#VDV58 : les vins super-héroïques...avec du Rappu inside
Aujourd'hui nous sommes le dernier vendredi du mois. Place donc aux Vendredis du Vin !
Et ce mois-ci c'est Tom du blog 1098.fr qui préside et a donc choisi le thème. Un thème qui m'a laissée plutôt perplexe au premier abord...
"Vendredi du Vin #58, les vins super-héroïques
[...] Est-ce que pour vous une bouteille est un super-héros à part entière ? Ou peut-être un vigneron ? A moins que vous ne soyez convaincu que le héros de votre enfance – fût-t’il Super Dupont – a une bouteille préférée… Bref, faites vous plaisir !"
(Intégralité de son billet à lire ici : http://www.1098.fr/vendredi-du-vin-58-les-vins-super-heroiques/)
Une bouteille ou un vigneron en super-héros ? Non, ça ne m'inspirait pas plus que ça...
J'en profite cependant pour saluer l'héroïsme de tous ces vignerons qui, sans super-pouvoirs, se battent chaque année contre les aléas climatiques qui mettent à mal leur travail, quand ils ne détruisent pas entièrement leurs vignes...Cette année encore, ils sont nombreux à avoir dû affronter les attaques incessantes de Mère Nature et tous n'ont pas pu ressortir victorieux de ce combat à armes inégales...Mes pensées sont donc avec eux, même si je n'ai pas choisi d'en faire les héros de ces Vendredis du Vin.
Pas de vin ou de vigneron super-héroïque donc, mais un vin que j'aime associé à un super-héros, ça devait pouvoir se trouver pour une troisième participation aux VdV.
Un super-héros avec du caractère
Côté super-héros, je n'ai jamais été une grande fan de comics mais comme certainement beaucoup d'entre vous, j'avais quand même en tête plusieurs super-héros, ne serait-ce que parce qu'ils ont souvent été mis en lumière au cinéma. Il me suffisait donc de procéder par élimination parmi les noms qui me venaient à l'esprit.
1ère évidence : j'avais envie d'opter pour un super-héros plutôt que pour une super-héroïne. Exit donc les Tornade, Catwoman, Wonder Woman et consorts.
Exit ensuite les Superman, Spider-Man, Batman, Captain America, etc...car les hommes en collants et tenue moulante ne m'ont jamais fait fantasmer.
J'ai aussi laissé de côté Hulk et la Chose, un peu trop bruts de décoffrage à mon goût.
Si j'ai hésité un temps entre Iron Man (un peu trop mégalo) et Thor (un peu trop "dieu") c'est en rebalayant les différentes adaptations cinématographiques récentes mettant en scène des super-héros que j'ai soudain eu un flash et jeté mon dévolu sur Wolverine !
La faute en partie à Hugh Jackman mais aussi au fait que c'est un personnage au caractère complexe, auréolé d'un certain mystère.
Me restait donc à trouver le vin que j'allais associer à Wolverine. Et là, la partie n'était pas gagnée !
J'aurais pu partir sur un vin au côté animal. Mais cette association me semblait un peu brin simpliste. Sans compter que le côté animal est loin d'être ce que j'aime le plus dans un vin.
J'ai donc préféré me concentrer sur les traits de caractère que j'associais à ce super-héros.
Solitaire, sauvage, fier...
De la force à l'état brut et un caractère bien trempé...
Mais aussi un personnage complexe, énigmatique, mystérieux, inextricablement lié à son passé...
Une certaine sensualité...
Ça y est, j'avais mon vin !
Ces VdV super-héroïques seront donc l'occasion de mettre un coup de projecteur sur un vin qui a de la gueule, un peu méconnu, mais qui, je vous l'assure, vaut vraiment le détour : le RAPPU.
Le Rappu, un vin corse mystérieux et inoubliable
OK, mais c'est quoi au juste le Rappu?
Petite leçon de prononciation pour commencer. "Rappu" se prononce "Rappou", et veut dire "râpeux".
Dit comme ça, ça ne fait pas rêver je vous l'accorde mais laissez-moi vous en dire plus.
Le Rappu donc est un produit traditionnel de Haute-Corse, et plus particulièrement du Cap Corse.
Un vin authentique qui ne répond cependant à aucune règle car il ne rentre dans aucune appellation. Si la production de ce vin reste confidentielle et s'ils sont peu de vignerons à continuer à en faire, il y a presque autant de procédés d'élaboration que de producteurs. Les cépages utilisés varient, certains le mutent à l'alcool, d'autres non...
Bref, vous l'aurez compris, il est difficile de parler du Rappu "en général", c'est pourquoi j'ai décidé de mettre en lumière le Rappu du Clos Nicrosi à l'occasion de ces Vendredis du Vin.
Le Rappu du Clos Nicrosi
Pourquoi ce choix?
Mais tout simplement parce que c'est "une tuerie" ! Un vrai régal pour les papilles qu'il serait dommage de garder pour soi.
Ensuite, parce que j'aime beaucoup ce domaine et que j'ai enfin eu le plaisir de le visiter cet été, mais nous aurons l'occasion d'en reparler dans un prochain billet.
Pour finir, parce que ses caractéristiques vont très bien je trouve au personnage de Wolverine.
C'est en effet un vin issu d'une terre qui garde un côté sauvage, le Cap Corse.
Un vin mystérieux et complexe, qu'il est difficile de raccrocher à quelque chose quand vient le moment de la dégustation tant il est particulier.
Un vin authentique, élaboré par des vignerons soucieux de perpétuer les traditions du Cap Corse en mémoire des anciens.
Un vin de caractère, mêlant savamment puissance et douceur.
Le Rappu du Clos Nicrosi est élaboré uniquement à partir du cépage Aléatico, un cépage rouge légèrement muscaté que l'on retrouve aussi en Italie.
Sur la bouteille, il est fait mention de "Moût de raisin partiellement fermenté issu de vendange passerillée".
Comment ça se passe exactement?
Tout commence dans les vignes, qui se trouvent aux pieds du village de Rogliano et tout près du village de Macinaggio, sur des sols à base de schistes et d'alluvions.
Au moment des vendanges, qui se font manuellement, les raisins non éraflés sont ramassés dans des cagettes en bois et mis à sécher au soleil dans ces mêmes vignes.
Ce procédé, qu'on appelle passerillage, dure 1 à 2 semaines et permet d'augmenter la concentration en sucre et les arômes.
Suite à ce passerillage, rafles et grains sont dans un premier temps mis en cuve ensemble, d'où le nom de "Rappu". Après un premier pressurage, les rafles sont ôtées et s'en suit une vinification rouge traditionnelle. La fermentation s'effectue naturellement et aucun mutage à l'alcool n'est effectué pour stopper cette fermentation.
Pour finir, afin d'avoir un vin équilibré, un assemblage est réalisé à partir des jus de plusieurs millésimes, sur le principe d'une mini solera.
Et maintenant, place à la dégustation !
La robe d'abord. Assez logiquement elle est sombre, plutôt rouge foncée.
Le nez ?
Une merveille qui vous emporte tout de suite ailleurs. Des pruneaux, une pointe d'épices et un petit quelque chose d'autre que je n'arrive pas à identifier...J'adore !
En bouche, c'est tout aussi complexe et riche.
Là encore on retrouve les pruneaux, les fruits cuits, mais les notes sucrées (c'est tout de même un vin doux) ne l'emportent pas sur l'ensemble. Au contraire, cette première sensation plutôt sucrée s'estompe assez vite pour laisser place à des notes plus amères. On sent les tannins, mais ils restent légers et on est très loin du vin "râpeux". Plutôt un mélange de force et de douceur, tout en finesse et en subtilité, avec une belle acidité. La finale est difficile à décrire (presque salée, ce qui est un peu déconcertant) mais moi ça m'a beaucoup plu, au point de me laisser un sourire sur les lèvres.
Bref, ce vin n'est pas un super-héros, mais il envoie du lourd !
Je vous le conseille plutôt en fin de repas, pourquoi pas avec un dessert à base de chocolat, même si à mon sens il se suffit à lui-même.
Un autre accord parfait, dixit Sébastien Luigi : le Rappu et le cigare. Voilà un accord qui devrait plaire à Wolverine qui est, je crois, un amateur ! Il a en tout cas beaucoup plu à mon cher et tendre.
Le seul défaut de ce petit bijou : sa rareté ! Le Clos Nicrosi n'en produit que 600 à 1000 bouteilles par an.
Alors si vous en trouvez chez votre caviste, n'hésitez plus !
Pour découvrir les autres participations sur le thème des vins super-héroïques, RDV sur la page Facebook de l'événement.
À la recherche du rosé de l'été - Prologue
Ce titre vous étonne peut-être car, si vous avez l'habitude de lire ce blog, vous savez que je ne suis pas une grande amatrice de rosé.
Avant de continuer, je tiens à préciser que contrairement à certains que j'ai pu lire sur la toile, je ne considère absolument pas que c'est "une bibine de soif sans intérêt" ou encore un "truc infâme".
A mes yeux, le rosé est un vin et demande lui aussi du travail et du savoir-faire pour obtenir un produit de qualité. Donc qu'il y en ait des bons et des moins bons, ne change rien au fait que ce produit et ceux qui le produisent méritent du respect. Le message étant passé, revenons à nos moutons...
Dans mon cas, le désamour pour les rosés me vient de mes années d'étudiante où de très mauvais rosés ont souvent arrosé des repas ou barbecue collectifs. Et quand je dis "très mauvais", je n'exagère pas, on était parfois plus proche en goût du vinaigre que du vin! A tel point que, quelques années après, tremper mes lèvres dans un verre de rosé, quel qu'il soit, suffisait à réveiller ces mauvais souvenirs et à m’écœurer automatiquement, me laissant tout simplement incapable de juger objectivement de la qualité du vin en question.
J'aurais pu rester dans cette situation si le fait de "baigner" désormais dans le monde du vin ne m'avait pas amenée à reconsidérer la question du rosé.
Au début, lors des dégustations chez les vignerons ou en salon, j'essayais de faire l'impasse sur les rosés. Mais bon, je trouvais dommage de ne pas laisser leur chance à ces vins, d'autant plus que j'avais parfois en face de moi des vignerons vraiment déçus de me voir leur offrir un "non sans façon" systématique quand ils me présentaient leur rosé.
J'ai commencé à revoir ma position suite à deux découvertes.
Le Bordeaux Clairet
Première découverte : le Bordeaux Clairet, et notamment celui du Château Ballan-Larquette de Régis Chaigne dégusté lors d'un Vinocamp en début d'année. Un vrai gros coup de cœur!
Bien sûr, certains me rétorqueront que le Clairet n'est pas vraiment un rosé, mais plus un intermédiaire entre le rouge et le rosé. C'est vrai, mais dans l'esprit je trouve que le Clairet se rapproche des rosés dits "de gastronomie".
Pour ceux qui ignoreraient ce qu'est le Clairet, je vous invite à lire ce billet du blog des Vins de Bordeaux ou encore celui-ci du blog Roumegaire (ex Découverte Vins), qui en parlent très bien.
Les rosés de gastronomie
2ème découverte lors du Salon Découverte en Vallée du Rhône avec justement des rosés de gastronomie : les rosés de Tavel. J'en avais parlé dans un précédent billet en expliquant pourquoi ils m'avaient plu, donc je ne vais pas développer.
Ce salon a aussi été l'occasion de goûter un autre rosé qui m'a séduite, plutôt typé "rosé de gastronomie" : la cuvée "Le goût" d'Isabel Fromont Ferrand du Domaine 5 sens. Vous en saurez plus sur ce rosé en lisant le billet du blog Côtes-du-Rhône News.
Et si je redécouvrais le rosé?
Ces 2 découvertes ont suffi à me démontrer qu'à défaut d'être une fan inconditionnelle de TOUS les rosés, j'étais au moins sensible aux attraits des rosés plus vineux et plus complexes. C'était assez pour me convaincre de ne pas rester sur mes a priori négatifs et pour me décider à désormais laisser leur chance aux rosés que l'on me présentait en faisant l'effort de les goûter, même ceux plutôt pâlots au premier abord. Et j'ai eu quelques bonnes surprises.
C'est pourquoi, pleine de bonne volonté, j'ai décidé début juillet de profiter de la saison estivale pour essayer d'en goûter un maximum afin d'élire "mon rosé de l'été".
Dans le 1er chapitre de cette saga "A la recherche du rosé de l'été", je vous emmènerai dans un petit coin de paradis...Mais ça sera dans le prochain billet alors stay tuned! ;-)
Source photo : Pinterest
Retour sur le Vinocamp Jura
Le dernier week-end de juin le Jura accueillait une nouvelle édition du Vinocamp. Autant vous dire que dès que j'ai eu vent de cette destination, mon week-end était réservé. Je ne pouvais en effet pas manquer cette occasion rêvée d'approfondir ma connaissance du vignoble jurassien tout en assouvissant mon penchant non dissimulé pour le vin jaune et le comté. Mais rentrons dans le vif du sujet avec un retour éclair sur ce week-end vin 2.0 haut en couleurs...
Début des festivités le samedi à 9h à Arbois, et plus précisément au Château Pécauld, qui abrite le Musée de la Vigne et du Vin mais aussi le Comité Interprofessionnel des Vins du Jura (CIVJ).
Malgré le temps froid et pluvieux, l'accueil chaleureux de nos hôtes et la bonne humeur des participants ont tôt fait de réchauffer l'atmosphère.
La journée a débuté par une brève présentation des vins du Jura par le président du CIVJ, Jean-Charles Tissot, et son directeur, Baudoin de Chassey, suivie d'une intervention du maire d'Arbois, Bernard Amiens.
L'occasion de rappeler que le Jura figure parmi les premières régions françaises à avoir obtenu l'AOC. Aujourd'hui les vins du Jura, c'est 6 AOC dont 4 appellations géographiques (Arbois, Château-Chalon, Côtes du Jura, L'Etoile) et 2 appellations produits (Macvin du Jura et Crémant du Jura). C'est aussi un vignoble de 1850 ha qui fait la part belle aux cépages autchtones que sont le Poulsard, le Trousseau et le Savagnin, même si on y trouve aussi du Pinot Noir et du Chardonnay.
Le maire d'Arbois a évoqué quant à lui le passé historique de sa ville et n'a pas manqué de nous rappeler que si Arbois, capitale des vins du Jura, était indissociable de la tradition viticole, elle devait aussi sa renommée à l'un de ses célèbres habitants : Louis Pasteur. Celui à qui l'on doit la découverte de la pasteurisation est aussi le père de l’œnologie moderne grâce à ses travaux sur la fermentation.
Les présentations terminées, voici venue l'heure de définir les thèmes des ateliers de la journée. Comme toujours, les sujets intéressants ne manquaient pas et la difficulté consistait à faire son choix.
Les ateliers
Le mien se porta sur le thème Interpro 2.0 pour le 1er atelier de la matinée. Parmi les sujets de discussion abordés : la stratégie des vins du Jura qui se sont mis à l'heure du vin 2.0 en créant un blog et une page Facebook (adresses à retrouver à la fin de ce billet), les complémentarités des différents réseaux sociaux pour toucher des publics différents, mais aussi le type de contenus à diffuser et les problèmes rencontrés pour faire remonter les infos, avec à l'appui le retour d'expérience de représentants d'autres interprofessions.
La première session de l'après-midi me permit quant à elle d'aborder le thème de la vidéo dans l'univers du vin. L'occasion de râler encore et toujours sur cette foutue loi Évin et de réinsister sur la nécessité de signer la pétition Touche Pas A Mon Vigneron. Mais l'occasion aussi de montrer qu'il est possible de faire des choses intéressantes à travers les exemples de l'émission Millésime diffusée sur France3 Bourgogne, de la vidéo du Château La Levrette ou encore de la web série Awinelife. La conclusion de l'atelier : il y a de la place pour plus de créativité dans l'univers du vin, même avec les contraintes imposées par la loi Évin, donc il ne faut pas hésiter à utiliser la vidéo. Sans compter qu'une vidéo est 53 fois mieux référencée qu'un site internet sur Google!
Pour la dernière session de la journée, j'ai opté pour le thème "RP/blogueurs". Un atelier qui me confirma rapidement des incompréhensions des 2 côtés. Difficile de résumer cet atelier qui a généré pas mal de discussions, donc je vous invite à suivre le fil #Vinocamp sur Twitter pour prendre connaissance des quelques tweets échangés pendant la session.
Maintenant parlons un peu de vin!
"Il n'y a pas que le vin jaune dans le Jura!"
Voici en résumé le message que l'on a tenté de nous faire passer à travers les dégustations qui ont rythmé le week-end.
Car si le vin jaune est indissociable du Jura, il ne représente que 3% de la production.
Samedi, les vignerons venus nous faire déguster leurs produits pendant la journée et/ou lors de la soirée chez Henri Maire nous ont permis de découvrir les appellations Arbois et Côtes du Jura.
Dimanche, ce sont les appellations Château-Chalon et L'Etoile qui étaient à l'honneur avec une séance de dégustation "avec vue" sur le belvédère de Château-Chalon.
Des dégustations qui m'ont permis d'appréhender la richesse et la diversité des vins du Jura.
Les crémants d'abord m'ont beaucoup plu, tant en blanc qu'en rosé.
Côté rouge, j'ai découvert avec plaisir le Trousseau et le Poulsard, avec cependant une nette préférence pour le premier qui m'a semblé avoir plus de caractère et de complexité.
Si les blancs floraux ne m'ont pas particulièrement séduite, j'ai en revanche particulièrement apprécié bon nombre des blancs tradition que j'ai eu l'occasion de goûter. Il faut dire que je suis fan des élevages sous voile et le Savagnin se prête très bien à ce type d'élevage.
Quant au vin jaune, je pensais le connaître mais j'ai été bluffée par la diversité des vins jaunes dégustés pendant le weekend et par les différences de profil gustatif entre les appellations.
Ce week-end m'a enfin permis de découvrir avec un plaisir non dissimulé 2 autres spécialités du Jura : le vin de paille, qui est un liquoreux, et le macvin, qui est une mistelle.
En résumé, de belles découvertes mais aussi et surtout de belles rencontres avec des vignerons passionnés et passionnants.
Rendez-vous sur la page Facebook de Very Wine Trip pour découvrir en images une petite sélection des vins qui m'ont le plus plu dans l'album photo du week-end.
Dernier volet de ce week-end : l'oenotourisme
Car le Jura joue à fond la carte de l'oenotourisme.
Le vignoble du Jura, qui s'étend de Salins-les-Bains au Nord à Saint-Amour au Sud, est d'ailleurs une destination reconnue par la marque "Vignobles et Découvertes".
La balade du dimanche nous a permis de découvrir de splendides paysages et quelques lieux incontournables comme la cascade et les grottes de Baume-les-Messieurs ou encore le charmant village de Château-Chalon.
En tout cas, ce court weekend aura suffi à me convaincre que ce département valait vraiment le détour et méritait d'y revenir. Que vous soyez amateurs de vin, de gastronomie ou de belles pierres, soyez certains que vous trouverez votre bonheur en visitant le Jura!
Plusieurs événements rythment l'année, mais le plus célèbre d'entre eux est certainement la Percée du Vin Jaune. C'est pourquoi je vais terminer ce billet avec une vidéo revenant sur l'édition 2013 de cette manifestation.
Et pour en savoir plus sur les vins du Jura, je vous invite à vous rendre sur leur blog : http://www.blog-jura-vins.com/ et sur leur page Facebook : https://fr-fr.facebook.com/juravins
https://www.youtube.com/watch?v=YJI6AeHIgE8
Touche pas à mon vigneron
Si je prends la plume aujourd'hui, ou plutôt le clavier, c'est parce que je suis en colère!
En colère de voir à quel point on s'acharne en France sur les vignerons.
La raison de mon ire? Un rapport remis récemment au gouvernement par le Professeur Michel Reynaud sur les "Dommages liés aux addictions et les stratégies validées pour réduire ces dommages" .
Quand j'en ai pris connaissance grâce à Louise Massaux j'ai bondi sur ma chaise!
Si vous avez un peu de temps, vous pouvez lire l'intégralité du dit rapport ici : http://cms.centredesaddictions.org/pdf/Mildt_MR_DJM_Synthese.pdf
Dans tous les cas, je vous invite à lire le résumé fait par Louise avant de lire la suite de mon billet.
C'est bon, vous l'avez lu? Alors je reprends.
Devant un tel amas de conneries, il y aurait beaucoup à dire.
Pour commencer ce qui me rend folle, c'est cette propension à traiter sur un pied d'égalité les alcools forts et le vin. Parce que c'est bien connu, quand tu veux te mettre la tête à l'envers, surtout quand tu es jeune, c'est une bouteille de vin que tu vas prendre! Faudrait voir à arrêter 2 secondes de prendre les gens pour des cons.
Mais surtout, ce qui me met hors de moi c'est qu'à lire les rédacteurs de ce rapport, les vignerons ne seraient, via le fruit "hautement addictif" de leur travail, pas loin d'être aussi nocifs que des dealers de coke.
Alors bien sûr, je suis d'accord que toutes les consommations excessives sont nocives, mais pour commencer, ceci ne s'applique pas qu'au domaine du vin.
Manger trop de junk food est nocif, et pourtant on n'interdit pas à McDo ou Coca parler de leurs produits et d'en faire la promotion sur les différents médias. On pourrait me répondre, que dans le cas de la junk food, contrairement à l'alcool, il n'y a pas d'addiction. Ok.
Jouer aux jeux de grattage, au PMU, au Loto, faire des paris sur Internet, etc. Ça aussi, à outrance c'est nocif, et pour le coup ça peut développer des addictions. Et pourtant, aux dernières nouvelles on n'interdit pas à ces sociétés de faire de la pub pour vendre leurs produits.
Et puis merde, pourquoi vouloir à tout prix lier vin et addiction?!
Excusez-moi de penser que les consommateurs de vin, dans leur grande majorité, ne sont pas des alcooliques notoires qui ont besoin de leur "shoot" de vin quotidien!
Excusez-moi de croire que l'on peut aimer le vin, et même en être passionné, et le consommer avec modération!
Excusez-moi de voir dans le vin, non pas cette boisson alcoolique addictive que ces gens voudraient me dépeindre, mais un produit culturel, un morceau essentiel de notre patrimoine historique et culturel, un vecteur important d'échanges, de partage et de convivialité!
Excusez-moi de clamer haut et fort que les vignerons ont le droit d'être fiers de leur travail et devraient avoir le droit d'exprimer cette fierté, cet amour de leur métier sur ces médias de partage que sont Internet et les réseaux sociaux!
Nul besoin de vous rappeler que les vignerons sont déjà pieds et poings liés par la loi Évin.
A cet égard, je vous conseille vivement la lecture de l'excellent ouvrage de Jacques Dupont intitulé "Invignez-vous" ainsi que la lecture d'un autre billet de Louise au sujet de la loi Évin.
Ceux qui vendent des produits ou services, quels qu'ils soient, savent que si le "faire" est essentiel, le "faire savoir" est tout aussi important. Priver les vignerons de la possibilité de s'exprimer et de parler de leurs produits sur Internet et les réseaux sociaux, alors qu'ils n'ont déjà pas la possibilité de s'exprimer ailleurs, revient à signer à terme leur arrêt de mort. Surtout dans un contexte où la concurrence internationale s'intensifie et où les producteurs étrangers ont eux le droit de s'exprimer comme ils le souhaitent, sur Internet et ailleurs.
Je suis persuadée que ce n'est pas en multipliant les interdits qu'on luttera efficacement contre les addictions.
Au contraire, pour promouvoir le "bien boire", comme beaucoup, je suis convaincue que l'éducation est essentielle.
Or l'avantage d'Internet et des réseaux sociaux par rapport à d'autres médias c'est justement qu'on peut développer, apporter plus de contenus, créer une réelle interaction avec les consommateurs, et donc éduquer.
D'ailleurs, la plupart des vignerons français qui s'expriment actuellement sur un blog ou sur les réseaux sociaux n'a pas un discours visant à vous "fourguer à tout prix un produit". Au contraire, ils sont nombreux à faire un vrai travail de pédagogie en expliquant leur métier, en décrivant leur quotidien, en l'illustrant par des photos ou des vidéos et aucun ne prône une consommation à outrance, bien au contraire.
Je ne développerai pas plus car je pense que vous avez compris mon point de vue.
Alors, si comme moi vous aimez le vin et vous voulez soutenir la viticulture française et empêcher qu'on prive nos vignerons de leur liberté d'expression sur le net, vous savez ce qu'il vous reste à faire.
Voici ci-dessous le lien vers la pétition à signer et à faire circuler au plus grand nombre.
Plus nous serons nombreux, plus nous aurons de poids!
https://www.change.org/petitions/sauvons-le-droit-d-expression-de-nos-vignerons?utm_campaign=twitter_link_action_box&utm_medium=twitter&utm_source=share_petition
N'hésitez pas à rejoindre aussi le collectif "Touche pas à mon vigneron" :
Sur Facebook : https://www.facebook.com/TouchePasAMonVigneron
Sur Twitter : https://twitter.com/TPAMV
Merci d'avance de votre mobilisation!
Lettre à mon père
Dans 4 jours, le 16 juin donc, ce sera la Fête des Pères...
Une fête que je ne fête plus car voilà 3 ans jour pour jour que tu nous a quittés, emporté par la maladie qu'on t'avait diagnostiquée moins d'un an auparavant. Depuis, il ne se passe pas une semaine sans que je ne pense à toi, à tes yeux bleus rieurs qui me manquent tant. Alors aujourd'hui, plutôt que de penser à ce triste jour où tu nous as quittés, j'avais envie de t'inviter "virtuellement" sur ce blog.
Car tu étais un bon vivant et tu aimais le vin. Oh, pas le vin des buveurs d'étiquettes! Toi tu aimais le vin synonyme de plaisir et de partage. Si tu savais apprécier un grand vin, tu aimais aussi les "petits" vins faciles et notamment ceux de la cave coopérative de Rosières en Ardèche, parfaits après une bonne partie de pétanque ou une journée de pêche.
Quand tu nous as quittés, je commençais à m'intéresser de plus près au vin, mais nous n'avons malheureusement jamais vraiment eu l'occasion de partager des moments de dégustation ensemble à cause de ta maladie.
Et tu es parti avant que je ne puisse te montrer ce blog, te raconter mes visites dans les vignobles, te faire découvrir mes coups de cœur, te parler de mes projets pro...
Alors aujourd'hui, l'espace de quelques lignes, je vais t'imaginer encore parmi nous à l'occasion de cette Fête des Pères.
Dimanche, nous aurions commencé par des bulles pour l'apéro.
J'aurais sûrement apporté du champagne (tu sais que j'en raffole), et j'en aurais profité pour te parler de mes dégustations récentes et de ma préférence pour les blancs de noirs. Pour me taquiner, tu m'aurais sûrement proposé à la place de boire un verre de cidre en ne manquant pas de rappeler à l'assistance l'anecdote de Pérouges et mon "ivresse" précoce (oui, j'ai réussi à être complètement pompette à 4 ans en finissant les verres de cidre de toute la tablée!).
Puis nous nous serions mis à table et en entrée, je t'aurais sûrement proposé un blanc corse, en t'expliquant que j'ai eu toutes les peines du monde pour en trouver à Toulouse et que je ne manquerai pas de faire le plein lors de mon prochain séjour en Corse cet été.
Avec le plat principal, tu aurais certainement voulu du rouge. Pour te faire plaisir, j'aurais peut-être essayer de te dégoter un vin d'Ardèche à découvrir absolument (en faisant appel à des amis qui s'y connaissent mieux que moi sur cette région car spontanément je n'ai pas de vigneron en tête) ou alors un vin du Sud-Ouest parmi ceux des vignerons que j'ai rencontrés au gré de mes visites et déplacements.
Pour le dessert, j'aurais à coup sûr joué la carte du vieux Pineau des Charentes rosé de mon ami Thomas et je suis sûre que tu m'aurais demandé de t'en ramener quelques bouteilles! A moins que tu n'aies été plus rapide que moi en sortant ton fameux rhum arrangé auquel je ne peux résister.
Alors oui, dimanche prochain tu ne seras pas là avec moi.
Mais aujourd'hui, plutôt que de pleurer sur ce jour où tu es parti, et parce que tu étais avant tout un amoureux de la vie, j'ai envie d'ouvrir certaines de ces bouteilles pour te rendre hommage.
Je lève mon verre à toi Papa et de là où tu es, j'espère que tu es fier de moi.
Crédit pour la photo illustrant l'article : dum2602 sur Trip Advisor