Fondant chocolat / marron à la mode gasconne
C'est la saison des marrons, donc en ce moment je ne boude pas mon plaisir.
Si je raffole des marrons en version salée, ces temps-ci ils m'inspirent plutôt des recettes sucrées.
Après une première recette façon tiramisù, ce weekend je suis partie sur une recette rapide, qui devrait réconcilier les marron-addicts et les choco-addicts : un fondant chocolat / crème de marrons / marrons glacés.
Des marrons glacés oui, mais à la mode gasconne !
Comme cette recette était destinée aux participants du Terroir Camp, j'ai choisi d'ajouter de l'Armagnac à ma recette pour la touche "terroir", d'où le "à la mode gasconne".
Ayant fini mon bocal de marrons glacés à l'Armagnac de la maison Delord, j'ai acheté des marrons glacés "standards" que j'ai arrosés de 2 cuillères à soupe d'Armagnac (en l'occurrence de l'Armagnac du Château de Gensac, dont je vous avais parlé précédemment).
Si je m'étais écoutée, j'aurais mis plus que 2 cuillères à soupe, mais ne connaissant pas les goûts des participants au Terroir Camp, j'ai préféré jouer la sécurité.
Dans la recette telle que décrite ci-dessous, on ne sent donc que très légèrement l'Armagnac dans la préparation.
Si vous souhaitez un goût plus prononcé, vous pouvez rajouter de l'Armagnac soit sur les marrons glacés émiettés, soit directement dans la préparation, mais n'ayez pas la main trop lourde non plus, sinon vous risqueriez de masquer le goût des autres ingrédients.
Les ingrédients
Pour un fondant chocolat / marron de la taille d'un cake, il vous faut, dans leur ordre d'utilisation:
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- 6 marrons glacés
- 2 cuillères à soupe d'Armagnac
- 75g de chocolat noir (type chocolat à cuire)
- 75g de beurre
- 500g de crème de marrons
- 3 œufs
- 3 cuillères à soupe de farine
La recette pas à pas
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Étape 1 : préchauffez votre four à 160°C.
Étape 2 : émiettez grossièrement les marrons glacés dans un bol et versez dessus les 2 cuillères à soupe d'Armagnac, avant de mélanger pour que les marrons s'en imprègnent bien. Réservez.
Étape 3 : faites fondre le chocolat et le beurre au bain-marie ou au micro-ondes (coupez-les en morceaux pour que ça fonde plus facilement). Mélangez pour obtenir un mélange homogène.
Étape 4 : ajoutez la crème de marrons et mélangez de nouveau pour que l'ensemble reste lisse.
Étape 5 : cassez le premier œuf, battez-le en omelette et incorporez-le à la préparation en mélangeant. Répétez l'opération avec les 2 autres œufs.
Étape 6 : incorporez une à une les 3 cuillères à soupe de farine, en mélangeant entre chaque cuillère.
Étape 7 : ajoutez les brisures de marrons glacés et mélangez délicatement pour ne pas trop "casser" les morceaux.
Étape 8 : versez la préparation dans un moule à cake, idéalement en silicone, pour pouvoir le démouler plus facilement. Si vous n'avez pas de moule en silicone, mettez du papier sulfurisé pour éviter que ça n'accroche lors du démoulage.
Étape 9 : faites cuire 40 minutes.
Étape 10 : laissez refroidir et dégustez.
N'ayant pas emmené ma mignonnette d'Armagnac du Château de Gensac au Terroir Camp, j'ai dégusté ce gâteau avec un verre de Bas Armagnac du Château de Laubade. Belle découverte, qui en plus se mariait à merveille avec mon fondant chocolat / marron !
À propos de découverte, j'ai aussi eu l'occasion de goûter ce weekend une spécialité gasconne : les flocquins.
Dans l'esprit, ça ressemble un peu aux calissons aixois, mais c'est fait avec des pruneaux et de l'armagnac.
Très sympa en fin de repas, pour accompagner un café !
Crème de marrons et marrons glacés à l'Armagnac façon tiramisù
Aujourd'hui, j'inaugure une nouvelle rubrique du blog pour satisfaire mon côté "food-addict" (que voulez-vous, je suis épicurienne, donc je ne pouvais pas aimer le vin sans aimer la bonne chère).
Cette rubrique Very Foodie aussi! accueillera donc quelques unes de expérimentations culinaires (les réussies tant qu'à faire, les autres je vous les épargne), des idées d'accords mets & vins/spiritueux (mais pas de diktats en la matière, plutôt des mariages que j'ai testés et que j'ai envie de partager avec vous), et puis d'autres choses éventuellement selon l'inspiration du moment.
Puisque je vous ai récemment vanté les mérites de l'Armagnac à table, j'ai décidé d'inviter ce dernier dans ma cuisine pour cette première recette.
Une recette qui ravira les becs sucrés puisqu'il est question de dessert.
De mon weekend armagnacais, j'ai ramené un bocal de marrons glacés à l'Armagnac gentiment offert à notre groupe par Jérôme Delord. Comme plusieurs de mes compagnons de route prenaient l'avion, j'ai hérité du fameux bocal.
Loin de m'en plaindre (je suis accro aux marrons), je me suis donnée pour mission de faire une recette avec, pour partager au moins virtuellement mon plaisir.
Plusieurs idées me sont venues en tête, dont une bûche de Noël, mais comme ce n'est pas encore la période, j'ai finalement opté pour une version "façon tiramisù".
Je dis bien "façon tiramisù" et non "tiramisù" tout court car j'aime trop LA version originale du tiramisù italien pour la dénaturer.
A propos de tiramisù, si vous voulez tester une VRAIE recette italienne, je vous encourage vivement à aller faire un tour sur le blog de Floriana (où vous trouverez d'ailleurs pleins d'autres recettes) : http://mangiareridere.fr/2012/10/18/tiramisu-tu-mi-porti-su/.
Pour en revenir à mon dessert "Crème de marrons et marrons glacés à l'Armagnac façon tiramisù", moi je suis partie sur un format "familial" dans un gros plat à gratin. Mais vous pouvez aussi opter pour une présentation sous forme de verrine (dans ce cas-là, je pense qu'il y a de quoi faire 8 verrines). La préparation vous prendra un gros quart d'heure, mais il faudra ensuite attendre environ 12h avant de passer à la dégustation.
Les ingrédients
Pour 6 à 8 personnes, il vous faut, dans leur ordre d'utilisation:
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- 250 g de mascarpone
- 2 sachets de sucre vanillé
- 250 g de crème de marrons
- environ 200g de marrons glacés à l'Armagnac (j'ai donc utilisé ceux dont je parlais plus haut, commercialisés par la maison Armagnac Delord)
- 50 cl de crème fluide (moi je suis partie sur une crème fluide mais entière. Si vous préférez, rien ne vous empêche d'opter pour une version plus légère en matières grasses, comme la crème fleurette). Elle devra être bien froide au moment de la préparation, donc pensez à la mettre au frais en amont.
- 2 cuillères à soupe de sucre glace
- 12 biscuits à la cuillère (ou boudoirs, c'est vous qui voyez)
- 20 cl de café plutôt fort, que vous allez utiliser froid
La recette pas à pas
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Étape 1 : prenez un grand saladier et mélangez-y au fouet (ne râlez pas, ça fait du bien de faire un peu d'exercice en amont vu le nombre de calories que vous allez engloutir !) le mascarpone, le sucre vanillé et la crème de marron.
Étape 2 : écraser grossièrement à la fourchette les marrons glacés à l'Armagnac (à vous de voir pour la taille des morceaux selon vos préférences), ajoutez-les au contenu du saladier et mélangez vigoureusement.
Étape 3 : fouettez la crème fluide en chantilly (je rappelle qu'elle doit être très froide), en ajoutant le sucre glace.
Étape 4 : incorporez délicatement la chantilly obtenue au mélange mascarpone/marrons. Placez l'ensemble au réfrigérateur le temps de finir la préparation.
Étape 5 : trempez rapidement vos biscuits à la cuillère dans le café froid (ils ne doivent pas être trop imbibés, sinon ils seront trop mous) et disposez-les dans le fond de votre plat (ou de vos verrines si vous avez opté pour cette présentation individuelle).
Étape 6 : Sortez votre mélange mascarpone/marrons/crème du réfrigérateur et versez-le sur les biscuits.
Étape 7 : Couvrez le tout à l'aide d'un film alimentaire et placez le plat au réfrigérateur pendant 12h (eh oui, il faut savoir être patient dans la vie!).
Étape 8 : Juste avant de servir, saupoudrez le plat de poudre de cacao. Comme je n'en avais pas sous la main, je me suis rabattue sur du Nesquik, et ça fonctionne aussi, à condition de ne pas avoir la main trop lourde. Le cacao est juste là pour colorer.
Étape 9 : Régalez-vous, vous l'avez bien mérité !
Je testerai sûrement une version plus légère la prochaine fois, pour donner une texture un peu plus aérienne à la crème. Peut-être en remplaçant la crème par des blancs d'oeufs montés en neige.
NB: pour info, le tiramisù se conserve 2 jours maximum d'après mes sources twitteresques.
Escapades en Armagnac : tourisme & oenotourisme en Gascogne
♫ ♫ L'Armagnac...c'est fini...♫ ♫
Non, non, cher lecteur, tu ne rêves pas, c'est bien du Hervé Vilard que j'ai parodié, mais c'est pour te consoler de l'infinie tristesse que tu vas ressentir en lisant que ceci est le dernier billet de mes Escapades en Armagnac (comment ça j'exagère ?!). Bon, reprenons...
♫ ♫ L'Armagnac...c'est fini...♫ ♫
Mais la bonne nouvelle c'est que contrairement à la chanson, je sais que j'y retournerai un jour et que j'écrirai donc de nouveaux billets sur le sujet. Mais patient il te faudra être jeune padawan car ce n'est pas pour tout de suite.
D'ici-là, j'ai quand même une bonne nouvelle pour toi car je t'annonce qu'il est très facile de venir découvrir par toi-même ce dont je t'ai parlé jusqu'à présent.
Le réseau oenotouristique : Escapades en Armagnac
En effet, l'oenotourisme est en plein essor au pays de l'Armagnac et le réseau d'accueil se structure en conséquence. Comme le BNIA fait bien les choses, il édite chaque année, au printemps, une carte du réseau touristique.
Un réseau qui porte le nom d'"Escapades en Armagnac" et qui compte à ce jour 123 domaines répartis sur les 3 départements de la zone Armagnac (le Gers, les Landes et le Lot-et-Garonne).
Tu peux trouver cette carte dans les offices de tourisme et les sites touristiques de la zone d'appellation.
Mais si tu veux préparer ton séjour avant de te rendre sur place, tu peux aussi te rendre sur le site internet du BNIA. Plus d'infos par ici : http://armagnac.fr/le-reseau-escapades-en-armagnac
Sache que certains des domaines référencés dans le réseau proposent également des prestations d'hébergement. C'est le cas notamment du Château de Mons et du Domaine de Paguy que j'ai évoqués dans mes précédents billets.
Le Château de Mons
Le Château de Mons se trouve à Caussens, ce qui est assez pratique si tu veux visiter des domaines dans l'appellation Armagnac-Tenarèze ou encore visiter la ville de Condom, qui possède un Musée de l'Armagnac.
Pour y avoir passé 2 nuits, je peux te dire que le cadre est très chouette (les photos parlent d'elles-mêmes), entouré de vignes et très calme.
En revanche, ne t'attends pas à y mener la vie de Château car les chambres sont confortables mais très simples. L'établissement est classé 3 épis pour ceux que ça intéresse.
Le Domaine de Paguy
Le Domaine de Paguy se trouve quant à lui à Betbezer-d'Armagnac, dans la zone d'appellation Bas-Armagnac, tout près de Labastide-d'Armagnac (où tu trouveras notamment un éco-musée de l'Armagnac).
Je n'y ai pas encore dormi mais j'avoue être littéralement tombée sous le charme de la maison et de ses propriétaires, donc je ne peux que t'encourager à essayer leurs chambres d'hôtes.
En ce qui me concerne, j'ai déjà prévu d'y emmener Monsieur le temps d'un weekend. Me reste à trouver quand !
A propos de timing, tu es peut-être en train de te demander quelle est la bonne période pour programmer ta virée en Armagnac. En fait, tout dépend de ce que tu souhaites voir de l'Armagnac, mais sache que si c'est la distillation qui t'intéresse, il y a un événement que tu ne peux pas manquer : la Flamme de l'Armagnac.
La Flamme de l'Armagnac
Chaque année, une fois les vendanges terminées, vient la période de la distillation. Celle-ci s'étend en général d'octobre à janvier et s'accompagne de festivités dans toute la Gascogne. Ce rendez-vous incontournable du vignoble est appelé "Flamme de l'Armagnac".
"La « Flamme », c’est cette période magique où l’alchimie opère : allusion au foyer brûlant de l’alambic, elle symbolise le moment où naît l’eau-de-vie nouvelle, que l’on fête un peu partout, autour de repas ou de manifestations toujours très riches de rencontres, d’authenticité, et de partage."
Cette année, les festivités démarrent ce weekend pour se terminer fin janvier.
Et même que tu peux carrément télécharger le agenda des événements sur le site du BNIA !
Pour info, le Château de Mons dont je te parlais plus haut organise 3 soirées dédiée à la distillation les 15, 22 et 23 novembre. Au programme, une visite des chais, suivie de la découverte de l'Alambic armagnacais en marche, avec des explications du distillateur, et d'un apéritif autour de l'Alambic. Le dîner a ensuite lieu dans une des salles de restaurant du Château et est animé par un magicien. Après le dîner, retour devant l'Alambic pour faire flamber la blanche d'Armagnac.
D'autres domaines proposent des dîners au pied de l'alambic donc je ne peux que te conseiller de prendre contact avec tes domaines préférés pour savoir s'ils organisent quelque chose.
Ça y est, tu meurs d'envie de sauter dans un avion/train/voiture (rayer la mention inutile) pour venir découvrir les mystères de la plus vieille eau-de-vie de France ?
Et si pour finir de te convaincre, je te disais qu'en plus de pouvoir savourer de superbes armagnacs, tu pourrais profiter de ce petit séjour pour découvrir la toute nouvelle Route du Foie Gras du Gers ?!
La Route du Foie Gras du Gers
Le Foie Gras c'est l'autre richesse du Gers. Une richesse que Gers Foie Gras, l'Union des Professionnels de l'IGP canard à foie gras du Sud-Ouest - Gers, a souhaité mettre à l'honneur à travers le lancement d'une Route du Foie Gras du Gers en juillet 2013.
L'idée est de rapprocher les acteurs de la gastronomie et du tourisme en associant la découverte du foie gras IGP du Gers à une expérience touristique et culturelle.
Si tu aimes le foie gras et que tu souhaites en savoir plus, je t'invite à aller sur le blog dédié à cette Route du Foie Gras du Gers : www.routedufoiegrasdugers-igp.org
Je te rappelle que le foie gras se marie très très bien à l'Armagnac. Si tu en doutes encore, relis mon billet sur les accords mets/armagnac.
Ça y est, je crois que tu as désormais toutes les infos dont tu as besoin pour organiser ton futur séjour au pays de l'Armagnac. Mais si tu as encore des questions, n'hésite pas à me laisser un commentaire ou à m'envoyer un message.
♫ ♫ L'Armagnac...c'est fini...♫ ♫
C'est ainsi que s'achève le récit de mes Escapades en Armagnac.
Si tu as loupé les précédents épisodes, tu peux les trouver juste en-dessous.
J'espère que cette petite incursion dans l'univers des spiritueux t'a plu.
Moi en tout cas, j'ai beaucoup apprécié ce weekend et je profite de ce billet pour remercier encore une fois le BNIA et les producteurs rencontrés pour leur accueil.
A bientôt pour de nouvelles aventures !
Les producteurs d'Armagnac, entre tradition et modernité
Après ce petit interlude musical à l'occasion de la 59ème édition des Vendredis du Vin, voici comme promis, la suite de mes Escapades en Armagnac.
Si vous vous souvenez, nous avons débuté cette série de billets par un rapide aperçu de mon weekend début septembre au pays de D'Artagnan, avant de rentrer dans le vif du sujet avec les étapes de fabrication de la plus vieille eau-de-vie française. Nous avons ensuite enchaîné avec les accords à table pour faire honneur à la Fête de la Gastronomie 2013.
Voici à présent venu le moment d'évoquer ceux et celles qui façonnent ce spiritueux de caractère qu'est l'Armagnac.
L'Armagnac, un produit d'artisans ?
En l'espace de 2 jours, nous n'avons bien sûr pas fait la connaissance de tous les producteurs regroupés dans l'AOC Armagnac.
Mais nous avons eu la chance de croiser le chemin de personnalités très différentes. Des personnes extraverties, d'autres beaucoup plus réservées. Des "enfants du cru" et des "expatriés". Des petits producteurs et de plus grosses maisons.
Une bonne façon d'appréhender la diversité du paysage productif armagnacais mais aussi de comprendre ce qui le différencie en partie de son cousin charentais.
Car si à Cognac, les marques règnent en maîtres, en Armagnac, on a davantage l'impression d'avoir affaire à un produit d'artisans.
C'est peut-être cela qui, à mes yeux, donne à l'Armagnac ce petit supplément d'âme (même si cela ne m'empêche pas d'apprécier aussi le Cognac, ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit !).
Je vous disais donc qu'il y avait de la diversité chez les producteurs d'Armagnac rencontrés pendant le weekend. Et pourtant, au-delà des différences, il y a aussi des choses qui les rassemblent : la passion qui les anime bien sûr, mais aussi et surtout, un profond respect de la tradition, souvent allié à une certaine modernité.
Mais trêve de bavardages, passons aux 4 portraits croisés.
Jérôme Delord de la Maison Delord, à Lannepax
Jérôme Delord est le premier producteur que nous avons rencontré lors de notre périple en Gascogne. Et le moins que l'on puisse dire c'est que c'est un personnage haut en couleurs, débordant d'enthousiasme et de dynamisme !
Chez les Delord, l'Armagnac est une histoire de famille.
Une histoire qui remonte à 1893, date de création de la Maison par Prosper Delord, alors distillateur ambulant.
4 générations plus tard, c'est Jérôme qui est à la tête de la Maison Delord, avec son frère Sylvain.
Jérôme ayant un passé de commercial, il a tout naturellement pris en charge l'aspect commercialisation.
Son frère Sylvain, lui, s'occupe du travail à la vigne et au chai.
La tradition est omniprésente chez les Delord.
Des portraits de famille trônent ainsi dans la salle de distillation et le caveau de dégustation, les vieux alambics SIER sont chouchoutés, les étiquettes sont encore écrites à la main par Jacques, le père de Jérôme et Sylvain, et le "paradis" recèle de trésors du passé, comme cette très jolie bouteille en forme d'étoile.
Mais le tandem fraternel (une autre constante chez les Delord) n'oublie pas pour autant d'insuffler aussi un vent de modernité.
Ils travaillent par exemple actuellement sur des créations éphémères d'Armagnac et ils ont depuis peu ouvert une page Facebook.
Patrick Giacosa du Château Le Courréjot, à Condom
Nous avons rencontré Patrick Giacosa lors de la soirée au Chai Laure à Condom.
D'origine italienne, les parents de Patrick se sont installés dans le Gers en tant qu'agriculteurs.
Après avoir travaillé comme distillateur ambulant pendant plusieurs années, Patrick Giacosa s'est lancé dans la production et la commercialisation de son propre Armagnac, dont il assure bien sûr aussi la distillation.
Ce qui m'a marquée chez Patrick Giacosa c'est sa très grande humilité.
Non pas qu'il ne soit pas fier de la production du Château Le Courréjot, mais on sent qu'il n'aime pas se mettre en avant et "se vendre".
Et pourtant quel plaisir de l'écouter parler de ses armagnacs millésimés, des difficultés du travail du distillateur pour arriver à régler l'alambic afin qu'il donne la meilleure eau-de-vie possible, de la patience dont doit faire preuve le producteur d'Armagnac avant d'espérer pouvoir profiter du fruit de son travail...
Vous l'aurez compris, ce fut un de mes coups de cœur du weekend.
Jacques Hauller du Château de Gensac, à Condom
Nous avons ensuite fait la connaissance de Jacques Hauller, directeur du Château de Gensac.
Cet oenologue d'origine alsacienne s'occupe depuis 2011 de cette propriété de 300 hectares qui produit des Armagnacs, mais aussi des vins (dont les noms sont tous inspirés de l'univers de l'équitation, la passion du propriétaire suisse du domaine).
Si Jacques Hauller m'a semblé un peu froid au tout premier abord, il a suffi que l'on rentre dans le chai pour que cette impression s'estompe.
Car là encore, on a affaire à un passionné qui vous embarque tout de suite avec lui quand il commence à vous parler de l'objet de sa passion.
Ce que j'ai particulièrement apprécié c'est la capacité de Jacques Hauller à nous expliquer le côté technique de la production d'Armagnac de façon très accessible.
Sa dégustation sous forme de verticale a d'ailleurs été extrêmement instructive car elle nous a permis de percevoir concrètement l'évolution de l'eau-de-vie aux différentes étapes de son vieillissement.
Au Château de Gensac, une fois de plus tradition et modernité se mêlent.
Les vignes continuent d'être exclusivement vendangées à la main, le chai a gardé ses vieilles pierres et charpentes, mais à côté de cela les cuves de vinification sont ultra modernes et le domaine travaille actuellement sur un produit assez innovant : un Armagnac (et une Blanche) kasher.
Le Château de Gensac aussi a sa page Facebook.
Myriam Darzacq du Domaine de Paguy, à Betbezer d'Armagnac
Le Domaine de Paguy, dans les Landes, est le dernier domaine que nous avons visité.
C'est la mère de Myriam Darzacq qui a débuté pour nous la visite, avant que sa fille ne prenne la relève.
Ce fut passionnant d'avoir la vision du domaine par ces 2 générations.
Paulette et Albert, les parents de Myriam Darzacq, ont quitté en 1957 leurs métiers respectifs (couturière et comptable) pour s'installer sur l'exploitation.
Albert Darzacq s'est beaucoup battu pour l'Armagnac dans la région et notamment contre l'arrachage des vignes.
Aujourd'hui, leur fille Myriam, revenue sur le domaine en 2012, se forme au contact de son père et s'apprête à prendre la relève à la tête de ce domaine qui s'étend sur 77 hectares, dont 11 hectares de vignes, et produit du Floc de Gascogne (blanc et rosé) et de l'Armagnac (à partir de 8 ans d'âge), Armagnac dont une partie de la production est vendue au négoce.
Le Domaine de Paguy propose aussi des chambres d'hôtes et gîtes depuis les années 80 mais j'aurai l'occasion de vous en reparler dans mon dernier billet sur l'oenotourisme. En attendant, vous pouvez aller faire un tour sur leur page Facebook.
J'ai vraiment beaucoup aimé ce domaine, petit par la taille, mais une fois de plus tenu par des gens passionnés et profondément humains, pour lesquels le partage est une valeur essentielle.
J'en ai fini avec le portrait des 4 producteurs passionnés et passionnants que nous avons rencontrés lors du weekend.
J'ai volontairement mis à part le Domaine de Pellehaut, que nous avons également visité. Rien à voir avec la qualité des produits car les Armagnacs dégustés lors du déjeuner étaient très bons (notamment la Réserve de Gaston que j'ai beaucoup appréciée), mais lors de la visite, nous n'avons pas eu l'occasion de rencontrer les frères Béraut, propriétaires du domaine, donc mon ressenti est forcément différent. De plus, la visite de la propriété a davantage mis l'accent sur les vins, donc nous n'avons pas échangé sur les spécificités des Armagnacs de ce domaine.
Je ne vous ai pas non plus parlé du Château de Mons dans ce billet car je le réserve pour le dernier billet qui sera dédié à l'oenotourisme.
Quant aux autres Armagnacs découverts lors de la masterclass ou du déjeuner au Château de Bellevue, certains m'ont donné envie d'aller à la découverte de ces domaines, donc j'aurais sûrement l'occasion de vous en reparler.
Ainsi s'achève ce troisième volet de les Escapades en Armagnac.
Dans le dernier volet, nous aborderons la question de l'oenotourisme. Stay tuned ;-)!
Accords mets et Armagnac, ou quand l'Armagnac s'invite à table
J'avais prévu pour ce 3ème billet relatif à mes Escapades en Armagnac de vous parler des producteurs rencontrés. Mais pour faire honneur à la Fête de la Gastronomie qui avait lieu ce weekend, je vais d'abord vous parler d'accords mets et Armagnac.
Je crois l'avoir déjà dit sur ce blog, mais pour ceux qui l'ignorent, je suis une grande gourmande : j'aime cuisiner, j'aime manger, j'aime découvrir de nouvelles saveurs...
Pour moi, les plaisirs de la table font partie de ces plaisirs de la vie dont j'aurais énormément de mal à me passer. Et si j'aime déguster un verre de vin seul, pour en apprécier pleinement les arômes, je crois que je le savoure encore plus quand il s'invite à table.
L'accord parfait à mes yeux, c'est quand le plat et le vin se mêlent pour offrir un petit supplément de plaisir à mes papilles, quand j'aime le plat autant que j'aime le vin et que les 2 se trouvent sublimés par leur rencontre.
Lors de ce weekend dans le Gers, si je m'attendais à des découvertes, pour le coup je doutais un peu de la capacité de l'Armagnac à me séduire à table. Sûrement car dans mon esprit, l'Armagnac étant un spiritueux et non un vin, son degré d'alcool plus élevé risquait de masquer les arômes du plat avec lequel on tenterait de le marier. Sans compter qu'à mes yeux, Armagnac rimait plutôt avec digestif, et donc fin de repas. Ou alors éventuellement avec dessert (des crêpes flambées à l'Armagnac par exemple). Quoiqu'il en soit, je m'imaginais mal faire un repas entier à l'Armagnac.
Mais ça, c'était avant ce fameux weekend, car le BNIA s'était donné pour mission de nous montrer la versatilité de l'Armagnac et sa capacité à se marier à de nombreux mets.
Et pour cela, les petits plats avaient été mis dans les grands pour nous proposer des repas tous plus succulents les uns que les autres et mettant en valeur les produits du terroir. Il faut dire que quand on s'essaye aux accords mets/vins (et par extension mets/spiritueux), le local est souvent une valeur sûre.
Et dans le Sud-Ouest, il y a pleins de bonnes choses à manger ! A commencer par l'une des autres richesses du Gers, après l'Armagnac : le foie gras.
J'en profite pour faire un aparté sur le foie gras.
Je ne sais pas vous, mais moi, qu'il soit cuit, mi cuit ou poêlé, c'est un de mes péchés mignons. Autant vous dire que je me suis fait plaisir lors du weekend car du foie gras il y en avait souvent au menu. Mais ce weekend a aussi été l'occasion de rencontrer Philippe Baron, le président de l'association gersoise pour la promotion du foie gras et de l'aviculture, et d'apprendre qu'il existe depuis cet été une Route du Foie Gras du Gers. Je vous en parlerai plus en détail dans le billet dédié au tourisme et à l'oenotourisme au pays de l'Armagnac.
Pour revenir à nos moutons, et donc aux accords mets et Armagnac, les occasions de tester l'adaptabilité à table de la plus vieille eau-de-vie française n'ont pas manqué pendant le weekend.
Dès le vendredi, la soirée au Chai Laure à Condom (super cave au passage!) nous a mis en appétit en nous proposant des accords tapas/Armagnac. Tortilla, charcuterie, foie gras, fromage...et même du chocolat pour finir en douceur.
Le samedi midi, c'est au Château de Pellehaut que nous avons continué nos découvertes avec un menu savoureux élaboré par le traiteur et cuisinier à domicile Christophe Piques. Savoureux et copieux comme vous pouvez le voir ci-dessous !
- Foie gras Armagnac
Pellehaut Folle Blanche 5 ans - Coppa de porc noir, légumes confits, petit pot de brandade façon catalane
Pellehaut Ugni Blanc 15 ans - Tartine chèvre chaud et magret séché
Pellehaut Folle Blanche 10 ans - Mignon de veau en cocotte avec petits légumes
Pellehaut Réserve de Gaston - Fromage roquefort
Pellehaut Blanche Armagnac AOC - Cannelés à l'armagnac
Millésimes Pellehaut - 1983
Si copieux, que le soir je n'avais plus très faim pour le dîner chez les Mousquetaires d'Armagnac, mais j'ai quand même fait un effort pour la tourte au foie gras qui était à tomber.
Quant au dimanche, ce fut un peu l'apothéose culinaire du weekend (enfin, en ce qui me concerne) avec un repas mêlant canard et Armagnac, concocté par le chef et le sommelier du Château Bellevue.
- Mikado de foie gras de canard mi-cuit du Gers aux amandes grillées, poires fraîches à la vanille
Blanche d'Armagnac - Domaine de Pujo - Escalope de foie gras de canard du Gers aux girolles et lard grillé
Bas-Armagnac - Domaine de Poutéou 1985 - Magret de canard du Gers roustillé, sauce au vin chaud
Domaine de Magnaut "Merlot" - Côtes de Gascogne - Croustade aux pommes et à l'Armagnac de M Mme Lantin, crème glacée à la Grande Josiane
Bas-Armagnac - Domaine de Boingnères - Folle Blanche 2001
De ces repas, je retiendrai d'abord qu'il est tout de même un peu compliqué pour moi de faire un repas 100% Armagnac.
Ceci étant dit, je retiendrai aussi les nombreux accords auxquels je n'aurais vraiment pas pensé spontanément et qui ont pourtant emballé mon palais.
L'un des accords qui m'a le plus surprise mais qui m'a vraiment conquise, c'est l'accord foie gras et Blanche d'Armagnac.
J'ai oublié de vous parler de la Blanche dans mon précédent billet, donc je me rattrape tout de suite.
La Blanche Armagnac est une AOC néée en 2006.
C'est une eau-de-vie élaborée de la même façon que l'Armagnac, avec des cépages spécifiquement sélectionnés, à l'exception faite qu'elle ne fait pas de passage sous bois. Elle reste donc incolore et ses arômes sont plutôt sur les fruits et les fleurs.
J'étais assez sceptique au début quand à la pertinence de l'accord car j'adore le foie gras et j'avais vraiment peur que la puissance de l'alcool le gâche complètement. Que nenni, l'accord fonctionne très bien !
Mention spéciale à l'accord proposé au Château Bellevue entre le mikado de foie gras du Gers mi-cuit et la Blanche d'Armagnac du Domaine de Pujo, servie glacée, car c'était un pur délice !
Pour continuer sur les accords "100% terroir", j'ai également été entièrement convaincue par l'association Armagnac et foie gras poêlé, tout comme par l'association Armagnac et charcuterie locale (coppa de porc noir ou magret de canard séché).
Côté fromages, là aussi ça marche plutôt bien entre chèvre et Armagnac, mais ma préférence va à l'accord Blanche Armagnac et roquefort (encore meilleur quand vous versez directement un petit peu d'eau-de-vie directement sur le pain recouvert de roquefort !).
Si vous préférez attendre le dessert pour inviter l'Armagnac à votre table, sachez que si vous voulez changer des crêpes flambées l'Armagnac, le mariage Armagnac/chocolat fonctionne aussi plutôt pas mal. La version armagnacaise des cannelés était très bonne aussi. Mais mon coup de coeur va sans hésiter à l'accord "local" proposé par le Château Bellevue entre une croustade au pommes et à l'Armagnac et un Bas Armagnac à base de Folle Blanche d'une très grande élégance du Domaine de Boingnères.
Me reste encore à tester les marrons glacés à l'Armagnac de la Maison Delord, mais ça ne saurait tarder.
Si l'association dessert/Armagnac vous tente, et que vous aimez les figues, je vous suggère aussi d'essayer cette recette de pain perdu de Mamina qui m'a mis l'eau à la bouche.
En tout cas, ce weekend m'aura donné pleins d'idées d'accords mets et Armagnac, et il n'est pas improbable que je m'essaye à quelques recettes prochainement. Si vous êtes sages, je vous en mettrai quelques unes sur le blog.
Voilà, le 3ème billet "100% Armagnac" est terminé (j'espère que vous n'avez pas trop faim !).
Rendez-vous bientôt pour le portrait des producteurs rencontrés lors de ce weekend.