Toulouse, capitale des vins du Sud Ouest ?
"Toulouse, capitale des vins du Sud Ouest ?", voici le sujet qui animé les débats lors de l'émission de radio à laquelle j'ai participé il y a quelques semaines sur Radio FMR.
J'ai été invitée à donner mon avis sur ce sujet par Ludovic Roif et Chantal Pisey, aka Enflammée sur les réseaux sociaux, co-animateurs de l'émission "C'est une tuerie tes épinards", une émission dédiée à l'actualité de la cuisine et de l'alimentation à Toulouse et dans sa région, et qui a vu le jour en octobre 2014.
Pour échanger sur ce sujet, étaient également de la partie François-Xavier d'Arras, l'un des membres du duo à la tête des 2 caves toulousaines Lacrima Vini, et Philippe Maffre, vigneron gaillacois du domaine Bois-Moisset.
Comme vous l'entendrez en écoutant l'émission, nous avons tous été d'accord pour dire que Toulouse avait encore du pain sur la planche pour incarner réellement la capitale des vins du Sud Ouest dont il est question dans les campagnes de communication de l'Interprofession des Vins du Sud Ouest.
Et vous, qu'en pensez-vous ?
Que devraient faire selon vous les vins du Sud Ouest pour reconquérir le cœur des Toulousains ?
Comment faire de Toulouse une vraie ville de vin et un porte-drapeau des vins du Sud Ouest ?
N'hésitez pas à profiter des commentaires pour me donner votre point de vue sur le sujet.
L'émission sur "Toulouse, capitale des vins du Sud Ouest" est disponible en podcast sur le site de Radio FMR.
Pour écouter le podcast, il vous suffit de cliquer sur le lien ci-dessous :
Rencontre avec Maria-Francesca Devichi, aka Mademoiselle D., vigneronne en Haute-Corse
Cela faisait longtemps que je ne vous avais pas brossé le portrait d'un vigneron ou d'une vigneronne, essentiellement par manque de temps. Qu'à cela ne tienne, j'ai décidé qu'en 2015 j'allais tout faire pour essayer de trouver du temps et renouer avec ce plaisir que j'avais à aller "sur le terrain", à la rencontre des personnes qui se cachent derrière les bouteilles qui me font vibrer ou m'interpellent.
Afin que ces bonnes résolutions ne résument pas à de belles paroles, je vous propose de commencer tout de suite, en revenant avec vous sur une visite qui date de cet été. Pour ce premier portrait du millésime 2015, je vous emmène en Haute-Corse, et plus précisément au lieu-dit Fontana, à Barbaggio, tout près de Patrimonio, à la découverte de Maria-Francesca Devichi (que vous pouvez aussi appeler Marie-Françoise), aka Mademoiselle D., et de son domaine éponyme.
Avant de faire les présentations, laissez-moi vous situer le cadre géographique...
Le caveau du domaine Devichi, où Maria-Francesca vinifie ses vins et accueille le public, se trouve sur les hauteurs, sur la route menant de Saint-Florent à Bastia, au cœur du lieu-dit Fontana, sur la commune de Barbaggio.
Les vignes en revanche, sont plus bas, dans la plaine.
Du domaine Jacques François Devichi à Mademoiselle D ...
Ce domaine de 40ha appartient depuis 6 générations à la famille Devichi, une des plus anciennes familles de vignerons de l'île.
Le grand-père de Maria-Francesca fut même l'un des premiers de l'appellation Patrimonio à mettre le vin en bouteille et à proposer la dégustation gratuite à la cave .
Après un parcours qu'elle qualifie elle-même de "très éclectique", Maria-Francesca Devichi a rejoint l'exploitation familiale en 2002, et a officiellement repris les rênes en 2012, devenant ainsi la 6ème génération à la tête du domaine, et la première femme.
Quand j'ai commencé à aider mon père, il apportait le vin fini et agréé en coopérative. A l'époque, il avait fait ce choix avec ma mère car je ne devais pas reprendre l'exploitation et cela lui permettait d' "économiser" en temps la partie commerciale et la mise en bouteilles pour peaufiner le travail de ses vignes, et les rendre encore plus belles.
Puis la coopérative a fait faillite, avec une créance encore impayée à ce jour. Ça n'a pas été facile, il a fallu nous retrousser les manches, conserver nos salariés [certains travaillent avec nous depuis plus de 20 ans] et trouver de nouveaux marchés. Même si le travail ne me fait pas peur, j'ai surtout eu la chance de croiser les bonnes personnes au bon moment, je leur en serai toujours reconnaissante. On a ouvert de nouvelles voies, et on a continué à vendre en gros au négoce et à l'export pendant encore des années. Puis ma reprise de l'exploitation s'est profilée comme une évidence.MF Devichi
Aujourd'hui Maria-Francesca est donc vigneronne à 100%, et peut compter sur une équipe de 7 personnes pour l'épauler, ainsi que sur son père, Jacques Devichi, qui l'a formée et continue de lui donner un coup de main, en l'aidant notamment à superviser le travail à la vigne.
En reprenant le domaine, elle a très vite été confrontée à un problème de taille : l'absence de notoriété du domaine Devichi.
Quand les gens m'interrogeaient sur mon métier et que je répondais vigneronne, on me demandait tout de suite le nom de mon domaine. Et systématiquement, quand je répondais "Devichi", personne ne connaissait... Il faut dire que cela faisait 10 ans que mes parents ne mettaient plus en bouteille sous leur étiquette, alors forcément, le nom s'était un peu perdu.
Un peu piquée d'orgueil j'ai voulu remédier à ça, recréer une image, un visuel, démarcher quelques établissements, et reprendre la vente au caveau.
Puis, je me suis lancée, j'ai "créé ma marque", parce qu'en 2015 un paysan est aussi businessman, et Mademoiselle D est née. Un peu pour marquer l'étape, qui est grande pour moi et pleine de challenges à relever, dans un milieu plutôt masculin; et puis aussi pour me dire que si le destin a voulu que je reste sur mes terres (et il a eu raison) c'est pour y laisser quand même un peu mon empreinte.MF Devichi
Outre ce projet de création de marque, Maria-Francesca s'est aussi investie personnellement dans la promotion de ses vins, notamment sur les réseaux sociaux.
Pour tout vous dire, c'est d'ailleurs comme cela que nous nous sommes rencontrées. Car, j'ai beau connaître un certain nombre de domaines corses, je dois bien admettre que je n'avais jamais entendu parler du domaine Devichi avant de tomber sur ce domaine sur Twitter, puis sur Instagram, ce qui ne m'a pas empêchée d'être tout de suite intriguée par ce petit domaine de Haute-Corse et par la demoiselle qu'il y avait derrière.
Une demoiselle qui m'a d'emblée parue très dynamique, fourmillant d'idées et avec une très bonne compréhension de l'utilité des réseaux sociaux pour un domaine comme le sien.
Au fil de nos échanges, mon impression s'est confirmée et c'est tout naturellement que je me suis promis d'aller lui rendre visite lors d'un prochain passage en Corse.
J'ai tenu ma promesse cet été, et après avoir fait connaissance "en vrai" avec "Mademoiselle D.", je peux vous dire que sa communication sur les réseaux sociaux est à son image et à l'image de ses vins : authenticité, générosité, joie de vivre, modernité et dynamisme !
Comment voit-elle son métier de vigneronne et le vin de façon générale ?
C'est un métier où l'on apprend tous les jours, aussi bien dans les rangées qu'entre les cuves.
Un métier de passion, souvent difficile, mais c'est cette passion qui t'apporte de grandes joies et te fait oublier tout le reste.
Le vin, pour moi ce sont des valeurs mais aussi la convivialité, le partage et le plaisir. Un produit qui doit rester abordable et accessible à tous, même quand il est très très bon.MF Devichi
Maintenant que les présentations sont faites, laissez-moi vous parler du travail de MF Devichi à la vigne et à la cave.
Sa philosophie, dans les vignes et à la cave
Les vignes appartenant au domaine Devichi s'étendent sur 40ha d'un seul tenant dans la plaine, sur un sol argilo-calcaire.
On y trouve du niellucciu (occupant à peu près la moitié de la surface), du vermentinu (aussi appelé malvoisie) et du muscat petits grains.
Lors de ma visite, j'ai eu droit à un petit tour dans les vignes et le moins que l'on puisse dire c'est que l'environnement de travail de Maria-Francesca a de quoi faire des envieux !
Chez les Devichi père et fille, les vignes sont chouchoutées pour qu'elles puissent donner les plus beaux raisins possibles, condition sine qua non à leurs yeux pour espérer produire un vin de qualité.
Je n'oublie pas qu'avant tout un vigneron (ou une vigneronne) c'est un agriculteur, un paysan. Je ne crache pas sur mes racines, et ma première fierté, c'est de produire de beaux raisins. Et pour ça, crois-moi, j'ai été à bonne école avec mon père. Je tiens de lui cette passion et cet amour du travail bien fait.
On travaille en agriculture raisonnée, mais la labellisation bio ne m'intéresse pas. Sur le plan personnel d'abord, parce que je n'aime pas mettre des gens dans des cases et encore moins que l'on m'y mette. Et puis parce que je sais ce que je fais, et que j'essaie de le faire bien, dans l'intérêt de tous, aussi bien à la cave qu'à la vigne.MF Devichi
Pour assurer la qualité des raisins qui arrivent à la cave, les vignes sont vendangées manuellement. Cela représente une charge de travail non négligeable car il faut plusieurs semaines pour vendanger les 40ha, mais ce travail est un passage obligé selon MF.
Cela me permet d'effectuer une vraie sélection "des grappes" selon mon type de produit, et aussi de garder une visibilité sur ce que l'on rentre à la cave, tout en conservant le fruit intact pour pouvoir le travailler dans les meilleures conditions possibles.MF Devichi
Après le soin apporté à la vigne, l'objectif à la cave est avant tout de faire ressortir le terroir et l'expression des cépages utilisés sur l'année écoulée (le fameux effet millésime).
Pour ce faire, Maria-Francesca ne levure pas et sulfite juste ce qu’il faut pour que les meilleures souches de levures indigènes présentes sur la pruine du raisin se développent.
Les goûts de pamplemousse et de banane, ça ne m'intéresse pas, mais un bon Niellucciu, travaillé en macération longue avec un raisin top en qualité et en maturité, qui te donne un fruité et une rondeur même après seulement 12 mois de garde, c'est un peu ma marque de fabrique.MF Devichi
Les vinifications sont réalisées dans des cuves en inox et en béton.
Mais la vigneronne aime aussi tenter de nouvelles expériences.
Avec les raisins de la vendange 2014 par exemple, elle s'est essayée à un rosé de saignée alors que jusqu'à présent, le pressurage direct était de rigueur.
Elle aimerait également s'essayer à la vinification dans des cuves œufs, et pourquoi pas tenter des choses avec un élevage sous bois, même si à date, c'est une chose qu'elle ne maîtrise pas.
Je veux continuer à faire des produits que j'aime, sans suivre les modes ou les marchés. Aujourd'hui c'est un peu triste de voir les techniciens prendre le dessus et dicter cette homogénéisation du goût. On ne sait plus dire "ça ne me plaît pas" mais seulement, "ça n'est pas bon" ! Chacun doit savoir rester à sa place et surtout rester humble.MF Devichi
Et la dégustation dans tout ça ?
- Les vins en AOC Patrimonio
Les vins qu'élaborent MF Devichi se déclinent sur les trois couleurs.
Lors de ma visite cet été, je n'ai pas eu la chance de goûter le blanc à base de vermentinu, qui était en rupture de stock, mais si j'en crois mister God Bless Bacchus, j'ai loupé quelque chose !
Mais parlons plutôt de ce que j'ai pu goûter, à commencer par le vin rouge et le vin rosé élaborés par Maria-Francesca, tous deux issus du même cépage, le nielluccio (niellucciu en corse - "niellu" voulant dire "noir, sombre, dur"), l'un des cépages phares de l'île et du vignoble de Patrimonio.
Le rosé : un bouquet de fruits au nez. Un côté fruité que l'on retrouve aussi en bouche. Super agréable à l'apéro !
Le rouge : élevé environ 18 mois en cuve ciment, il est lui aussi très fruité, avec des petits accents de maquis et une rondeur fort agréable.
- Le Muscat Fruttu di Sole en AOC Muscat du Cap Corse
Le Muscat Fruttu di Sole est un peu l'emblème du domaine.
En effet, le domaine Devichi a été l'un des premiers domaines à faire du muscat, avant même la naissance de l'AOC Muscat du Cap Corse en 1993.
Les plus vieilles vignes appartenant à la famille Devichi (qui ont 40 ans) sont d'ailleurs des vignes de muscat petits grains.
Le mûrissement optimal des grappes de muscat est assuré grâce à l'exposition sud-ouest des parcelles, qui bénéficient ainsi du soleil presque toute la journée, et grâce à une taille en gobelet, très basse, qui permet de conserver la chaleur.
Selon une tradition familiale, le muscat est élevé en cave, au minimum 3 ans.
J'ai vraiment adoré ce muscat, à la belle couleur ambrée. Il m'accompagne d'ailleurs en ce moment-même alors que je rédige ce billet, avec quelques orangettes artisanales.
Un nez envoûtant, des notes de fruits secs et de miel d'acacia, un parfait équilibre entre acidité et sucrosité, une belle longueur en bouche... bref, un délice ! Je l'ai aussi testé avec des crêpes sucre/citron à l'occasion de la Chandeleur et c'était top.
Prochaine étape : le tester sur du salé, avec par exemple du roquefort. J'en salive d'avance !
- Les Vins de liqueur
En complément de sa gamme de vins, MF Devichi commercialise également des vins de liqueur.
A l'époque, les parents de Maria-Francesca produisaient des vins de liqueur d'oranges, de myrte, de pêches et de cerises griottes, mais cette production avait été stoppée il y a quelques années.
C'est face aux demandes récurrentes d'anciens clients que Maria-Francesca a décidé de reprendre le flambeau et a appris à confectionner de façon traditionnelle un vin de liqueur aux zestes d'orange et un vin de liqueur aux baies de myrte.
Pour le premier, les zestes d'oranges non traitées sont pelés à la main, pour en diminuer l'amertume, et mis à macérer dans de l'eau de vie. On y ajoute ensuite du vin rosé pour compléter.
Le principe est le même avec les baies de myrte, si ce n'est que le vin rajouté est du vin rouge.
Ces vins de liqueur sont délicieux purs, mais si vous aimez les cocktails, je vous encourage à essayer celui proposé par Guillaume avec le vin de liqueur aux zestes d'orange ou encore celui de Maria-Francesca avec le vin de liqueur de myrte dont vous trouverez la recette ci-dessous :
- 1/4 de sirop de fraise (ou carrément de la purée de fraises fraîches mixées avec du basilic et de la menthe)
- 1/4 (voire 1/2 selon la force recherchée) de vin de liqueur de myrte
- le reste en Orezza (une eau pétillante corse) et glace pilée
Une jeune vigneronne pleine de projets
A la fin de ma visite, nous avons abordé l'avenir et le moins que l'on puisse dire c'est que Mademoiselle D. déborde de projets et d'envies.
A commencer par la volonté de développer l'export, mais de manière plus personnelle, presque plus intime, que ce qui a pu être fait dans le passé.
Parmi ses projets, il y a aussi la construction d'un chai moderne et écologique en plein cœur de ses vignes.
J'ai la chance d'avoir hérité d'une magnifique propriété, à l'heure où des tas de jeunes agriculteurs se battent pour avoir du foncier. Je suis infiniment reconnaissante du travail des générations passées, aussi bien pour le savoir faire que pour les biens qu'elles m'ont laissés.
Idéalement, j'aimerais un jour avoir ma cave et ma maison dans les vignes, en rénovant la vieille bâtisse [NB : celle que l'on voit sur la photo ci-dessous]. J'aspire à un chai moderne , et surtout écologique (autosuffisant par un traitement des effluents de cave ou par la géothermie).
Je suis au cœur d'un site classé, sur un terroir historique et préservé. C'est une force qui te pousse à voir loin, et à voir grand, mais sans aucune prétention parce que la terre, au fond, elle n'appartient à personne...MF Devichi
Comme je vous le disais plus haut, Maria-Francesca Devichi est très active sur les réseaux sociaux. Pour découvrir son quotidien de vigneronne et vous tenir informés des dernières actualités du domaine, je vous invite donc à la suivre, vous ne serez pas déçus !
Moi par exemple, de retour à Toulouse à la fin de l'été, j'ai adoré découvrir ses photos quotidiennes pendant les vendanges.
Et si vous voulez savoir où vous procurer ses vins, le plus simple c'est de la contacter !
Domaine Devichi
lieu-dit Fontana
20253 Barbaggio
Tel: +33 6 03 83 57 03
Email : m.f[at]wanadoo.fr
Site Internet : à venir
Page Facebook : https://www.facebook.com/MlleD.MFDevichi
Compte Twitter : Devichi Winery @MlleDevichi
Compte Instagram : @mlledevichi
Vinocamp Armagnac : quand la Gascogne vous ouvre son cœur
Le Vinocamp Armagnac Gascogne qui s'est tenu il y a un mois de cela au Château de Mons m'a donné une bonne occasion de revenir sur les terres de D'Artagnan, après une première immersion en septembre 2013.
Ce Vinocamp, je l'ai attendu.
Il faut dire que je n'avais pas participé à un Vinocamp depuis juin 2013 dans le Jura. Aussi, à peine ai-je eu vent d'une édition dans le Sud Ouest, organisée par les interprofessions de l'Armagnac, des vins des Côtes de Gascogne et du Floc de Gascogne, que je me suis pressée de m'y inscrire ; et cette fois-ci, rien n'aurait pu me faire annuler mon déplacement !
Le Bilan post-événement ? Ce Vinocamp Armagnac Gascogne tant attendu aura tenu toutes ses promesses et aura parfaitement clôturé l'année 2014 !
Tout y était : une organisation au top (spéciale dédicace à Anne-Claire ;)), un sens de l’accueil hors pair, de la bonne humeur, de vrais échanges et de très belles découvertes liquides et oenotouristiques, sans oublier les délices solides qui ont agrémenté ces 2 journées.
Je suis rentrée définitivement séduite par la Gascogne, et avec une irrémédiable envie : y retourner très vite !
Comme toujours, résumer 2 jours de Vinocamp n'est pas aisé.
Commençons par les ateliers dont vous trouverez les thèmes ci-dessous.
Les ateliers du 1er jour
Je pourrais vous résumer le contenu des échanges, mais globalement, je reste convaincue qu'un Vinocamp se vit de l'intérieur et que le mieux c'est d'y aller et de participer pour en saisir le réel intérêt. De plus, résumer ce qui dit pendant les ateliers, c'est passer sous silence tous les échanges qui ont lieu après, qui sont souvent tout aussi intéressants.
Si vous voulez vraiment savoir ce qui a pu se dire, vous pouvez toujours lire cet article sur le blog du Vinocamp ou aller faire un tour sur Twitter avec le hashtag #vinocamp.
Pour ma part, le moment que je retiendrai des 3 sessions auxquelles j'ai participé, c'est peut-être celui-ci : un vigneron des Côtes de Gascogne écoutant avec attention et une forme d'incrédulité un autre vigneron plus jeune, Boris Desbourdes pour ne pas le citer (qui fait d'excellents vins en appellation Chinon à Panzoult au Domaine de la Marinière), lui expliquer tout ce qu'il faisait sur les réseaux sociaux pour mettre en avant ses vins. J'ai aimé cet échange car on sentait à la fois la crainte d'intégrer un monde qu'on ne connaît pas, dont on ne maîtrise pas les us et coutumes, et l'envie de franchir le pas pour partager sur son métier, sa vie de vigneron au quotidien... Je l'ai également apprécié car on sentait aussi entre ces deux hommes de terrain une envie réelle d'échanger, de transmettre, de s'entraider pour grandir ensemble. Or pour moi, c'est ça le but d'un Vinocamp.
Plaisirs liquides...
Un Vinocamp ne serait pas un Vinocamp s'il n'était pas ponctué ça et là, et pour notre plus grand plaisir, de dégustations.
Pour cette édition dans le Gers, l'Armagnac a bien sûr occupé une place de choix, avec notamment une incroyable sélection d'armagnacs millésimés (des années 60 aux années 90 si je me souviens bien) à la pause déjeuner. J'ai ainsi pu savourer avec plaisir l'armagnac Castarède 1981 (une grande année s'il en est puisque c'est mon année de naissance), mais aussi l'armagnac Laubade 1969. Côté découverte, en non millésimé ce coup-ci, j'ai particulièrement apprécié la cuvée Louis Philippe du domaine Dartigalongue, un assemblage des millésimes 1974 et 1976 proposé à l'occasion des 170 ans de la maison.
Nous avons également assisté à la remise des prix du concours des Talents de l'Armagnac le samedi soir au domaine de Juglaron à Eauze et avons eu l'opportunité de goûter les armagnacs et blanches primés lors du repas au pied de l'alambic qui a suivi (vous pouvez retrouver le palmarès dans cet article de la Dépêche du Midi). L'occasion de retrouver avec plaisir Myriam Darzacq et Patrick Giacosa, que j'avais rencontrés lors de mon précédent séjour armagnacais.
Si l'Armagnac était sur le devant de la scène, le vin n'était pas en reste grâce aux vins des Côtes de Gascogne.
Pour moi, la mention spéciale revient au domaine Chiroulet. J'ai été séduite par les vins de Philippe Fézas, en particulier par ses blancs, et j'ai carrément été bluffée par son moelleux, Soleil d'Automne.
Le Floc de Gascogne était lui aussi de la partie lors de cette escapade gersoise. Pour rappel, le Floc (qui signifie "bouquet de fleurs" en occitan) est composé de 2/3 de jus de raisins frais et d'1/3 d'armagnac. Lors du Vinocamp, nous avons pu le déguster seul, en blanc et en rouge, mais aussi sous forme de cocktails. A titre personnel, j'ai tendance à préférer le rouge, mais j'ai été agréablement surprise par l'un des cocktails proposés, l'Arman'hattan (il faut dire que j'ai toujours préféré les cocktails avec une amertume assez prononcée).
...et solides !
Si le Vinocamp a été riche en plaisirs liquides, il nous a aussi permis de régaler nos papilles.
Gers oblige, le canard était omniprésent. Et dans le Gers, "un canard heureux est un canard savoureux !" comme le clame haut et fort l'IGP Foie Gras du Gers. Grande amatrice de foie gras, autant vous dire que je me suis régalée !
Détail des accords mets & vin/armagnac au domaine de Juglaron :
Détail des accords mets & armagnac au Château de Cassaigne :
Si nous avons été comblés côté salé, les becs sucrés ont également pu trouver leur bonheur, entre les accords armagnac/chocolat, les poires au floc de Gascogne et les spécialités régionales que sont la croustade aux pommes et le pastis gascon.
Découvertes oenotouristiques
Je vous avais déjà vanté les mérites du Château de Mons, donc je ne vais pas revenir dessus, mais je vous invite à relire ceci si vous ne connaissez pas ce lieu.
Lors de la journée "excursion" du samedi, j'ai eu l'occasion de visiter 2 autres lieux, dont le premier est à découvrir absolument !
Le domaine d'Ognoas à Arthez-d'Armagnac
Le domaine d'Ognoas se trouve non pas dans le Gers, mais dans les Landes, et s'étend sur près de 650ha (dont plus de 50ha de vignes en appellation Bas-Armagnac).
Pourquoi faut-il y aller ?
Domaine d'Ognoas
40190 Arthez-d'Armagnac (Landes)
Tel : 05 58 45 22 11
Fax : 05 58 45 38 21
Email : domaine.ognoas@wanadoo.fr
Site internet : http://www.domaine-ognoas.com/
Le Château de Cassaigne
Niché au cœur de la Gascogne à quelques kilomètres de Condom, le Château de Cassaigne est l'ancienne résidence de campagne des Evêques de Condom.
Le Château possède 35ha de vignes.
Les vins produits sous le nom "Domaine de Cassaigne" font partie de la gamme des grands vins de Plaimont Terroirs et Châteaux.
Mais le Château est surtout réputé pour ses armagnacs et son Floc de Gascogne.
Pourquoi faut-il y aller ?
Château de Cassaigne
32100 Cassaigne
Tel : 05 62 28 04 02
Email : contact@chateaudecassaigne.com
Site internet : http://www.chateaudecassaigne.com/
Vous l'aurez compris, ce Vinocamp Armagnac Gascogne a vraiment été une réussite.
Encore un grand merci à nos "GO" pendant ces 2 jours qui ont porté haut les couleurs de leurs interprofessions : Anne-Claire et Sandra pour l'Armagnac, Amandine pour les vins des Côtes de Gascogne et Cyrielle pour le Floc de Gascogne. Et merci bien sûr à Anne-Victoire, notre miss Vinocamp.
Et enfin, "cœur avec les doigts" pour le Gers et les Gersois qui ont su prouver que côté accueil et "cœur", ils n'avaient rien à envier aux gens du Nord.
NB : désolée pour les photos qui ne sont pas d'une super qualité mais je n'avais que mon téléphone et la lumière n'était pas tip top
Gaillac à Toulouse : quand les vignerons de Gaillac s'attaquent à la ville rose
Une nouvelle campagne de communication pour les vins de Gaillac
Depuis quelques mois les vins de Gaillac ont décidé de donner un coup de fouet à leur communication, accompagnés par l'agence Global Vini Services : un nouveau site internet (il était temps !!!), un nouveau logo et depuis cette semaine, une nouvelle campagne de communication dont vous trouverez le premier visuel ci-dessous.
Le sens de l'hospitalité, l'esprit épicurien, le plaisir et la convivialité … autant de valeurs qui caractérisent notre vignoble et nos vigneron(ne)s, et qui nous ont inspiré pour créer notre nouvelle campagne de communication !Source : page Facebook des Vins de Gaillac
Le lancement de cette nouvelle campagne de communication fut l'occasion d'un apéro fort sympathique la semaine dernière dans un bar à vins toulousain.
Quand Gaillac se lance à l'assaut de Toulouse
Depuis le temps que je râle sur le manque d'intérêt des toulousains pour les vins de Gaillac (et pour les vins du Sud-Ouest en général) et sur l'absence d'actions significatives de l'Interprofession des Vins du Sud-Ouest pour tenter de changer les choses, j'ai été ravie de recevoir il y a quelques semaines une invitation de ma copine Louise pour participer à un apéro, à Toulouse, mettant à l'honneur les vins de Gaillac.
Cette dégustation en compagnie de journalistes et d'autres blogueurs était l'occasion pour les vins de Gaillac de montrer leur diversité. A cette occasion, Carole Fontanier, responsable de la communication des Vins de Gaillac, Pascal Tamalet, président de la Section Interprofessionnelle des Vins de Gaillac, et Cédric Carcenac, président de la Maison des Vins de Gaillac, avaient fait le déplacement pour parler des vins mais aussi insister sur le dynamisme de l'appellation et la volonté de reconquérir le cœur des toulousains.
Pour ma part, parmi les vins proposés, mes préférés ont été sans surprise le Duras du domaine Plageoles en rouge et la cuvée Renaissance du domaine Rotier en vendanges tardives (car oui, il faut désormais aussi compter sur Gaillac pour les "vendanges tardives"). Bien que je ne fasse pas des folies du Braucol à titre personnel, je vous conseille aussi le Braucol du domaine de Brin.
Cette soirée en petit comité n'était bien sûr qu'un avant-goût de la stratégie de conquête des vignerons gaillacois.
Dès ce weekend, les vins de Gaillac arrivent en force à Toulouse pour célébrer avec les toulousains la Fête de la Gastronomie lors de l'événement Toulouse à Table.
Gaillac s'invite à Toulouse pendant l'événement Toulouse à Table du 26 au 28 septembre
Les vignerons de Gaillac vont en effet être présents à Toulouse, en compagnie des autres appellations des Vins du Sud-Ouest, lors de Toulouse à Table, cette fête dédiée à la gastronomie du Sud-Ouest. L'occasion de faire découvrir aux toulousains les vins de l'appellation et leurs nombreux cépages autochtones (Mauzac, Loin de l'Oeil, Braucol, Duras...).
Pendant les 3 jours de Toulouse à Table, vous les trouverez ainsi :
Grand rassemblement inédit des Sud-Ouest Food Trucks sur les berges de Garonne. Au son des DJ et dans une présentation insolite, un bar à vins éphémère vous permettra de découvrir les Vins du Sud-Ouest !
Un grand banquet populaire nocturne dans la rue Alsace Lorraine ! 2000 personnes sont attendues pour déguster un bœuf à la broche, en profitant d’animations de rue et de musique. Pour accompagner ce repas festif, les vignerons du Sud-Ouest vous proposeront une large sélection de vins rouges et rosés.
Les Vins du Sud-Ouest vous proposent une expérience ludique et ouverte à tous. En compagnie des vignerons, venez découvrir, en famille ou entre amis, le travail de la vigne et les secrets de la fabrication du vin. Au programme : dégustations thématiques, expositions, rencontre avec les vignerons et plein de surprises !
Vous trouverez plus d'informations concernant cet événement sur www.toulouseatable.com
Si vous êtes toulousain ou à Toulouse pour le weekend, c'est le moment ou jamais pour découvrir ou redécouvrir les vins de Gaillac !
#EnjoyCorsica, un petit tour en Corse via mon instagram
Bonjour tout le monde,
Oui, je sais, le dernier billet sur ce blog date du 8 juillet, donc vous avez le droit de râler.
Mais, si j'ai quelque peu délaissé le blog cet été (et pas seulement pendant mes vacances), j'ai tout de même pensé à vous.
Comme cela fait maintenant plusieurs années que je passe mes vacances d'été en Corse, j'ai décidé de vous faire un peu profiter des merveilles de cette île. Je vous parle déjà régulièrement des vins corses ici et sur les réseaux sociaux, mais j'avais aussi envie de vous montrer la Corse telle que je l'aime, sous diverses facettes.
Je pensais donc vous préparer une sorte de "carnet de voyage" avec des photos de mes coins favoris et pourquoi pas des idées de restos, d'activités à faire, etc.
Est-ce que ce carnet de voyage spécial Corse vous tenterait ? Cela sort un peu de la ligne éditoriale du blog, mais je n'aime pas les choses figées. Et puis, le vin ne sera pas complètement absent puisque je vous raconterai aussi la visite que j'ai faite du côté de Patrimonio. Bref, ce sera plus l'occasion de développer le côté "trip" présent dans le nom du blog.
Votre avis m'intéresse alors n'hésitez pas à vous exprimer en commentaires ci-dessous et si vous avez des envies particulières vs ce petit "carnet de voyage", dites-le moi ici ou envoyez-moi vos demandes/questions par mail à verywinetrip@gmail.com.
En attendant que je trie mes photos et que je vous prépare tout ça, vous pouvez d'ores et déjà faire un petit tour en Corse en images via mon compte instagram en suivant le hashtag que j'ai utilisé pour l'occasion : #EnjoyCorsica.
Voici un petit aperçu, la suite est à découvrir sur mon instagram ici !