sentait aussi entre ces deux hommes de terrain une envie réelle d'échanger, de transmettre, de s'entraider pour grandir ensemble. Or pour moi, c'est ça le but d'un Vinocamp.
Plaisirs liquides...
Un Vinocamp ne serait pas un Vinocamp s'il n'était pas ponctué ça et là, et pour notre plus grand plaisir, de dégustations.
Pour cette édition dans le Gers, l'Armagnac a bien sûr occupé une place de choix, avec notamment une incroyable sélection d'armagnacs millésimés (des années 60 aux années 90 si je me souviens bien) à la pause déjeuner. J'ai ainsi pu savourer avec plaisir l'armagnac Castarède 1981 (une grande année s'il en est puisque c'est mon année de naissance), mais aussi l'armagnac Laubade 1969. Côté découverte, en non millésimé ce coup-ci, j'ai particulièrement apprécié la cuvée Louis Philippe du domaine Dartigalongue, un assemblage des millésimes 1974 et 1976 proposé à l'occasion des 170 ans de la maison.
Nous avons également assisté à la remise des prix du concours des Talents de l'Armagnac le samedi soir au domaine de Juglaron à Eauze et avons eu l'opportunité de goûter les armagnacs et blanches primés lors du repas au pied de l'alambic qui a suivi (vous pouvez retrouver le palmarès dans cet article de la Dépêche du Midi). L'occasion de retrouver avec plaisir Myriam Darzacq et Patrick Giacosa, que j'avais rencontrés lors de mon précédent séjour armagnacais.
Si l'Armagnac était sur le devant de la scène, le vin n'était pas en reste grâce aux vins des Côtes de Gascogne.
Pour moi, la mention spéciale revient au domaine Chiroulet. J'ai été séduite par les vins de Philippe Fézas, en particulier par ses blancs, et j'ai carrément été bluffée par son moelleux, Soleil d'Automne.
Le Floc de Gascogne était lui aussi de la partie lors de cette escapade gersoise. Pour rappel, le Floc (qui signifie "bouquet de fleurs" en occitan) est composé de 2/3 de jus de raisins frais et d'1/3 d'armagnac. Lors du Vinocamp, nous avons pu le déguster seul, en blanc et en rouge, mais aussi sous forme de cocktails. A titre personnel, j'ai tendance à préférer le rouge, mais j'ai été agréablement surprise par l'un des cocktails proposés, l'Arman'hattan (il faut dire que j'ai toujours préféré les cocktails avec une amertume assez prononcée).
...et solides !
Si le Vinocamp a été riche en plaisirs liquides, il nous a aussi permis de régaler nos papilles.
Gers oblige, le canard était omniprésent. Et dans le Gers, "un canard heureux est un canard savoureux !" comme le clame haut et fort l'IGP Foie Gras du Gers. Grande amatrice de foie gras, autant vous dire que je me suis régalée !
Détail des accords mets & vin/armagnac au domaine de Juglaron :
Détail des accords mets & armagnac au Château de Cassaigne :
Si nous avons été comblés côté salé, les becs sucrés ont également pu trouver leur bonheur, entre les accords armagnac/chocolat, les poires au floc de Gascogne et les spécialités régionales que sont la croustade aux pommes et le pastis gascon.
Découvertes oenotouristiques
Je vous avais déjà vanté les mérites du Château de Mons, donc je ne vais pas revenir dessus, mais je vous invite à relire ceci si vous ne connaissez pas ce lieu.
Lors de la journée "excursion" du samedi, j'ai eu l'occasion de visiter 2 autres lieux, dont le premier est à découvrir absolument !
Le domaine d'Ognoas à Arthez-d'Armagnac
Le domaine d'Ognoas se trouve non pas dans le Gers, mais dans les Landes, et s'étend sur près de 650ha (dont plus de 50ha de vignes en appellation Bas-Armagnac).
Pourquoi faut-il y aller ?
Domaine d'Ognoas
40190 Arthez-d'Armagnac (Landes)
Tel : 05 58 45 22 11
Fax : 05 58 45 38 21
Email : domaine.ognoas@wanadoo.fr
Site internet : http://www.domaine-ognoas.com/
Le Château de Cassaigne
Niché au cœur de la Gascogne à quelques kilomètres de Condom, le Château de Cassaigne est l'ancienne résidence de campagne des Evêques de Condom.
Le Château possède 35ha de vignes.
Les vins produits sous le nom "Domaine de Cassaigne" font partie de la gamme des grands vins de Plaimont Terroirs et Châteaux.
Mais le Château est surtout réputé pour ses armagnacs et son Floc de Gascogne.
Pourquoi faut-il y aller ?
Château de Cassaigne
32100 Cassaigne
Tel : 05 62 28 04 02
Email : contact@chateaudecassaigne.com
Site internet : http://www.chateaudecassaigne.com/
Vous l'aurez compris, ce Vinocamp Armagnac Gascogne a vraiment été une réussite.
Encore un grand merci à nos "GO" pendant ces 2 jours qui ont porté haut les couleurs de leurs interprofessions : Anne-Claire et Sandra pour l'Armagnac, Amandine pour les vins des Côtes de Gascogne et Cyrielle pour le Floc de Gascogne. Et merci bien sûr à Anne-Victoire, notre miss Vinocamp.
Et enfin, "cœur avec les doigts" pour le Gers et les Gersois qui ont su prouver que côté accueil et "cœur", ils n'avaient rien à envier aux gens du Nord.
NB : désolée pour les photos qui ne sont pas d'une super qualité mais je n'avais que mon téléphone et la lumière n'était pas tip top
Bonne année ! Happy New Year !
Voici venue l'heure de vous souhaiter à toutes et tous une très bonne année 2015 !
J'espère que cette année sera un grand millésime pour vous, qu'elle vous apportera santé, bonheur, réussite et vous permettra de réaliser vos rêves, même les plus fous !