Gaillac à Toulouse : quand les vignerons de Gaillac s'attaquent à la ville rose
24 septembre 2014Gaillac à Toulouse,Toulouse à Table,vins de GaillacToulouse by Wine,Virée à la découverte du Sud-Ouest
Une nouvelle campagne de communication pour les vins de Gaillac
Depuis quelques mois les vins de Gaillac ont décidé de donner un coup de fouet à leur communication, accompagnés par l'agence Global Vini Services : un nouveau site internet (il était temps !!!), un nouveau logo et depuis cette semaine, une nouvelle campagne de communication dont vous trouverez le premier visuel ci-dessous.
Le sens de l'hospitalité, l'esprit épicurien, le plaisir et la convivialité … autant de valeurs qui caractérisent notre vignoble et nos vigneron(ne)s, et qui nous ont inspiré pour créer notre nouvelle campagne de communication !Source : page Facebook des Vins de Gaillac
Le lancement de cette nouvelle campagne de communication fut l'occasion d'un apéro fort sympathique la semaine dernière dans un bar à vins toulousain.
Quand Gaillac se lance à l'assaut de Toulouse
Depuis le temps que je râle sur le manque d'intérêt des toulousains pour les vins de Gaillac (et pour les vins du Sud-Ouest en général) et sur l'absence d'actions significatives de l'Interprofession des Vins du Sud-Ouest pour tenter de changer les choses, j'ai été ravie de recevoir il y a quelques semaines une invitation de ma copine Louise pour participer à un apéro, à Toulouse, mettant à l'honneur les vins de Gaillac.
Cette dégustation en compagnie de journalistes et d'autres blogueurs était l'occasion pour les vins de Gaillac de montrer leur diversité. A cette occasion, Carole Fontanier, responsable de la communication des Vins de Gaillac, Pascal Tamalet, président de la Section Interprofessionnelle des Vins de Gaillac, et Cédric Carcenac, président de la Maison des Vins de Gaillac, avaient fait le déplacement pour parler des vins mais aussi insister sur le dynamisme de l'appellation et la volonté de reconquérir le cœur des toulousains.
Pour ma part, parmi les vins proposés, mes préférés ont été sans surprise le Duras du domaine Plageoles en rouge et la cuvée Renaissance du domaine Rotier en vendanges tardives (car oui, il faut désormais aussi compter sur Gaillac pour les "vendanges tardives"). Bien que je ne fasse pas des folies du Braucol à titre personnel, je vous conseille aussi le Braucol du domaine de Brin.
Cette soirée en petit comité n'était bien sûr qu'un avant-goût de la stratégie de conquête des vignerons gaillacois.
Dès ce weekend, les vins de Gaillac arrivent en force à Toulouse pour célébrer avec les toulousains la Fête de la Gastronomie lors de l'événement Toulouse à Table.
Gaillac s'invite à Toulouse pendant l'événement Toulouse à Table du 26 au 28 septembre
Les vignerons de Gaillac vont en effet être présents à Toulouse, en compagnie des autres appellations des Vins du Sud-Ouest, lors de Toulouse à Table, cette fête dédiée à la gastronomie du Sud-Ouest. L'occasion de faire découvrir aux toulousains les vins de l'appellation et leurs nombreux cépages autochtones (Mauzac, Loin de l'Oeil, Braucol, Duras...).
Pendant les 3 jours de Toulouse à Table, vous les trouverez ainsi :
Grand rassemblement inédit des Sud-Ouest Food Trucks sur les berges de Garonne. Au son des DJ et dans une présentation insolite, un bar à vins éphémère vous permettra de découvrir les Vins du Sud-Ouest !
Un grand banquet populaire nocturne dans la rue Alsace Lorraine ! 2000 personnes sont attendues pour déguster un bœuf à la broche, en profitant d’animations de rue et de musique. Pour accompagner ce repas festif, les vignerons du Sud-Ouest vous proposeront une large sélection de vins rouges et rosés.
Les Vins du Sud-Ouest vous proposent une expérience ludique et ouverte à tous. En compagnie des vignerons, venez découvrir, en famille ou entre amis, le travail de la vigne et les secrets de la fabrication du vin. Au programme : dégustations thématiques, expositions, rencontre avec les vignerons et plein de surprises !
Vous trouverez plus d'informations concernant cet événement sur www.toulouseatable.com
Si vous êtes toulousain ou à Toulouse pour le weekend, c'est le moment ou jamais pour découvrir ou redécouvrir les vins de Gaillac !
#VdV68 : le vin et les jeunes
31 août 2014#vdv68,vin et jeunesVendredis du Vin
{Oui, je sais, c'est dimanche, mais j'ai eu un mot d'excuse de la présidente ;)}
"Le vin et les jeunes", voici le thème proposé par la présidente du mois des Vendredis du Vin, j'ai nommé Nathalie Merceron, auteure des blogs Saveur Passion et Côtes-du-Rhône News.
Pour ces VdV #68, j'enfourche donc un cheval de bataille qui m'est cher, juste avant la rentrée scolaire-universitaire : quelle initiation au vin ? Quel vin faire déguster, dans quelle circonstances, quelle appellation "facile" ou chouchou, quel type de vin, quelle couleur, chez quel vigneron, et comment... ? Quel vin pour un jeune ? Ou quel "vin de jeune" ? 20 d'jeun en 2.0.
Je n'ai pas d'enfants et n'ai donc pas encore eu l'occasion de faire découvrir cet univers qui me plaît tant à des petits. Mais je suis convaincue que le jour où j'en aurai, je privilégierai l'éducation en les emmenant dans les vignes, en leur montrant comment le vin est fait, en leur présentant des vignerons, etc. car c'est selon moi la meilleure façon de combattre l'alcoolisme et les problèmes de binge drinking des jeunes. Je salue à cet égard les initiatives menées en Bourgogne pour initier les enfants au monde du vin.
Si je n'ai pas encore eu l'occasion d'encourager des enfants à découvrir l'univers du vin, j'ai en revanche tenté d'accompagner ma sœur, qui a 10 ans de moins que moi, dans son apprentissage. Elle a la vingtaine donc elle est pile dans la tranche d'âge où on commence à s'intéresser au sujet.
Un peu comme moi, elle n'a longtemps aimé que le champagne. Mais elle commence à élargir son horizon depuis 1 ou 2 ans.
Après l'avoir encouragée sur cette voie avec le très bon bouquin d'Ophélie Neiman aka Miss Glouglou (qui depuis a récidivé avec "Le vin, c'est pas sorcier", que je n'ai pas encore eu l'occasion de lire), j'ai essayé de la guider un peu sans pour autant lui imposer mes goûts.
Car je suis persuadée qu'il est important de ne pas vouloir à tout prix imposer ses choix et ses goûts à quelqu'un qui commence à s'intéresser au vin, surtout quand il s'agit d'un jeune. Il faut que la démarche vienne de la personne qui débute et surtout, il faut l'écouter, comprendre ses goûts, ses envies, etc.
Pour reprendre l'exemple de ma sœur, au début, elle ne voulait entendre parler que de vins sucrés. Ce n'est pas ce que je préfère, donc forcément j'avais envie de lui faire découvrir des rouges.
Mais j'ai pris mon mal en patience, et j'ai plutôt essayé de lui conseiller des moelleux un peu sympas, de l'encourager à aller chez le caviste ou dans des bars à vins pour découvrir des vins, plutôt qu'au supermarché, tout en essayant de la guider vers "le moins pire" quand elle se retrouvait quand même devant le rayon du Monoprix près de chez elle.
Voyant qu'elle devenait plus réceptive, j'ai ensuite essayé de lui conseiller, ou de lui faire goûter quand j'étais sur place, des rouges un peu légers, sur le fruit, pour vaincre son dégoût des vins des rouges.
Bilan des courses : petit à petit, elle apprécie de plus en plus un bon verre de vin et ses goûts évoluent.
Même s'il lui arrive parfois de boire un verre de rosé pamplemousse, elle me dit préférer largement un rosé comme celui de Jean-Christophe Comor du domaine Les Terres Promises.
Elle qui ne jurait que par les blancs moelleux, apprécie aujourd'hui les rouges, et les préfère même aux blancs secs.
Et je ne compte plus les fois où j'ai souri en recevant une photo des vins qu'elle a dégustés dans tel ou tel restaurant ou bar à vin (à Lyon, elle aime notamment beaucoup le Wee-An près de la Part-Dieu).
Même côté champagne ses goûts ont changé. Car si ça reste une de ses boissons favorites, mademoiselle ne jure aujourd'hui que par le champagne de Jacques Lassaigne, jugeant les autres, surtout les marques commerciales, "sans intérêt" (le magnum sur la photo c'est d'ailleurs du Jacques Lassaigne !).
Bref, sans l'avoir forcée à aimer ce que j'aime, je crois avoir réussi à lui donner envie de goûter des vins différents, à l'encourager à ne pas rester sur des a priori. J'attends avec impatience le jour où ce sera elle qui me fera découvrir des pépites !
P.S : copyright "ma petite sœur" pour toutes les photos de ce billet. Merci à elle ;)
#EnjoyCorsica, un petit tour en Corse via mon instagram
22 août 2014#EnjoyCorsica,carnet de voyage,Corse,InstagramEchappée belle en Corse
Bonjour tout le monde,
Oui, je sais, le dernier billet sur ce blog date du 8 juillet, donc vous avez le droit de râler.
Mais, si j'ai quelque peu délaissé le blog cet été (et pas seulement pendant mes vacances), j'ai tout de même pensé à vous.
Comme cela fait maintenant plusieurs années que je passe mes vacances d'été en Corse, j'ai décidé de vous faire un peu profiter des merveilles de cette île. Je vous parle déjà régulièrement des vins corses ici et sur les réseaux sociaux, mais j'avais aussi envie de vous montrer la Corse telle que je l'aime, sous diverses facettes.
Je pensais donc vous préparer une sorte de "carnet de voyage" avec des photos de mes coins favoris et pourquoi pas des idées de restos, d'activités à faire, etc.
Est-ce que ce carnet de voyage spécial Corse vous tenterait ? Cela sort un peu de la ligne éditoriale du blog, mais je n'aime pas les choses figées. Et puis, le vin ne sera pas complètement absent puisque je vous raconterai aussi la visite que j'ai faite du côté de Patrimonio. Bref, ce sera plus l'occasion de développer le côté "trip" présent dans le nom du blog.
Votre avis m'intéresse alors n'hésitez pas à vous exprimer en commentaires ci-dessous et si vous avez des envies particulières vs ce petit "carnet de voyage", dites-le moi ici ou envoyez-moi vos demandes/questions par mail à verywinetrip@gmail.com.
En attendant que je trie mes photos et que je vous prépare tout ça, vous pouvez d'ores et déjà faire un petit tour en Corse en images via mon compte instagram en suivant le hashtag que j'ai utilisé pour l'occasion : #EnjoyCorsica.
Voici un petit aperçu, la suite est à découvrir sur mon instagram ici !
Accords mets et vins #3 : c'est l'heure de l'apéro !
8 juillet 2014accords mets et vins #3,Alexandre They,Château Vieux Moulin,Domaine Terra Vecchia,Jean-François Renucci,Radis Rose,rosé,tartinade pois chiches/tomates séchées/épicesAccords mets & vins
Comme je vous l'avais annoncé il y a quelques semaines, je me suis associée avec 2 blogs culinaires pour vous proposer de temps en temps quelques accords mets et vins sympas. Après Jenna, voici venu le tour d'Ingrid du blog Radis Rose. Malgré un temps pluvieux, j'avais envie de soleil et Ingrid m'a proposé une recette d'apéro ultra facile pour ces accords mets et vins #3 : une tartinade pois chiches/tomates séchées/épices.
Voilà une recette qui appelle un vin de plaisir, "sans prise de tête".
Comme il y a des pois chiches dans cette tartinade, j'opterais pour un vin sur la fraîcheur, plus que sur le gras, pour compenser l'éventuel côté un peu pâteux en bouche.
On pourrait envisager un blanc (pourquoi pas un vin blanc libanais puisque la recette évoque un peu le houmous) ou un rosé, mais la présence des tomates séchées me fait préférer la seconde option.
Voici donc 2 idées de rosés 100% plaisir, au très bon rapport qualité prix, pour accompagner cette tartinade pois chiche/tomates séchées/épices, dont vous pouvez trouver la recette sur le blog d'Ingrid.
Rosé IGP Île de Beauté - Domaine de Terra Vecchia
Comme la recette d'Ingrid est vraiment très simple et rapide, je l'ai testée "en live" un vendredi soir, accompagnée de ce rosé corse.
Le Domaine de Terra Vecchia se situe en Haute-Corse, sur les coteaux d'Aleria et surplombe l'étang de Diana.
Il tient son nom de son implantation sur une très ancienne zone d’activité viticole et agricole de plus de 2000 ans d’existence.
Jean-François Renucci est à la tête de ce domaine (qui produit aussi des vins sous le nom "Clos Poggiale") qui est le plus grand de Corse avec ses 200ha.
Ce rosé du Domaine Terra Vecchia, en IGP Île de Beauté, est un rosé à la robe saumonée, à base de niellucciu (l'un des cépages typiques de la Corse) et de syrah. C'est bon, sans être d'une très grande complexité, et très frais, donc parfait pour l'apéro.
Si vous aimez les rosés corses, vous pouvez aussi aller jeter un œil à la petite sélection que je vous avais faite l'année dernière. Vous y trouverez sûrement votre bonheur !
Rosé AOP Corbières - Château Vieux Moulin
Je vous avais déjà parlé d'Alexandre They et de son domaine familial dans mon billet sur Millésimes en Languedoc.
Son Château Vieux Moulin avait vraiment été l'une des belles découvertes du séjour et j'avais particulièrement apprécié le rosé. J'ai donc repensé à lui en découvrant la recette proposée par Ingrid.
Élaboré à base de grenache, cinsault et syrah, c'est un rosé gourmand et fruité, doté d'une belle vivacité, qui fera une excellente entrée en matière à l'heure de l'apéro et se mariera très bien au crémeux de la tartinade.
Reparler du Château Vieux Moulin est aussi pour moi l'occasion d'apporter mon soutien à Alexandre qui a été très durement touché par la grêle qui s'est abattue dimanche sur le département de l'Aude.
Il est loin d'être le seul à avoir souffert cette année tant les épisodes de grêle ont été nombreux, dévastant sur leur passage des vignes un peu partout en France. A ce sujet, je vous invite vivement à lire le dernier billet de Vincent Pousson.
Mes pensées vont donc vers Alexandre, mais aussi vers tous les vignerons touchés en 2014, et je leur souhaite beaucoup de courage pour affronter ces moments difficiles.
Nous restons impuissants face aux dégâts occasionnés par ces intempéries et face à la douleur de tous ces vignerons qui voient leur travail réduit en poussière en l'espace de quelques minutes.
Mais à notre petite échelle, nous pouvons essayer d'aider ces derniers à se relever et à faire face à ces lourdes pertes en achetant les vins de leurs précédents millésimes. C'est un bien petit geste certes, mais c'est déjà ça.
Je suis désolée de terminer sur une note un peu triste ce billet qui se voulait festif, mais aimer le vin, c'est aussi se sentir solidaire de tous ces hommes et ces femmes qui sont derrière ces bouteilles que nous aimons tant et avoir envie de leur apporter du soutien et du courage par ces temps difficiles.
Edit : comme je vous le disais plus haut, les vignes d'Alexandre They sont loin d'être les seules à savoir souffert des intempéries. Sandrine du blog La PinardotheK a commencé à recenser les vignerons touchés donc si vous voulez avoir le verre solidaire, allez jeter un coup d’œil à cette liste et foncez acheter leurs bouteilles !
Tom Fiorina, un américain amoureux de la Corse...au point d'en faire des guides !
3 juillet 2014Corse,Corsica,Corsican wines,guides,guides sur les vins corses,interview,The Vine Route,Tom Fiorina,vins CorsePortraits,Echappée belle en Corse
[ENGLISH VERSION OF THIS ARTICLE AVAILABLE AT THE END OF THE FRENCH VERSION, BELOW THE BEACH PICTURE]
Les lecteurs fidèles que vous êtes connaissent mon amour pour la Corse et pour ses vins. Eh bien figurez-vous que j'ai trouvé à Toulouse un autre grand amateur des vins corses en tombant par hasard sur le compte Twitter de Tom Fiorina.
Tom Fiorina est américain, mais vit depuis 2007 tout près de Toulouse.
Diplômé du DNO (Diplôme National d'Œnologue), il aimerait bien pouvoir posséder ses propres vignes et faire son vin un jour, en Corse ou dans le Sud Ouest, mais en attendant, il écrit sur le vin et les spiritueux (Armagnac notamment) sur son blog www.thevineroute.com.
Comme je le disais plus haut, ce qui a attiré mon attention, c'est son intérêt pour la Corse et le fait qu'il ait écrit des guides sur les vins corses.
Ayant eu l'occasion de croiser Tom il y a 2 semaines lors du déjeuner organisé par les Côtes de Gascogne, j'en ai profité pour lui poser quelques questions afin de savoir comment lui était venu sa passion pour la Corse et ce qui l'avait poussé à écrire ses guides sur les vins corses.
Si vous passez l'été en Corse ou prévoyez de visiter l'Ile de beauté et ses vignobles dans les mois à venir, je vous conseille de jeter un œil aux guides de Tom.
Il a écrit 4 guides, dédiés aux principales villes de Corse et leurs environs : Ajaccio, Bastia, Calvi, Bonifacio. S'ils mettent surtout l'accent sur le vin et les vignerons, vous y trouverez aussi des infos sur la culture et la cuisine corses, ainsi que des suggestions d'hôtels et restaurants. Chaque guide est disponible en téléchargement pour le prix unitaire de 7€.
Avant de vous indiquer les liens où vous pourrez trouver ces guides, je vous propose une mini interview de Tom Fiorina pour en savoir plus sur lui et sur sa vision des vins de l'Ile de Beauté.
N.B : j'ai traduit ses réponses, mais si vous parlez anglais, vous pouvez trouver ses réponses en version originale dans l'article en anglais, juste après celui en français.
Interview de Tom Fiorina
Je suis américain, mais mes grands-parents paternels et maternels, d'origine italienne, ont émigré aux Etats-Unis dans les années 20. J'ai grandi près de Pittsburgh, une des villes les plus multiculturelles des Etats-Unis. Après avoir travaillé en tant que journaliste à Washington, j'ai décidé de faire un M.B.A en marketing à l'Université de Pittsburgh. Il y avait 3 étudiants français dans ma classe, et c'est en rendant visite à l'un d'entre eux à Paris, après avoir obtenu nos diplômes, que j'ai fait connaissance avec ma femme. Au début des années 90 j'ai travaillé dans la communication, en Europe, au sein de plusieurs compagnies internationales. Le dernier poste que j'ai occupé était en Italie, pour Coca-Cola, mais j'évite de le mentionner aux vignerons que j'interviewe ;-).
La famille de ma femme est originaire de Corse. Elle m'a emmené pour la première fois sur l'île en 1992, et j'en suis immédiatement tombé amoureux. Quand je suis arrivée à Toulouse en 2007, suite à la suppression de mon poste chez Coca Cola dans le cadre d'une restructuration, je n'ai pas réussi à retrouver un poste similaire. J'ai commencé à tenir mon blog sur le vin en 2009. Plusieurs de mes articles mettaient en avant des vignerons corses que j'avais eu l'occasion de rencontrer lors de mes visites sur l'île.
J'ai gagné plusieurs prix pour mes articles de blogs, et un jour j'ai été contacté par une journaliste spécialisée, Wink Lorch, dont le site WineTravelGuides.com est dédié à l’œnotourisme. Elle m'a expliqué avoir du du mal à trouver des guides sur la Corse en anglais pour alimenter son site. J'ai ainsi écrit 2 guides pour ce site : un sur le nord de l'île et un sur le sud.
Mes 4 nouveaux guides - un pour chacune des villes les plus importantes de Corse (Ajaccio, Porto-Vecchio, Bastia et Calvi) - sont disponibles en anglais et en français. Les traductions ont été réalisées par ma femme, qui est professeur d'anglais dans une école près de Toulouse.
Mes guides s'adressent aux gens qui s'intéressent aux vins corses, mais souhaitent aussi découvrir l'histoire, la gastronomie et la culture de chacune de ces régions de la Corse. J'ai sélectionné les hôtels et restaurants sur les critères suivants : qualité, rapport qualité-prix et authenticité.
Les producteurs mentionnés dans mes guides utilisent des cépages indigènes corses.
Certains sont en bio, d'autres en biodynamie, mais tous ont pour objectif de faire ce que j'aime appeler un "vin authentique", reflet de son cépage et de son terroir.
Un été, j'ai fait un arrêt à Patrimonio pour saluer Antoine Arena. Antoine est une figure patriarcale pour beaucoup de vignerons de l'île. Il est connu en France et dans le monde du vin pour la qualité de ses vins, en particulier ses cuvées "Haut Carco", mais aussi pour son respect de la nature et son amour de la Corse.
Un journaliste travaillant pour l'un des magazines de vin les plus respectés aux Etats-Unis était chez lui ce jour-là, et Antoine m'a proposé de me joindre à eux pour faire une visite du domaine. Il m'a dit qu'il avait besoin d'un traducteur, mais je sais qu'il aurait très bien pu se débrouiller tout seul puisqu'il comprend l'anglais et le parle.
Quoiqu'il en soit, vers la fin de la visite, j'ai appris que ce journaliste allait dîner le soir-même dans le restaurant où ma femme et moi avions réservé. Quand nous avons terminé la visite du domaine, Antoine nous a demandé de l'attendre quelques secondes. Il est allé dans sa cave et en est revenu avec un magnum de vin rouge à nous partager au restaurant. Il nous a dit que ce vin avait été fait à partir de vignes plantées par son grand-père. Il ne l'a jamais vendu car le rendement de ces vieilles vignes est trop faible, mais aime le partager avec les personnes qui viennent travailler pour les vendanges. C'était un vin très particulier que je n'oublierai jamais.
Les 3 M : montagne, mer et maquis. Ce sont à mes yeux les trois choses qui donnent leur identité aux vins corses.
Je les aime toutes, mais si je devais n'en choisir qu'une, j'opterais pour la région de Calvi. Les villes de Calvi et de l'Ile Rousse possèdent de magnifiques plages de sable et des ports qui fourmillent de restaurants de poissons et de fruits de mer. A l'intérieur des terres de la région de la Balagne, on trouve des villages perchés sur les collines, comme Sant'Antonino, Speloncato, Pigna et Lumio, qui offrent une vue à 360° sur la mer et les montagnes. Les hôtels sont bourrés de charme, les restaurants excellents, et sur la Route des Artisans vous pourrez trouver des produits traditionnels, confectionnés à la main, ainsi que bien sûr d'excellents vins.
Si vous souhaitez visiter les vignobles corses, je vous suggère d'essayer d'y aller hors saison pour éviter la chaleur estivale et les foules. Évitez également le mois de Septembre, car c'est la période des vendanges et les vignerons n'auront pas le temps de vous recevoir.
Essayez un Vermentinu (connu aussi sous le nom de Malvoisie) de chez Antoine Arena, Yves Leccia ou Yves Canarelli. Aromatiques, riches et intenses, ils brillent par leur fraîcheur et leur acidité. L'un des meilleurs accords pour ce type de vins, c'est le brocciu frais que vous pouvez trouver en Corse, de l'hiver au printemps. C'est un fromage riche et onctueux, qui appelle un vin blanc avec suffisamment de texture, de densité et de volume pour se mesurer aux arômes du lait frais des chèvres nourries dans le maquis.
En dehors de l'accord mentionné plus haut entre le Vermentinu et le Brocciu (brocciu que vous pouvez servir avec une salade de roquette assaisonnée d'un trait d'huile d'olive), je suggèrerais un rosé (en particulier le rosé gris en AOC Calvi du Clos Landry, impressionnant par sa finesse aromatique, son équilibre et sa fraîcheur) avec une assiette de charcuterie corse. Ou encore un civet de sanglier, mariné au vin rouge et servi avec un plat de polenta, à accompagner d'un rouge Oriu du Domaine de Torraccia (80% Niellucciu et 20% Sciaccarellu), un vin qui possède une belle acidité et dont les tannins sont doux.
La Corse ressemble à un continent miniature. Au nord, certaines zones évoquent les collines toscanes, quand les vallées montagneuses et pics enneigés au cœur de l'île rappellent la Suisse. Si l'intérieur des terres brille par sa beauté, les côtes corses ne sont pas en reste, avec des centaines de plages aux eaux turquoises qui n'ont rien à envier aux plages des Caraïbes. Le climat de la Corse, avec de fortes influences de la montagne et de la mer, ainsi que son terroir varié, en font un lieu idéal pour faire pousser la vigne.
La réputation des vins corses a presque été détruite dans les années 60-70 quand les pieds noirs ont rapporté sur l'île des techniques de vinification industrielles et des cépages à hauts rendements. Au début des années 90, les vignerons de l'île ont commencé à remplacer ces cépages internationaux à hauts rendements par des cépages autochtones et à pratiquer une viticulture bio ou biodynamique pour faire des vins qui expriment la typicité du terroir et du climat corses. Je pense que l'avenir est radieux pour les vins corses, en particulier parce que les amateurs de vin du monde entier sont à la recherche de vins ne provenant pas des régions viticoles les plus connues. La relève est assurée en Corse car il y a de nombreux vignerons, jeunes et talentueux, qui commencent à planter des vignes et à produire leur vin. Le problème que peuvent affronter les vins corses est plus un problème de rareté car la production de vin sur l'île est limitée. On risque donc de voir les prix augmenter.
Chaque été, le père de ma femme nous emmène faire de la randonnée sur le plateau du Coccione. C'est un endroit sauvage et rocailleux, au nord du village de Quenza dans la région de l'Alta Rocca, au-dessus de Porto-Vecchio. Quand il était jeune, sa famille faisait le voyage à pied et à dos d'âne jusqu'à un petit village qui se trouve sur le plateau, pour échapper à la chaleur et aux moustiques porteurs de malaria qu'on trouvait en bord de mer. Le village est aujourd'hui en ruines, mais ça reste un endroit très spécial. L'air est imprégné des senteurs du maquis, et il y a des cochons sauvages et des vaches qui se promènent en liberté au milieu des rochers sculptés par la pluie et le vent. Ayant passé une bonne partie de son enfance ici, il connaît chaque recoin de cet endroit magique. Pendant la randonnée, il nous fait boire dans les différentes sources qui serpentent sur le plateau - certaines sont juste de minces filets d'eau cachés derrière des buissons ou des rochers. Chaque source a un goût différent. C'est ainsi que j'ai réussi à comprendre le concept de "terroir" et la façon dont cela peut affecter le goût de quelque chose.
J'espère que mes guides ont réussi à capturer un peu de la magie de cette île si particulière, et qu'ils inviteront les gens à découvrir ces vins faits par des personnes réellement attachées à leur terre.
J'espère que cette petite interview vous aura donné envie de découvrir les guides de Tom Fiorina sur les vins corses.
Si c'est le cas, vous pouvez les trouver ici en français.
[ENGLISH VERSION OF THE ARTICLE]
My interest in Corsican wines had me bump some months ago into the Twitter account of Tom Fiorina.
Tom Fiorina is American but he's been living near Toulouse since 2007.
He is one of the few Americans to have earned the DNO (Diplôme National d’Œnologue) and hopes to make wine with his own vines someday in Corsica or in southwestern France. For now, he writes about wines and spirits (mainly Armagnac) on his wine blog www.thevineroute.com.
What draw my attention was his interest in Corsica and the fact that he wrote guides about Corsican wines.
As we met 2 weeks ago at an event organized to promote Côtes de Gascogne wines, I asked him about his passion and he told me how he fell in love with Corsican wines and decided to publish his guides.
Whether you are heading towards Corsica this summer or planning to visit the island and its vineyards in the coming months, I'm sure Tom´guides might prove useful to you.
Tom wrote 4 guides, dedicated to the 4 main cities of Corsica and their surroundings : Ajaccio, Bastia, Calvi, Bonifacio. Though they are mainly focussed on wines, you will also find in these guides some info about Corsican culture and gastronomy as well as hotel & restaurant suggestions. You can download these guides for 7€ each.
But before giving you the links, let´s get to know Tom Fiorina better thanks to some "interview-like" questions about him, but also about Corsican wines and winemakers.
Interview of Tom Fiorina
I’m American, but my grandparents on both sides of my family were Italians who emigrated to the U.S. in the 1920s. I grew up near Pittsburgh, which is one of the most ethnically-diverse cities in the U.S. After working as a journalist in Washington, D.C., I decided to do an M.B.A. in marketing at the University of Pittsburgh. There were three French students in my class, and one of them, once we had graduated and I was visiting him in Paris, introduced me to my wife. Beginning in the early 1990s, I worked in communications for several international companies in Europe. My most recent position was in Italy where I worked for Coca-Cola, but I try not to mention that to winemakers who I interview ;-).
My wife’s family is from Corsica. She took me to the island in 1992, and I instantly fell in love with it. When I came to Toulouse in 2007, after my communications position with Coca-Cola had been eliminated in a corporate restructuring, I was unable to find another position. I started writing my wine blog in 2009, and many of my articles were about Corsican winemakers who I had met during my visits there.
I had won several awards for my wine blog articles, and one day I was contacted by the English wine journalist Wink Lorch who has a wine tourism website named WineTravelGuides.com. She told me that she had been trying, unsuccessfully, for 10 years to get English-language guides about Corsica for her website. I wrote two guides for her. One for the northern part of the island, and one for the south.
My four new guides—one for each of the largest cities in Corsica (Ajaccio, Porto-Vecchio, Bastia and Calvi), are in English and French. The translations were done by my wife, who teaches English at a school near Toulouse. My guides are more for people who have an interest in Corsican wine, but who also want to discover the history, the gastronomy, and the culture of each of these regions. The hotels and restaurants were selected because of their quality, their value-for-money, and their authenticity.
The producers in the guides use primarily indigenous Corsican varieties of grapes. Some are organic, some are biodynamic, but their common objective is to make what I like to call authentic wine that expresses the grape variety and the terroir.
I stopped one summer to say hello to Antoine Arena in Patrimonio. Antoine is a patriarchal figure for many of the island’s winemakers. He’s known throughout France and the wine world for his wine--especially his Haut Carco cuvées, for his respect for nature, and for his love for Corsica. A journalist from one of the most respected wine magazines in the U.S. was there, and Antoine asked if I might join them on a tour of the estate. He said that he needed a « translator », but the truth is that I know that he does understand and speak English. Whatever…
Towards the end of the tour, I discovered that this journalist was going to be eating that night at the same restaurant where I had made a reservation for my wife and I. When we finished the tour, Antoine said to wait a second. He went back into his cellar and came back with a magnum bottle of red wine for us to share at this restaurant. He told us that it was wine made from grapevines that his grandfather had planted. He never sells this wine, he said, because the yield from the old vines is so low. Instead he drinks it with the people who harvest his grapes. That was a very special wine that I’ll never forget.
The three « M »s : montagne, mer and maquis (mountain, sea and "maquis"). These are three things that I believe give Corsican wine its identity.
I like them all, but if I had to choose just one, I’d suggest visiting the Calvi region. L’Île-Rousse and Calvi have gorgeous, sandy beaches and ports filled with seafood restaurants, and the Balagne area inland from Calvi has hilltop villages like Sant’Antonino, Speloncato, Pigna and Lumio that offer 360-degree views of the sea and mountains further inland. There are hotels with incredible charm, excellent restaurants, the Route des Artisans where you can find traditional, handcrafted items, and, of course, excellent wine.
For all Corsican wine regions try to go there off-season to avoid the summer heat and crowds, and I’d suggest avoiding visiting vineyards in September, during the grape harvest, as the winemakers will not have time to speak to you.
Try a Vermentinu (known as Malvasia in Corsica) from Antoine Arena, Yves Leccia or Yves Canarelli. Aromatic, rich and intense, they shine with a brilliant freshness and acidity. One of the best things to accompany them is the brocciu frais that you find in Corsica in the winter through the springtime. This is a rich, voluptuous cheese that demands a white wine with the texture, weight and volume to stand up to the intense aromas of fresh milk from goats that feed in the maquis.
Besides the above-mentioned Vermentinu-Brocciu (perhaps serving the brocciu with a rocket salad and olive-oil dressing), I suggest a rosé (especially the AOC Calvi rosé gris from the Clos Landry that has outstanding aromatic finesse, balance and freshness) with a plate of Corsican charcuterie. Or a civet de sanglier, marinated in red wine and served with a plate of polenta and accompanied by a Domaine de Torraccia Oriu rouge (80% Niellucciu and 20% Sciaccarellu) with its excellent acidity and soft tannins.
Corsica resembles a miniature continent. In the north, certain areas evoke Tuscan hills, while the alpine valleys and snowy peaks in the center of the island could be straight out of Switzerland. And all of this beauty is framed by hundreds of Caribbean-blue-water beaches. Its climate, with the strong influence of its mountains and the sea, and its varied terroir, makes it ideal for growing grapes.
Corsica’s wine reputation was almost destroyed in the 1960s and ‘70s when repatriated French colonists from Algeria--the « pieds noir »--brought industrial winemaking and high-yield grape varieties to the island. Beginning in the 1990s the island’s winemakers began to replace these high-yield, international grape varieties with native Corsican grape varieties and to use organic and biodynamic viticulture to make wine that expresses the typicity of the Corsican soil and climate. I think that the future is bright here, particularly as the world’s wine drinkers seek wines from outside of better-known regions. There are many talented, young winemakers who are starting to plant vines and to begin production. The problem is that the quantity of wine produced on the island is limited, so there is a risk of prices rising.
My wife’s father takes us hiking each summer to the plateau du Coccione. This is a wild, rocky area north of the village of Quenza in the l’Alta Rocca area above Porto-Vecchio. When he was young, his family made the journey by foot and on donkey to a small village on this plateau to escape the heat and malaria-bearing mosquitoes of the seaside. The village is now in ruin, but it’s a very special place. The air is scented with the maquis, and there are wild pigs and cows roaming among the rocks that have been sculpted by the rain and wind into fantastic shapes. He knows every part of this magical place, having spent a good part of his childhood here. As we hike he takes us to drink from the many springs on the plateau—some of them just a trickle hidden beneath bushes or rocks. Each spring has a different taste. This is how I came to understand the concept of "terroir" and how it affects the taste of everything.
I hope that my guides capture some of the magic of this special island, and that they help people to discover wine made by people who have a great attachment to their land.
I hope this interview convinced you to have a look at Tom Fiorina's wine guides about Corsica.
If so, you can find them here in English.