Retour sur le Vinocamp Jura
Le dernier week-end de juin le Jura accueillait une nouvelle édition du Vinocamp. Autant vous dire que dès que j'ai eu vent de cette destination, mon week-end était réservé. Je ne pouvais en effet pas manquer cette occasion rêvée d'approfondir ma connaissance du vignoble jurassien tout en assouvissant mon penchant non dissimulé pour le vin jaune et le comté. Mais rentrons dans le vif du sujet avec un retour éclair sur ce week-end vin 2.0 haut en couleurs...
Début des festivités le samedi à 9h à Arbois, et plus précisément au Château Pécauld, qui abrite le Musée de la Vigne et du Vin mais aussi le Comité Interprofessionnel des Vins du Jura (CIVJ).
Malgré le temps froid et pluvieux, l'accueil chaleureux de nos hôtes et la bonne humeur des participants ont tôt fait de réchauffer l'atmosphère.
La journée a débuté par une brève présentation des vins du Jura par le président du CIVJ, Jean-Charles Tissot, et son directeur, Baudoin de Chassey, suivie d'une intervention du maire d'Arbois, Bernard Amiens.
L'occasion de rappeler que le Jura figure parmi les premières régions françaises à avoir obtenu l'AOC. Aujourd'hui les vins du Jura, c'est 6 AOC dont 4 appellations géographiques (Arbois, Château-Chalon, Côtes du Jura, L'Etoile) et 2 appellations produits (Macvin du Jura et Crémant du Jura). C'est aussi un vignoble de 1850 ha qui fait la part belle aux cépages autchtones que sont le Poulsard, le Trousseau et le Savagnin, même si on y trouve aussi du Pinot Noir et du Chardonnay.
Le maire d'Arbois a évoqué quant à lui le passé historique de sa ville et n'a pas manqué de nous rappeler que si Arbois, capitale des vins du Jura, était indissociable de la tradition viticole, elle devait aussi sa renommée à l'un de ses célèbres habitants : Louis Pasteur. Celui à qui l'on doit la découverte de la pasteurisation est aussi le père de l’œnologie moderne grâce à ses travaux sur la fermentation.
Les présentations terminées, voici venue l'heure de définir les thèmes des ateliers de la journée. Comme toujours, les sujets intéressants ne manquaient pas et la difficulté consistait à faire son choix.
Les ateliers
Le mien se porta sur le thème Interpro 2.0 pour le 1er atelier de la matinée. Parmi les sujets de discussion abordés : la stratégie des vins du Jura qui se sont mis à l'heure du vin 2.0 en créant un blog et une page Facebook (adresses à retrouver à la fin de ce billet), les complémentarités des différents réseaux sociaux pour toucher des publics différents, mais aussi le type de contenus à diffuser et les problèmes rencontrés pour faire remonter les infos, avec à l'appui le retour d'expérience de représentants d'autres interprofessions.
La première session de l'après-midi me permit quant à elle d'aborder le thème de la vidéo dans l'univers du vin. L'occasion de râler encore et toujours sur cette foutue loi Évin et de réinsister sur la nécessité de signer la pétition Touche Pas A Mon Vigneron. Mais l'occasion aussi de montrer qu'il est possible de faire des choses intéressantes à travers les exemples de l'émission Millésime diffusée sur France3 Bourgogne, de la vidéo du Château La Levrette ou encore de la web série Awinelife. La conclusion de l'atelier : il y a de la place pour plus de créativité dans l'univers du vin, même avec les contraintes imposées par la loi Évin, donc il ne faut pas hésiter à utiliser la vidéo. Sans compter qu'une vidéo est 53 fois mieux référencée qu'un site internet sur Google!
Pour la dernière session de la journée, j'ai opté pour le thème "RP/blogueurs". Un atelier qui me confirma rapidement des incompréhensions des 2 côtés. Difficile de résumer cet atelier qui a généré pas mal de discussions, donc je vous invite à suivre le fil #Vinocamp sur Twitter pour prendre connaissance des quelques tweets échangés pendant la session.
Maintenant parlons un peu de vin!
"Il n'y a pas que le vin jaune dans le Jura!"
Voici en résumé le message que l'on a tenté de nous faire passer à travers les dégustations qui ont rythmé le week-end.
Car si le vin jaune est indissociable du Jura, il ne représente que 3% de la production.
Samedi, les vignerons venus nous faire déguster leurs produits pendant la journée et/ou lors de la soirée chez Henri Maire nous ont permis de découvrir les appellations Arbois et Côtes du Jura.
Dimanche, ce sont les appellations Château-Chalon et L'Etoile qui étaient à l'honneur avec une séance de dégustation "avec vue" sur le belvédère de Château-Chalon.
Des dégustations qui m'ont permis d'appréhender la richesse et la diversité des vins du Jura.
Les crémants d'abord m'ont beaucoup plu, tant en blanc qu'en rosé.
Côté rouge, j'ai découvert avec plaisir le Trousseau et le Poulsard, avec cependant une nette préférence pour le premier qui m'a semblé avoir plus de caractère et de complexité.
Si les blancs floraux ne m'ont pas particulièrement séduite, j'ai en revanche particulièrement apprécié bon nombre des blancs tradition que j'ai eu l'occasion de goûter. Il faut dire que je suis fan des élevages sous voile et le Savagnin se prête très bien à ce type d'élevage.
Quant au vin jaune, je pensais le connaître mais j'ai été bluffée par la diversité des vins jaunes dégustés pendant le weekend et par les différences de profil gustatif entre les appellations.
Ce week-end m'a enfin permis de découvrir avec un plaisir non dissimulé 2 autres spécialités du Jura : le vin de paille, qui est un liquoreux, et le macvin, qui est une mistelle.
En résumé, de belles découvertes mais aussi et surtout de belles rencontres avec des vignerons passionnés et passionnants.
Rendez-vous sur la page Facebook de Very Wine Trip pour découvrir en images une petite sélection des vins qui m'ont le plus plu dans l'album photo du week-end.
Dernier volet de ce week-end : l'oenotourisme
Car le Jura joue à fond la carte de l'oenotourisme.
Le vignoble du Jura, qui s'étend de Salins-les-Bains au Nord à Saint-Amour au Sud, est d'ailleurs une destination reconnue par la marque "Vignobles et Découvertes".
La balade du dimanche nous a permis de découvrir de splendides paysages et quelques lieux incontournables comme la cascade et les grottes de Baume-les-Messieurs ou encore le charmant village de Château-Chalon.
En tout cas, ce court weekend aura suffi à me convaincre que ce département valait vraiment le détour et méritait d'y revenir. Que vous soyez amateurs de vin, de gastronomie ou de belles pierres, soyez certains que vous trouverez votre bonheur en visitant le Jura!
Plusieurs événements rythment l'année, mais le plus célèbre d'entre eux est certainement la Percée du Vin Jaune. C'est pourquoi je vais terminer ce billet avec une vidéo revenant sur l'édition 2013 de cette manifestation.
Et pour en savoir plus sur les vins du Jura, je vous invite à vous rendre sur leur blog : http://www.blog-jura-vins.com/ et sur leur page Facebook : https://fr-fr.facebook.com/juravins
https://www.youtube.com/watch?v=YJI6AeHIgE8
Chroniques au cœur du vignoble de Gaillac #4 : Domaine Plageoles
Plageoles. Un nom qu'on ne peut ignorer à Gaillac quand on est amateur de vin tant cette famille a marqué de son empreinte l'histoire du vignoble gaillacois au cours des dernières décennies, notamment par le travail de Robert Plageoles et de son fils Bernard sur les cépages historiques "oubliés".
Pas étonnant que ce nom fut le premier sur ma liste de visites à programmer quand je me suis mis en tête de mieux connaître les vignerons de Gaillac!
Après plusieurs occasions manquées, rendez-vous pris un dimanche matin au Domaine des Tres Cantous, à Cahuzac-sur-Vère, pour une rencontre avec Bernard Plageoles.
Exploité depuis 1805, le domaine Plageoles a vu 6 générations de vignerons se succéder à sa tête. Jules, François, Emile, Marcel, Robert et aujourd'hui Bernard, qui a pris les rênes du domaine avec sa femme Myriam. Sans compter la 7ème génération qui se prépare puisque Florent, le fils aîné de Bernard, a lui aussi rejoint l'exploitation familiale.
Si Robert Plageoles a officiellement pris sa retraite en tant que vigneron, il continue de cultiver sa passion pour l'ampélographie (l'étude des cépages), d'écrire des livres* et d'animer des conférences. J'ai d'ailleurs eu le plaisir de voir à l'œuvre cet orateur passionné lors du colloque sur le vin auquel j'ai assisté à Albi courant avril.
Comme je n'ai pas encore eu la chance d'échanger plus longuement avec lui, je vous invite à lire ce billet de Vincent Pousson qui connaît bien le personnage et en a dressé un joli portrait sur son blog http://ideesliquidesetsolides.blogspot.fr/2012/08/le-vigneron-dont-je-bois-les-paroles.html.
Un journaliste de La Dépêche décrivait quant à lui Robert Plageoles ainsi :
"Ce vigneron est un passionné, un amoureux de son terroir et de tout ce qui touche de près ou de loin aux agapes et à une certaine façon de vivre : c'est un épicurien. Il a le goût du terroir, le verbe haut, l'amitié sincère, la sensibilité à fleur de peau comme les cépages qu'il protège."
Eh bien, je trouve qu'on retrouve pas mal de ces caractéristiques chez son fils Bernard.
Lors de ma visite à Cahuzac-sur-Vère, si j'ai aimé les vins dégustés, j'ai aussi été séduite par la personnalité de Bernard Plageoles, son franc-parler mais aussi son amour du terroir, de la vigne et du vin qui transparaît dans chacune de ses paroles.
Un homme chez qui on décèle tout de suite une grande générosité et une réelle envie de partager sa passion. Non seulement j'ai passé un excellent moment et pris beaucoup de plaisir à échanger avec Bernard Plageoles sur ses vins et les vins du Sud-Ouest en général, mais j'ai aussi appris énormément de choses lors de cette visite car c'est un bon pédagogue.
Le portrait du vigneron dressé, revenons-en au domaine.
Petit tour dans les vignes
Le domaine des Tres Cantous, la propriété familiale, n'est qu'une des 2 exploitations qui constituent le domaine Plageoles. La seconde, le domaine Roucou-Cantemerle, se trouve sur la commune de Castelnau de Montmiral.
Au total ce sont 23 ha de vignes qui sont cultivés par les Plageoles, composés de sols argilo-calcaires. Respectueux de leur terroir, ils travaillent leurs vignes en culture biologique et pratiquent une méthode naturelle, la méthode "Cousinié", qui, par l'apport d'oligoéléments, tend à rééquilibrer les sols et à muscler les défenses immunitaires de la vigne. La taille en gobelet est également pratiquée car elle est, selon Bernard Plageoles, particulièrement adaptée aux conditions climatiques, même si plus contraignante.
Et comme vous pouvez le voir sur mes photos, les vignes ont l'air d'apprécier...
Cette visite dans les vignes a aussi été l'occasion pour Bernard Plageoles de m'expliquer en quoi consistait le marcottage, ou provignage. N'étant pas aussi bonne pédagogue que lui, je me contenterai de vous renvoyer aux explications données ICI et de l'illustrer par quelques photos.
Cépages oubliés et vins de cépage
Les 23 ha de vignes se répartissent en 16 ha de cépages blancs et 7 ha de cépages rouges.
Comme je le disais en introduction de ce billet ainsi que dans mon précédent billet pour les Vendredis du Vin**, les Plageoles sont d'ardents défenseurs des cépages historiques de Gaillac.
C'est à la fin des années 70 que Robert Plageoles a commencé à replanter des cépages autochtones, d'abord le Duras, un cépage rouge, puis l'Ondenc, un cépage blanc...Aujourd'hui le domaine peut s'enorgueillir de posséder 14 cépages historiques de Gaillac : 7 variétés de Mauzac, mais aussi du Loin de l'Oeil, de l'Ondenc, du Verdanel, du Duras, du Braucol et du Prunelart (oui, ça fait 13 mais j'ai oublié quel était le 14e!).
http://www.youtube.com/watch?feature=player_detailpage&v=uH_mD4yi_FA
Afin de valoriser au mieux ces cépages, les cuvées portent presque toutes le nom du cépage dont elles sont issues.
Partisans de vins naturels, représentatifs de leur cépage et de leur terroir, les Plageoles considèrent que le travail doit se faire avant tout à la vigne pour obtenir un raisin de bonne qualité. Une fois dans le chai, ils prônent un minimum d'interventions et surtout l'usage de levures indigènes uniquement, qui sont, selon Bernard Plageoles, la "mémoire du terroir". Pour en savoir plus sur leur philosophie, je vous invite à visionner les vidéos disponibles sur leur site internet, notamment celle-ci : http://www.vins-plageoles.com/notre_travail.php.
Vin de Voile et Mauzac Nature
Parmi les vins élaborés par les Plageoles, on trouve 2 vins qui font, comme les cépages, partis de la tradition gaillacoise.
Le Mauzac Nature d'abord, un vin pétillant naturel vinifié selon la "méthode gaillacoise". Késako? Tout commence par une vendange manuelle des vignes de Mauzac rose. Puis les raisins sont pressés et le jus mis en cuve. La fermentation commence par l'action des levures indigènes, puis, quand il ne reste plus que 30g de sucres résiduels, le vin est pompé et filtré 2 fois, par gravité, à l'aide de filtres à manche afin d'appauvrir le milieu en levures. Il est ensuite remis dans des cuves en ciment, et l'action du froid endort les levures pendant l'hiver. En janvier/février, le vin est mis en bouteille et les bouteilles sont bouchées et muselées. Avec le printemps, la fermentation reprend alors, mais cette fois-ci en bouteille. Les levures consomment le sucre et dégagent le fameux gaz carbonique qui va rendre le vin pétillant. Les bouteilles sont mises en vente environ 6 mois après la mise en bouteille.
Autre vin emblématique : le Vin de Voile.
Ce vin, élaboré à partir de Mauzac roux, est élevé pendant 7 ans dans de vieux demi-muits, sans ouillage (action de compléter le vin évaporé dans un fût par du vin de même origine). Au contact de l'air, les levures forment un voile à la surface du vin. Ce vin oxydatif s'apparente donc au Vin Jaune du Jura ou encore au Xérès en Espagne.
Le Vin d’Autan
Ce liquoreux est élaboré avec de l'Ondenc.
Comme Bernard Plageoles l'explique à la fin de la vidéo ci-dessus (l'interview pour Via Michelin), quand le raisin est bien mûr, le pédoncule est écrasé avec une pince pour que la sève cesse de circuler. Les raisins se dessèchent alors sous l’influence du vent d’Autan. Puis ils sont ramassés et passerillés avant d'être pressés. Une fois la fermentation terminée, le vin est élevé pendant 12 mois en cuve. Le résultat est une petite merveille!
Voilà, j'en ai fini pour le compte-rendu de ma visite chez les Plageoles.
Si vous hésitez encore à aller faire un tour à Gaillac, je laisse Florent Plageoles finir de vous convaincre en évoquant sa "petite Toscane"...
http://www.youtube.com/watch?v=oh7GYobQXTM&feature=player_detailpage
Domaine Plageoles
Route des Tres Cantous
81140 Cahuzac-sur-Vère
Tel : +33 (0)5.63.33.90.40
Email : vinsplageoles@orange.fr
Site internet : www.vins-plageoles.com
Page Facebook : https://www.facebook.com/pages/Les-vins-du-Domaine-Plageoles/97687039987
*Les ouvrages de Robert Plageoles : Le Vin de Gaillac, 2000 ans d'histoire (co-auteur : Fernand Cousteaux, éditions Privat) et La Saga des cépages gaillacois et tarnais en 2000 ans d'histoire (éditeur : Jean-Paul Rocher).
** Vous pouvez retrouver le résumé des Vendredis du Vin #56 dédiés aux cépages oubliés à l'adresse suivante : http://magnumbalthazar.blogspot.fr/2013/06/vdv-56-larche-de-noe-des-cepages.html
#VDV56 : Mauzac, Ondenc, Prunelart et Verdanel, des cépages du Sud-Ouest à ne pas oublier
Ce mois-ci le président des Vendredis du Vin, Jef Heering du blog http://magnumbalthazar.blogspot.fr/ nous a proposé un thème qui m'a tout de suite plu : "L'Arche de Noé des Cépages rares et oubliés...».
Et la première chose qui m'est venue à l'esprit c'est Gaillac...forcément!
En partie parce que les vignerons que j'ai eu l'occasion de rencontrer jusqu'à présent à Gaillac (Nicolas Lebrun, Virginie Maignien & Patrice Lescarret...) ont tous à cœur de valoriser les cépages autochtones du Gaillacois.
Mais surtout parce qu'à Gaillac oeuvrent 2 ardents défenseurs des cépages "oubliés" qui ont récemment croisé mon chemin : Robert et Bernard Plageoles.
Il y a un mois, j'ai en effet pris plaisir à écouter Robert Plageoles parler avec passion des cépages ancestraux de Gaillac lors d'un colloque sur le vin à Albi et, quelques semaines plus tard, j'ai eu la chance de passer quelques heures en compagnie de Bernard Plageoles au Domaine des Tres Cantous (je parlerai de cette visite dans mon prochain billet).
J'ai donc eu envie pour ces Vendredis du Vin de mettre en lumière quelques uns de leurs vins que j'affectionne particulièrement, à travers 4 cépages : le Mauzac, l'Ondenc, le Prunelart et le Verdanel.
Commençons par le Mauzac, ou devrais-je dire "les" Mauzac car chez les Plageoles, on en dénombre 7 parmi les 14 cépages historiques répertoriés sur le domaine familial : Mauzac rose, mais aussi jaune, vert, roux, gris, noir et cote de melon.
Le Mauzac rose, "le meilleur de tous les Mauzac" dixit Bernard Plageoles, c'est un peu la star du domaine car il est utilisé, avec le Mauzac gris, pour élaborer, selon la méthode traditionnelle gaillacoise, le fameux Mauzac Nature des Plageoles. Un vin mousseux naturel que j'aime beaucoup, tout en légèreté et en finesse.
Son pote le Mauzac vert n'est pas mal non plus. Sur la version 2011, on est sur un vin blanc sec qui mêle des arômes de pomme, de tilleul, mais aussi d'anis. C'est puissant mais ça reste équilibré et très agréable.
Le rouquin quant à lui est utilisé dans 2 cuvées qui m'ont séduite : le Mauzac Roux d'abord, un vin moelleux, aux arômes de pomme au four caramélisée (une vraie gourmandise) et le Vin de Voile. Bon, concernant le dernier cité, c'est sûr qu'il faut à la base aimer les vins oxydatifs de type Xérès ou Vin Jaune, mais c'est mon cas, donc je n'ai pas boudé mon plaisir!
Après le Mauzac, passons à 2 cépages que les Plageoles ont fortement contribué à réhabiliter et qui font désormais partie des cépages autorisés pour l'AOC : l'Ondenc en blanc et le Prunelart en rouge.
Si l'Ondenc ne me séduit pas plus que ça quand il est vinifié en sec, je le trouve bien plus intéressant dans les moelleux et liquoreux.
Et chez Plageoles, je suis une grande fan du "Vin d'Autan" qui est à mes yeux un très grand liquoreux à découvrir absolument. Le 2008 est déjà très bon, mais m'est avis qu'il sera encore meilleur dans quelques années, si bien sûr j'arrive à patienter jusque-là, ce qui n'est pas gagné!
Le Prunelart ensuite. Un cépage rouge tardif qui fait souvent débat, qui divise...
Et c'est aussi le cas du Prunelart de Plageoles, qualifié de vin "martien" par Aurélia Fillon de Bu sur le web. Mais à la dégustation chez les Plageoles, le 2011 m'a plutôt plu donc je vous invite à le tester pour vous faire votre propre avis.
Le petit dernier dont je voulais vous parler est encore moins connu que les 3 autres : le Verdanel. Celui-là je n'en avais jamais entendu parler avant de mettre les pieds chez Bernard Plageoles, mais ce fut une très belle découverte.
Si le Verdanel 2012 est peu expressif au nez, il se révèle original et surprenant en bouche (mais dans le bon sens), avec une acidité maîtrisée.
Voilà, on arrive à la fin de ce billet spécial Vendredis du Vin. N'hésitez pas à aller sur la page Facebook des Vendredis du Vin pour lire les autres contributions.
Mais avant de vous quitter, une dernière suggestion...
Si vous voulez poursuivre la découverte des cépages gaillacois précédemment cités, je vous invite aussi, si vous en avez l'occasion, à goûter leur interprétation sous forme d' eaux-de-vie chez Laurent Cazottes. Ses "Gouttes" de Mauzac Rose et de Prunelart passerillé sont à tomber!
Chez les frères Quintard, entre Cognac et Pineau des Charentes, mon coeur balance
Début janvier, à l'occasion d'un Vinocamp à Cognac, j'ai découvert et appris à apprécier le Cognac, mais ce fut aussi pour moi l'occasion de goûter un autre produit de la région, le Pineau des Charentes, qui m'a tout autant séduite.
Il ne m'en fallait pas plus pour décider il y a quelques semaines de retourner au pays des alambics afin d'aller à la rencontre de 2 frères, Thomas et Bastien Quintard, qui ont la bonne idée de produire du Cognac ET du Pineau des Charentes (et aussi du vin, mais je vous en parlerai à la fin du billet).
Me voici donc partie de bon matin en direction de Chadenac, un village de Charente-Maritime, situé à une vingtaine de kilomètres de Cognac. Je précise "de bon matin" car Chadenac se trouve quand même à 3h30 de Toulouse...Mais comme on dit, quand on aime on ne compte pas (je précise que je parle des produits, hein, je vous connais, n'allez pas vous imaginer des choses!).
C'est Thomas Quintard, rencontré pour la 1ère fois à l'occasion du Vinocamp Vinitech, qui me reçoit en cette journée ensoleillée (...eh oui, c'était avant que le soleil ne décide de mettre les voiles...).
Thomas travaille donc avec son frère, Bastien, d'où le nom tout choisi pour leur société : "Quintard frères". Quatrième génération à travailler sur la propriété familiale, ils ont pris la succession de leur père à la tête de l'exploitation, même si ce dernier continue de leur donner un coup de main. Bastien s'est installé à Chadenac en 2001 et Thomas l'a rejoint il y a 5 ans.
Côté répartition des tâches, Bastien s'occupe principalement des vignes (et des céréales, dont la culture fait aussi partie des activités de l'exploitation) et Thomas du travail au chai et de l'activité commerciale.
Comme de nombreux viticulteurs de la région, la majorité de la production d'eaux-de vie des frères Quintard est destinée au négoce, et notamment à de célèbres maisons de Cognac. Mais ils utilisent également une partie de leur production pour élaborer leur propre gamme de Cognac et Pineau des Charentes, une gamme commercialisée sous la marque Du Frolet.
Pourquoi "Du Frolet" me direz-vous? L'exploitation des Quintard est en fait une ancienne ferme et "Frolet" était le nom des premiers propriétaires de cette ferme, nom qu'on retrouve gravé sur une pierre au-dessus d'un porche de la propriété. Les Quintard y ont ajouté le "Du" pour créer une marque.
Ma visite commence par la visite du chai, qui se trouve être une ancienne écurie.
Thomas me montre les différentes cuves en inox, l'emplacement du futur pressoir et m'explique la notion de "réserve climatique"...avant de m'emmener dans l'espace où reposent les fûts contenant eau-de-vie, Pineau des Charentes ou Cognac. J'adore l'ambiance de cet endroit, où on a l'impression d'être dans une sorte de "salle des trésors secrète".
Puis on ressort, croisant au passage les grandes cuves blanches en fibre de verre qui se trouvent à l'extérieur et accueillent les moûts d'Ugni Blanc destinés à la production des eaux-de-vie, et nous voilà dans le bâtiment où a été installé l'alambic.
Car Bastien et Thomas Quintard ont rajouté une corde à leur arc en acquérant la maîtrise de l'étape de distillation, que leur père faisait auparavant faire à façon ailleurs.
La période de distillation étant finie (la limite étant fixée au 31 mars), le bel alambic est au repos. Il me faudra donc revenir l'hiver prochain pour le voir à l'oeuvre.
En attendant, vous pouvez aller lire le billet de Guillaume, du blog God Bless Bacchus, qui a eu l'occasion de rendre visite à Thomas Quintard pendant cette période : http://godblessbacchus.blogspot.fr/2012/12/visite-dans-le-cognac.html.
Après une petite dégustation et un déjeuner où Thomas m'a régalée d'un civet de lièvre concocté par sa grand-mère et d'un assortiment de fromages accompagnés d'une gelée de vin faite maison - un pur délice! - c'est parti pour un tour dans les vignes.
Quelques rangées se trouvent juste à côté de la maison, mais pour rejoindre les autres vignes, une petite virée en voiture s'impose.
Sur les 31 hectares de vignes, environ 25 hectares sont dévolus à l'Ugni Blanc (le principal cépage blanc utilisé pour le Cognac), 2.5 au Colombard et 3 à des cépages rouges (dont le Merlot). Les vignes sont majoritairement situées en appellation Cognac Petite Champagne, et notamment sur les coteaux d'Archiac où le sol est très calcaire.
J'en ai fini pour la visite donc maintenant que le décor est planté, parlons un peu des produits.
Le Cognac d'abord.
La gamme Du Frolet des frères Quintard comprend des V.S. ou *** (3 étoiles), des V.S.O.P. et des X.O.; des mentions qui font référence au vieillissement des eaux-de-vie. Le Cognac V.S. (Very Special) est ainsi fait à partir d'un assemblage d'eaux-de-vie dont la plus jeune a au moins 2 ans. Pour les V.S.O.P. (Very Superior Old Pale), l'eau-de-vie la plus jeune a au moins 4 ans et pour le X.O. (Extra Old), au moins 6 ans. J'ai pour ma part une nette préférence pour le X.O. (et sa carafe qui ressemble au flacon du Chanel n°5) mais si vous préférez consommer le Cognac en cocktail, le V.S. sera plus adapté.
Autre produit : le Pineau des Charentes. Ce vin de liqueur d'origine contrôlée depuis 1945 est obtenu en mélangeant le jus des raisins à de l'eau-de-vie de Cognac (environ 3/4 - 1/4). Pour en savoir plus, je vous invite à aller sur le site http://www.pineau.fr.
Sous la marque Du Frolet, on retrouve du Pineau Blanc, du Pineau Rouge mais aussi du Vieux Pineau Blanc et du Vieux Pineau Rouge (ou Vieux Pineau Rosé).
Mon préféré est définitivement le Vieux Pineau des Charentes Rosé, complexe et gourmand à la fois, mais le jeune Pineau des Charentes Rouge, plus fruité (fruits rouges), n'est pas non plus pour me déplaire et a clairement recueilli les faveurs de Monsieur au moment de la dégustation à la maison. Mon frère préfère quant à lui le Pineau des Charentes Blanc, plus sur des notes de fruits frais et de fleurs, comme quoi il y en a pour tous les goûts.
Si le site du Pineau des Charentes parle d'apéritif, personnellement je vous le conseillerais davantage au dessert, car c'est quand même sucré.
A cet égard, Thomas m'avait parlé du parfait mariage entre son Vieux Pineau des Charentes Rosé et un fondant au chocolat. Ni une ni deux, avant de rédiger ce billet, je suis allée récupérer la recette de Rébecca du blog La Kuisine de Kaki pour faire le test. Vous trouverez la recette ici : http://lakuisinedekaki.fr/fondant-au-chocolat/, et le résultat en photo ci-dessous. Conclusion : accord validé à 100%!
D'ailleurs si vous voulez tester ce que donne ce genre d'accords, et que vous êtes parisiens ou de passage à Paris, sachez que Fabrice du blog VinSurVin organise un Tupperwine "Choco-Pineau-Cognac" le 28 mai à 19h30 à la cave Wine by One. Plus d'infos sur la page Facebook FANS DE TUPPERWINE !!! (il faut réserver je crois).
Last but not least, Thomas et Bastien Quintard ne se contentent pas de produire des eaux-de vie, avec lesquels ils élaborent du Pineau et du Cognac, ils font aussi du vin de pays. Blanc, rosé et rouge sont ainsi commercialisés à leur nom et disponibles en BIB (bag in box) et en bouteille. Le blanc notamment est parfait pour un accord avec des fruits de mer mais Thomas me disait que c'est le rosé qui rencontre le plus de succès.
Voilà, vous savez tout de mon escapade en terre charentaise.
Si je vous ai donné envie de découvrir la gamme de Cognac et Pineau des Charentes Du Frolet et les autres produits de Bastien et Thomas Quintard, je vous invite à aller faire un tour sur leur site internet ou leur page Facebook.
Pour ma part, je retourne dévorer ce qu'il reste de mon fondant au chocolat accompagné d'un verre de Vieux Pineau des Charentes Rosé parce que la gourmandise n'attend pas!
SARL DU FROLET
Quintard Frères
Bastien & Thomas Quintard
13, Route du Petit Morlut
17800 Chadenac
Tél : +33 (0)6 86 15 18 89
Site internet : www.cognacdufrolet.com
Page facebook : https://www.facebook.com/CognacDuFrolet/
Vacqueyras, à la pointe du bio en Vallée du Rhône
Voici venu le moment de terminer le récit de mon escapade en Vallée du Rhône avec la dernière Master Class à laquelle j'ai assisté lors du Salon Découvertes en Vallée du Rhône : celle dédiée à l'appellation Vacqueyras et à ses vins bio.
Vous vous demandez peut-être pourquoi Inter Rhône a souhaité mettre l'accent sur le bio lors de cette Master Class. Tout simplement parce qu'au sein des AOC rhodaniennes, Vacqueyras tient le haut du pavé en matière de viticulture biologique.
Vacqueyras, la force du biologique
Les chiffres 2011 communiqués par Inter Rhône lors de la Master Class parlent d'eux-mêmes.
Si l'appellation Vacqueyras (AOC Cru depuis 1990) ne représente que 2% des surfaces totales de la Vallée du Rhône, elle pèse plus de 4.6% des surfaces certifiées AB ou en conversion avec 110 ha certifiés AB et 160 ha en conversion (soit 270 ha sur les 1400 ha que compte au total l'appellation).
De la même façon, sur les 285 entreprises certifiées bio, en biodynamie ou en conversion des AOC de la Vallée du Rhône, Vacqueyras compte 35 entreprises (31 entreprises de production et 4 maisons de négoce) soit 12.2%. Sachant que l'appellation compte au total 83 caves particulières, 5 coopératives et 32 maisons de négoce.
Enfin, si elle ne représente que 14% des surfaces des 16 AOC Crus de la Vallée du Rhône (Châteauneuf-du-Pape et Château-Grillet n'étant pas inclus dans l'étude d'Inter Rhône), elle pèse 23.2% des surfaces des AOC Crus en bio ou en conversion.
Et la dégustation?
La Master Class m'a donné l'occasion de déguster pas moins de 12 vins, mais je me contenterai ici de vous parler de ceux que j'ai le plus appréciés.
NB : Ceux que ça intéresse pourront retrouver la liste complète des vins dégustés à la fin de ce billet.
Il faut savoir que sur l'appellation au global (donc bio + conventionnel), les rouges se taillent la part du lion avec 95% des volumes produits contre 3% pour les blancs et 2% pour les rosés.
Assez logiquement, les rouges étaient en supériorité numérique lors de la Master Class.
Coup de coeur avéré pour le domaine Montirius
La dégustation a d'abord confirmé mon coup de cœur du week-end pour les vins du domaine Montirius.
Montirius, c'est un domaine de 58 ha sur les appellations AOC Vacqueyras, Gigondas et Côtes du Rhône qui fut le 1er vignoble certifié en biodynamie sur les appellations Vacqueyras et Gigondas (certification Ecocert et Biodyvin depuis 1999). C'est aussi un domaine familial depuis 5 générations, où se sont installés Christine et Eric Saurel depuis 1986.
Pour la petite anecdote, le nom du domaine est une contraction des prénoms de leurs enfants : MON (Manon) - TI (Justine) - RIUS (Marius), enfants qui sont également très actifs sur le domaine, notamment Justine, leur fille aînée, en cours d'installation jeune agricultrice sur Montirius. Pour en savoir plus sur la démarche d'Eric et Christine vis-à-vis de la biodynamie je vous invite à aller sur leur site (www.montirius.com) mais aussi à aller regarder leur interview vidéo sur le site de VE2F (Vin Equitable de France) en cliquant ICI.
Pour en revenir à la dégustation, lors du Vinocamp, comme beaucoup des participants, j'avais d'emblée été séduite par le Vacqueyras blanc, Montirius "Minéral" 2006, que nous avaient présenté Christine et Justine Saurel. J'avais notamment apprécié sa finesse et sa fraîcheur. Pendant la Master Class j'ai eu l'occasion de regoûter ce vin, cette fois-ci dans le millésime 2008. Ses notes florales et son étonnante fraîcheur, alliée à une finale minérale et un brin saline, m'ont une fois de plus convaincue (même si au final, je crois que j'ai préféré le 2006).
Ce vin est réalisé à partir de Grenache blanc (25% - âge des vignes = 66 ans), de Roussanne (25% - âge des vignes = 20 ans) et de Bourboulenc (50% - âge des vignes = 20 ans) ; les vignes reposant sur des sols de garrigues et des sous-sols de sables et de grés jaunes de l'Helvétien. Comme le Bourboulenc est un cépage à maturité tardive, il est ramassé plus tard que les 2 autres, généralement fin octobre. Au moment de la vinification (en cuve inox), le vin de Grenache-Roussanne est assemblé au vin de Bourboulenc. L'élevage se fait ensuite en bouteille sombre pendant 1 an.
Autre vin dégusté lors du Vinocamp et de la Master Class : un Vacqueyras rouge, Montirius "Le Clos" 2007. Un vin dont j'ai là encore beaucoup aimé la finesse et l'élégance, même si j'ai trouvé le nez moins engageant lors de la Master Class. En bouche, les arômes de fruits plutôt rouges se mêlent à des notes d'épices, les tanins sont présents mais restent soyeux et le vin est doté d'une belle longueur.
Le nom de la cuvée provient du fait que la parcelle de 8,5 ha de vignes, située au début du Plateau des Garrigues, est un lieu clos, entouré de bois de chênes centenaires.
Sur ce vin, on est sur un assemblage de Grenache (50% - âge des vignes = 24 ans) et de Syrah (50% - âge des vignes = 24 ans). Le terroir sur lequel repose ces vignes est exceptionnel : en surface, on a affaire à un sol de garrigues, mais le sous-sol est composé de marnes argileuses bleues et de sable et grés de l'Helvétien contenant la plus complexe des argiles, la Montmorillonite. Après éraflage et vinification traditionnelle, le vin est élevé pendant 18 mois en cuve béton puis en bouteille.
2ème coup de cœur : le domaine Le Sang des Cailloux
La Master Class a également été l'occasion de confirmer un autre gros coup de coeur du week-end pour un domaine également en biodynamie, le domaine Le Sang des Cailloux.
Le Sang des Cailloux, c'est un domaine de 17 ha sur l'appellation Vacqueyras.
Il fut créé en 1975 au moment de la séparation des 2 frères Ricard. L'actuel propriétaire, Serge Férigoule, a d'abord intégré le domaine en tant qu'ouvrier agricole en 1979, avant de devenir associé en 1982 puis l'unique propriétaire en 1990. C'est suite à l'arrivée de son fils Frédéri sur le domaine qu'il a décidé de travailler en bio et en biodynamie. Le domaine est ainsi en certification biodynamie depuis 2008 et les vendanges sont certifiées Ecocert depuis 2010. Pour en savoir plus sur le domaine, n'hésitez pas à visiter le site internet : www.sangdescailloux.com.
Pour en revenir à la dégustation, au Vinocamp comme lors de la Master Class, je n'ai malheureusement pu déguster qu'un seul vin, un Vacqueyras rouge, Le Sang des Cailloux "Floureto" 2010, qui est la principale cuvée du domaine.
Pour la petite anecdote, selon les années, cette cuvée traditionnelle se nomme soit "Floureto" soit "Azalaïs" soit "Doucinello" et derrière ces 3 noms se cachent les prénoms des 3 filles de Serge Férigoule.
Un seul vin disais-je, mais quel joli vin! De la richesse et de la complexité aromatiques alliées à des tanins tout en douceur pour cet assemblage de Grenache (70%), de Syrah (20%), de Mourvèdre (7%) et de Cinsault (3%).
Autres découvertes
Parmi les autre vins dégustés, j'ai aussi particulièrement apprécié la cuvée "Lao Muse" 2009 (rouge) du domaine Le Clos de Caveau (en culture biologique depuis 1989).
Voilà, j'en ai fini avec cette Master Class Vacqueyras mais aussi avec le récit de mon escapade en Vallée du Rhône.
J'espère que ces quelques billets vous ont plu et vous auront donné envie de découvrir certains de ces domaines/vins par vous-mêmes. Moi en tout cas, je sais que je reviendrai!
NB : Pour ceux que ça intéresse, voici comme promis la liste des autres vins dégustés pendant la Master Class (en plus des 4 vins cités précédemment):
En blanc :
Cuvée "Mélodine" - 2011 - Domaine de Montvac
En rosé :
Vacqueyras - 2011 - Domaine La Ligière
En rouge :
Cuvée "Les Restanques de Cabassole" - 2010 - Domaine Roucas Toumba
Cuvée "Fruit Sauvage " - 2010 - Domaine Le Clos de Caveau
Cuvée "Arabesque" - 2010 - Domaine de Montvac
Vacqueyras - 2010 - Domaine de l'Espigouette
Vacqueyras - 2011 - Domaine La Ligière
Cuvée "Tradition" - 2011 - Domaine de Fontavin