Plage près d'Ajaccio

A la recherche du rosé de l'été : 1ère escale en Corse

Dans le prologue de cette série de billets dédiés aux rosés, je vous avais promis de commencer par vous emmener dans un petit coin de paradis.

Vue sur la mer depuis les calanques de Piana - Corse C'est parti, attachez vos ceintures, on s'envole pour la Corse !

Vous savez que j'y ai passé mes vacances puisque vous êtes TOUS et TOUTES abonnés à la page Facebook du blog (si ce n'est pas encore le cas, je ne vous félicite pas !)

[A ce stade, je pourrais ajouter que comme mon cher et tendre est Corse de son état, j'ai un peu tendance à y passer tous mes étés, mais bon, je ne voudrais pas que vous me détestiez trop alors faites comme si je n'avais rien dit ;-)]

Pendant mes 15 jours de vacances en Corse donc, j'ai eu l'occasion de goûter pas mal de rosés insulaires. Pas que des rosés d'ailleurs, mais j'aurai le loisir d'en reparler sur ce blog, donc aujourd'hui on va se concentrer sur les rosés.

Pour vous mettre dans l'ambiance et prolonger un peu les vacances (on en a tous besoin !), cette photo publiée sur la page Facebook des Vins de Corse devrait faire l'affaire.

Visuel page Facebook Vins de Corse

De ces dégustations estivales (non exhaustives car il y a pleins d'autres vins que j'aurais aimé découvrir cet été), j'ai retenu 6 prétendants. Je vous les présente ?

Rosé Faustine - domaine Abbatucci - Corse

Cuvée Faustine du Domaine Abbatucci

Le prétendant : Cuvée Faustine 2012 - Domaine Abbatucci - AOC Ajaccio

Le décor de la rencontre : avant-goût de vacances dans la torpeur de l'été toulousain

Les + : domaine en biodynamie, un vrai rosé avec de la matière et de la couleur, du peps et du fruit en veux-tu en voilà
Les - : là tout de suite, je ne vois pas !

En résumé : un rosé vraiment délicieux, qui peut facilement accompagner tout le repas.

Rosé Cuvée Alexandra - domaine de Tanella - Corse

Cuvée prestige Alexandra du Domaine de Tanella

Le prétendant : Cuvée Prestige - Cuvée Alexandra 2012 - Domaine de Tanella - AOC Corse Figari
(NB : le propriétaire, Jean-Baptiste de Peretti Della Rocca, a nommé ainsi ses cuvées prestige en hommage à sa fille Alexandra née en 1991)

Le décor de la rencontre : première soirée en Corse

Les + : une jolie robe dans les tons orangés, de la richesse et de la structure en bouche avec des notes plutôt sur les fruits rouges et une finale légèrement épicée.
Les - : un peu moins de complexité que le précédent

En résumé : une vraie bonne surprise pour ce vin aux alentours des 10€ de mémoire !

Rosé 1769 - domaine Vico - Corse

Cuvée 1769 du Domaine Vico - Clos Venturi

Le prétendant : Cuvée 1769 2012 - Domaine Vico / Clos Venturi - AOC Corse

Le décor de la rencontre : déjeuner d'été près de Corte, au bord de la Restonica

Les + : arômes assez délicats de fruits et de fleurs
Les - : trop léger à mon goût (sachant qu'il nous a été servi quasiment glacé, donc ça n'a sûrement pas aidé)

En résumé : difficile de me faire un avis définitif, mais cette première rencontre ne m'a pas séduite plus que ça.

Rosé - domaine de Pietri - Corse

Rosé du Domaine de Pietri

Le prétendant : Rosé 2012 - Domaine de Pietri - AOC Corse Coteaux du Cap Corse

Le décor de la rencontre : soirée d'été en rentrant de la plage.

Les + : du corps en bouche, principalement sur les fruits.
Les - : s'il y a du corps, il m'a semblé moins complexe en termes d'arômes que le rosé du domaine Abbatucci ou que celui du domaine de Tanella.

En résumé : j'avais eu l'occasion de découvrir et d'apprécier le muscat du Domaine de Pietri, donc j'étais impatiente de voir ce que ça donnait en rosé. Au final, je trouve que c'est un joli rosé, même s'il n'est pas inoubliable.

Rosé - Clos Canarelli - Corse

Rosé du Clos Canarelli

Le prétendant : Rosé 2012 - Clos Canarelli - AOC Corse Figari

Le décor de la rencontre : craquage à l'aéroport, dégusté de retour sur le continent

Les + : un rosé tout en élégance et en subtilité
Les - : on a peut-être un peu trop l'impression de boire un blanc. Or même si ce vin est très agréable, tant qu'à faire, je préfère boire un "vrai" blanc de ce domaine

En résumé : c'est bon, mais ce n'est pas forcément ce que je préfère dans les rosés. A essayer peut-être sur des crustacés (homard, langouste...)

Rosé L-Alzeto - Clos d-Alzeto - Corse

Cuvée L'Alzeto du Clos d'Alzeto

Le prétendant : Cuvée L'Alzeto - Clos d'Alzeto - AOC Ajaccio

Le décor de la rencontre : besoin d'un remontant au goût de vacances pour affronter la rentrée

Les + : acidulé, notes d'agrumes (pamplemousse), une belle longueur
Les - : un peu cher (du moins sur le continent)

En résumé : belle découverte de ce domaine dont j'avais dégusté un rouge pendant l'été, très agréable en apéritif.

Au final, parmi ces 6 prétendants, mon coup de coeur va finalement au premier, la Cuvée Faustine du domaine Abbatucci, même si chacun dans son style est intéressant.

J'avais prévu plusieurs billets au sujet de cette recherche du rosé de l'été car j'ai également eu l'occasion de boire de jolis rosés sur le continent, mais je vous propose de reprendre cette saga l'année prochaine, quand le temps s'y prêtera davantage.

N.B : pour les toulousains que ça intéresse, vous pouvez retrouver la Cuvée Faustine du domaine Abbatucci à L'Envie du Sud - 14 place des Carmes, et la Cuvée Alzeto du Clos d'Alzeto au Domaine de Lastours - 44 rue du Languedoc.


Saga-vin rosé de l'été

À la recherche du rosé de l'été - Prologue

Ce titre vous étonne peut-être car, si vous avez l'habitude de lire ce blog, vous savez que je ne suis pas une grande amatrice de rosé.

Avant de continuer, je tiens à préciser que contrairement à certains que j'ai pu lire sur la toile, je ne considère absolument pas que c'est "une bibine de soif sans intérêt" ou encore un "truc infâme".
A mes yeux, le rosé est un vin et demande lui aussi du travail et du savoir-faire pour obtenir un produit de qualité. Donc qu'il y en ait des bons et des moins bons, ne change rien au fait que ce produit et ceux qui le produisent méritent du respect. Le message étant passé, revenons à nos moutons...

Dans mon cas, le désamour pour les rosés me vient de mes années d'étudiante où de très mauvais rosés ont souvent arrosé des repas ou barbecue collectifs. Et quand je dis "très mauvais", je n'exagère pas, on était parfois plus proche en goût du vinaigre que du vin! A tel point que, quelques années après, tremper mes lèvres dans un verre de rosé, quel qu'il soit, suffisait à réveiller ces mauvais souvenirs et à m’écœurer automatiquement, me laissant tout simplement incapable de juger objectivement de la qualité du vin en question.

J'aurais pu rester dans cette situation si le fait de "baigner" désormais dans le monde du vin ne m'avait pas amenée à reconsidérer la question du rosé.

Au début, lors des dégustations chez les vignerons ou en salon, j'essayais de faire l'impasse sur les rosés. Mais bon, je trouvais dommage de ne pas laisser leur chance à ces vins, d'autant plus que j'avais parfois en face de moi des vignerons vraiment déçus de me voir leur offrir un "non sans façon" systématique quand ils me présentaient leur rosé.

J'ai commencé à revoir ma position suite à deux découvertes.

Le Bordeaux Clairet

Bordeaux Clairet - Château Ballan Larquette - collection personnelle Miss Vicky Wine
Le Bordeaux Clairet du Château Ballan Larquette - ici dans la version de la collection personnelle de Miss Vicky Wine dégustée lors du Vinocamp Jura

Première découverte : le Bordeaux Clairet, et notamment celui du Château Ballan-Larquette de Régis Chaigne dégusté lors d'un Vinocamp en début d'année. Un vrai gros coup de cœur!

Bien sûr, certains me rétorqueront que le Clairet n'est pas vraiment un rosé, mais plus un intermédiaire entre le rouge et le rosé. C'est vrai, mais dans l'esprit je trouve que le Clairet se rapproche des rosés dits "de gastronomie".

Pour ceux qui ignoreraient ce qu'est le Clairet, je vous invite à lire ce billet du blog des Vins de Bordeaux ou encore celui-ci du blog Roumegaire (ex Découverte Vins), qui en parlent très bien.

 

 

 

 

Les rosés de gastronomie

Rosé Le Goût - Domaine des 5 sens
la cuvée "Le goût" d'Isabel Fromont Ferrand du Domaine 5 sens

2ème découverte lors du Salon Découverte en Vallée du Rhône avec justement des rosés de gastronomie : les rosés de Tavel. J'en avais parlé dans un précédent billet en expliquant pourquoi ils m'avaient plu, donc je ne vais pas développer.

Ce salon a aussi été l'occasion de goûter un autre rosé qui m'a séduite, plutôt typé "rosé de gastronomie" : la cuvée "Le goût" d'Isabel Fromont Ferrand du Domaine 5 sens. Vous en saurez plus sur ce rosé en lisant le billet du blog Côtes-du-Rhône News.
 

 

 

 

Et si je redécouvrais le rosé?

Ces 2 découvertes ont suffi à me démontrer qu'à défaut d'être une fan inconditionnelle de TOUS les rosés, j'étais au moins sensible aux attraits des rosés plus vineux et plus complexes. C'était assez pour me convaincre de ne pas rester sur mes a priori négatifs et pour me décider à désormais laisser leur chance aux rosés que l'on me présentait en faisant l'effort de les goûter, même ceux plutôt pâlots au premier abord. Et j'ai eu quelques bonnes surprises.

C'est pourquoi, pleine de bonne volonté, j'ai décidé début juillet de profiter de la saison estivale pour essayer d'en goûter un maximum afin d'élire "mon rosé de l'été".

Dans le 1er chapitre de cette saga "A la recherche du rosé de l'été", je vous emmènerai dans un petit coin de paradis...Mais ça sera dans le prochain billet alors stay tuned! ;-)

Source photo : Pinterest


Le jour où j'ai rencontré (Plan de) Dieu...

C'était début mars. Alors que j'étais en pleins préparatifs de mon séjour à Avignon pour le Vinocamp et le salon Découvertes en Vallée du Rhône, je vis mon facteur arriver avec un joli colis en provenance de la cité des Papes. Un colis qui se trouvait être un avant-goût idéal de mon séjour puisqu'il s'agissait de 2 vins issus d'une appellation appartenant à l'AOC Côtes du Rhône Villages et répondant au nom un peu mystique de "Plan de Dieu".

Pour la petite histoire, le 11 février avait lieu à Paris une soirée organisée par Louise Massaux en présence d'une vingtaine de vignerons de Plan de Dieu venus faire découvrir leurs crus à quelques fous de vins. Soirée à laquelle je n'avais malheureusement pas pu me rendre n'ayant pas de déplacements prévus dans la capitale à cette date. Qu'à cela ne tienne, quelques jours après la soirée Louise me proposa de m'envoyer quelques unes des bouteilles dégustées. D'où l'arrivée de mon colis ce matin de mars.

"Plan de Dieu", ok, ça en jette pas mal comme nom mais de quoi cause-t-on exactement ?

Plan de Dieu, c'est une appellation qui s'étend sur les communes de Camaret-sur-Aigues, Jonquières, Travaillan et Violès dans le département du Vaucluse. Les vignes y courent sur 1 500 ha à 110 m d'altitude et bénéficient d'un climat méditerranéen ensoleillé, allié à un Mistral asséchant.
L'appellation doit son nom à une légende selon laquelle la traversée de ce coin, carrément craignos à l'époque, méritait que l'on remette son âme à Dieu pour être sûr d'en sortir indemne.
L'AOC Côtes-du-Rhône Villages Plan de Dieu a été créée en 2005 et ne s'applique qu'aux rouges. Rouges composés majoritairement (au moins 50%) de Grenache Noir, complété par de la Syrah et du Mourvèdre à hauteur de 20% minimum.
Au final, cela donne des vins colorés, intenses et concentrés.

Un nom mystique, une légende avec des méchants dedans, des vins couleur de sang...encore un peu et on se croirait dans un nouvel opus de la saga Twilight !

Mais trèves de plaisanterie, passons aux choses sérieuses...

La dégustation

Degustation-Plan-de-Dieu

Dans mon fameux colis, se trouvaient 2 bouteilles.

Le soir-même je décide d'ouvrir la première car son nom "Exaltation corsée" m'intrigue.
Ce vin est produit par le Caveau des Vignerons Réunis de Sainte-Cécile-les-Vignes.
La robe est dense, rouge sombre aux reflets grenat. Au nez, le fruit s'affirme puis la garrigue et les épices s'invitent en coulisses. En bouche, j'ai été agréablement surprise par ce vin. Le fruit reste très présent, avec une pointe d'épices et de poivre pour apporter du dynamisme. Les tanins sont assez souples et ronds, malgré la relative jeunesse du vin (on est sur le millésime 2010). En conclusion, vraiment pas mal du tout!

La deuxième bouteille, du Domaine de l'Espigouette, a dû attendre mon retour d'Avignon. C'est au cours d'un repas du dimanche que j'ai décidé de l'ouvrir.
On est en nouvelle fois en présence d'un vin à la robe d'un rouge profond. Au nez, je grimace un peu car l'alcool me semble l'emporter sur les autres arômes. Et cette impression se confirme en bouche. L'alcool est à mon sens encore trop présent, et masque les arômes qui m'ont pourtant l'air intéressants. Les tanins sont relativement souples et la finale est poivrée. En résumé, ce vin présente de l'intérêt mais pâtit de la trop grande fougue de sa jeunesse. À redéguster plus tard donc ou dans un autre millésime pour se faire une meilleure idée.

Voici le lien vers le site des 2 domaines concernés :
Caveau Cécile des Vignes : http://www.ceciledesvignes.fr/
Domaine de l'Espigouette : http://www.espigouette.com

Si vous souhaitez en savoir plus sur l'appellation dans son ensemble, je vous invite à visiter la page dédiée sur le site des Vins du Rhône ICI ou encore la page Facebook de l'appellation ICI.

N'hésitez pas non plus à aller voir le blog de Louise Massaux pour découvrir l'ensemble des vignerons qui étaient présents à la soirée que j'évoquais au début de ce billet : http://quillesdefilles.com/?p=1279