A Tavel, je vois la vie en rose
9 avril 2013Découvertes en Vallée du Rhône,rosé,Tavel,vins RhônePromenade en Vallée du Rhône
Autant vous le dire dès le début, malgré le titre, assister à cette Master Class sur Tavel et ses rosés était très loin d'être une évidence pour moi quand j'ai regardé pour la 1ère fois le programme du Salon Découvertes en Vallée du Rhône. Non pas que j'ai quelque chose contre Tavel, hein, ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit. Simplement, je ne suis pas vraiment une fan de rosé. On peut même aller jusqu'à dire qu'en général je n'aime pas du tout ça. Vous comprendrez donc aisément pourquoi "Think Pink, Drink Tavel" ne m'emballait pas trop à première vue.
Sauf que voilà, je n'avais pas le souvenir d'avoir déjà trempé les lèvres dans un verre de rosé de Tavel et comme je suis bien élevée, je n'aime pas dire que je n'aime pas avant d'avoir goûté au moins une fois. Quant à l'accord Tavel/sushi proposé, j'avoue qu'il piquait ma curiosité.
Malgré mes réticences initiales, je me suis donc finalement inscrite à cette Master Class animée par le sommelier américain, Kelly Mc Auliffe. Un sommelier passionné par les vins de la Vallée du Rhône, qui a notamment travaillé avec les chefs Alain Ducasse et Christian Étienne, et dont vous pouvez retrouver un portrait plus complet sur le site d'Inter Rhône.
Mais rentrons dans le vif du sujet.
Une appellation dédiée au vin rosé
Pour vous situer, Tavel se trouve sur la rive droite du Rhône, entre Avignon et le Pont du Gard, et bénéfice d'un climat typiquement méditerranéen (pluviométrie réduite, ensoleillement exceptionnel, forte présence du mistral).
Classée AOC Cru en 1936 (1937 pour le décret définitif), l'appellation Tavel a été la 1ère AOC Rosé de France. J'ai également appris lors de la Master Class qu'elle était, avec l'appellation Rosé des Riceys en Champagne, la seule appellation de France uniquement dédiée à la production de vin rosé.
Et pas n'importe quel rosé puisque le rosé de Tavel, "le 1er rosé de France", était le vin favori du roi Philippe le Bel et des papes d'Avignon.
Une diversité de sols et de cépages
Les sols sur lesquels poussent les 960 ha de vignes sont multiples. On dénombre 3 types de terroirs qui, comme l'a expliqué Kelly Mc Auliffe, vont chacun apporter quelque chose au vin. Les 3 photos ci-dessous sont issues du site du Syndicat de l'AOC Tavel.
Le terroir des Vestides, composé de lauzes qui vont amener minéralité et fraîcheur
Le terroir d'Olivet, composé de sable et de cailloutis qui vont apporter finesse et élégance
Le terroir de Vallongue, composé de galets roulés qui vont donner du gras
Si le sol est multiple, la palette de cépages à partir desquels le Tavel rosé peut être élaboré est quant à elle très large. Si le Grenache sert de base, pas moins de 9 cépages sont autorisés (aucun ne pouvant dépasser 60% de l'assemblage). Des cépages noirs, avec, en plus du Grenache, la Syrah, le Cinsault, le Mourvèdre ainsi que le Carignan et le Calitor. Mais aussi des cépages blancs, avec le Bourboulenc, la Clairette et le Picpoul.
Voilà ce qui explique pourquoi il n'y a pas UN mais DES rosés de Tavel.
Des rosés riches et complexes
À la dégustation, ces vins se sont en effet révélés d'une étonnante richesse et complexité.
Tant à l'oeil qu'en bouche, ils sont très différents des rosés modernes, pâles et légers, de style provençal.
A l'œil d'abord car la robe des rosés de Tavel est très soutenue comme vous pouvez le voir ci-dessus.
Ceci est liée à la méthode de vinification généralement utilisée.
Tout commence par une longue macération à froid de 12 à 48h où le jus va rester en contact avec les peaux des raisins. Puis on pratique la "saignée" qui consiste à récupérer le jus qu'on appelle "jus de goutte". Les marcs sont ensuite pressés afin d'obtenir un "jus de presse". Avant la fermentation, les 2 jus sont assemblés : le jus de goutte va apporter les arômes, le fruité, la fraîcheur et l'acidité alors que le jus de presse va donner la richesse, la structure et la puissance.
En bouche, on a affaire à des rosés vineux, généreux, structurés et dotés d'une belle longueur. Des rosés aux notes de fruits rouges, beaucoup moins acidulés que les rosés de style provençal.
Autre caractéristique des rosés de Tavel : leur capacité à vieillir.
Comme cela est joliment dit sur le site du Syndicat de l'AOC Tavel,
Le Tavel a cette faculté d’avoir plusieurs vies : une enfance sucrée et fleurie, une adolescence corsée et épicée, un grand âge poivré et étoffé.
Les vins dégustés lors de la Master Class
6 vins étaient proposés par Kelly Mc Auliffe mais je ne parlerai ici que de mes 2 préférés.
Château d'Aquéria 2012
Terroir : coteaux sablonneux et argileux.
Cépages : Grenache, Syrah, Mourvèdre, Clairette, Cinsault, Bourboulenc et Picpoul.
Une robe rose intense, un nez très expressif de fruits rouges et une bouche sur le fruit, toute en élégance, alliant puissance et fraîcheur. Très très bon! Et délicieux avec le maki au saumon proposé en accord.
Cuvée Les Falaises de Braise 2012 - Domaine Moulin La Viguerie
Terroir : versants sableux, lauzes et galets roulés (les 3 terroirs de Tavel donc).
Cépages : Grenache, Cinsault, Syrah, Mourvèdre, Bourboulenc et Clairette.
Là encore, la robe est d'un beau rose soutenu. On est sur des arômes de fruits rouges nuancés par des notes florales.
Un rosé de garde, qui allie puissance et équilibre, et qui s'est parfaitement marié au california roll crabe avocat.
C'est celui qui m'a le plus fait penser à un Bordeaux Clairet.
Des vins définitivement à l'aise à table, quelle que soit la saison
Vous l'aurez compris, avec ces rosés, on est loin des rosés estivaux cantonnés à l'apéritif ou aux repas légers.
Si l'accord avec les sushis était sympa, la complexité et la puissance de ces rosés, tout comme leur longueur en bouche, leur permettent de se marier à de nombreux autres plats, et ce tout au long de l'année.
Cette diversité d'accords possibles est d'ailleurs une des forces des rosés de Tavel.
Voilà, j'en ai fini avec le résumé de la Master Class Tavel.
Si vous souhaitez en savoir plus sur cette appellation, n'hésitez pas à visiter le site du Syndicat de l'AOC Tavel à l'adresse suivante : www.vin-tavel.com.
Dans le prochain billet, je clôturerai le récit de mon escapade en Vallée du Rhône avec la Master Class dédiée à Vacqueyras.
Beaumes-de-Venise, des vins aux multiples facettes
8 avril 2013Beaumes-de-Venise,Découvertes en Vallée du Rhône,Muscat,vins RhônePromenade en Vallée du Rhône
Vendredi, j'évoquais rapidement les thèmes des Master Classes auxquelles j'ai assisté lors du Salon Découvertes en Vallée du Rhône. Aujourd'hui, comme promis, nous allons rentrer dans le vif du sujet, en commençant par la Master Class dédiée aux vins de Beaumes-de-Venise.
J'ai eu envie de consacrer un billet spécifique à ces vins car contre toute attente, ce sont ceux qui m'ont peut-être le plus surprise lors de mon séjour avignonnais.
J'étais pourtant persuadée de connaître ces vins...
Pendant les 5 ans que j'ai passés à Avignon, je me suis en effet très souvent délectée d'un verre de Muscat Beaumes-de-Venise en terrasse ou lors d'un apéro entre amis.
Oui mais voilà, entre le Vinocamp et le Salon Découvertes en Vallée du Rhône, je n'ai pas mis longtemps à réaliser que mes connaissances des vins de Beaumes-de-Venise étaient finalement on ne peut plus limitées.
Beaumes-de-Venise, le terroir aux 2 visages
1ère découverte : l'existence non pas d'1 mais de 2 appellations concernant les vins de Beaumes-de-Venise. D'un côté, l'appellation la plus ancienne (elle fête cette année ses 70 ans) et la plus réputée, à savoir l'AOC Cru Vin Doux Naturel Muscat Beaumes-de-Venise, de l'autre, l'AOC Cru Beaumes-de-Venise rouge créée en 2005.
Eh oui, il existe aussi des vins rouges à Beaumes-de-Venise! Et non contents d'exister, ils n'ont en plus pas à rougir face à d'autres vins rhodaniens.
Leur élévation au rang de Cru des Côtes-du-Rhône les a en effet fait entrer dans la "cour des grands", celle des 17 autres appellations se distinguant par leur identité très marquée et la spécificité de leur terroir, dont les célèbres appellations de Côte-Rôtie et Châteauneuf-du-Pape.
NB: Je vous laisse cliquer ICI si vous souhaitez en savoir plus sur les critères précis sur lesquels repose le classement de l'appellation Beaumes-de-Venise rouge en cru.
Comme nous l'a expliqué l'oenogéologue Georges Truc pendant la Master Class, le terroir, ou plutôt "les" terroirs y sont pour beaucoup dans la personnalité des vins de l'AOC Cru Beaumes-de-Venise rouge. Ces vins, dont le vignoble s'étend sur le versant sud-est du massif des Dentelles de Montmirail, sont en effet issus de 3 terroirs majeurs :
- les Terres blanches du Crétacé
- les Terres grises du Jurassique
- les Terres jaunes du Trias
N'étant pas experte en géologie, plutôt que de faire de mauvais raccourcis, je vous invite à aller sur le site d'Inter Rhône (en cliquant ICI) pour lire le descriptif complet de ces 3 terroirs.
Pour illustrer chaque terroir, un vin était présenté lors de la Master Class et proposé en accord avec un chocolat confectionné par la Maison Lesage à Vaison-la-Romaine (je précise que ce n'est pas la gourmandise qui a déterminé mon choix d'assister à cette Master Class!).
A la dégustation, ma préférence est allée au vin issu du 2ème terroir : la cuvée Grangeneuve 2011 du Domaine Saint Amant, un assemblage de vieux grenaches (âgés de 35 à 80 ans) et de syrah de plus de 20 ans, avec une pointe de carignan de 40 ans et de viognier. Un vin à la robe dense et aux tanins relativement soyeux, dévoilant des notes de fruits mûrs, de garrigue et de poivre, et doté d'une belle fraîcheur. Malgré sa jeunesse, ce vin était agréable et s'accordait en plus à merveille avec le chocolat gingembre/citron vert avec lequel il était proposé.
Quant aux 2 autres vins dégustés, si le premier était léger et souple avec une dominante de fruits rouges (cuvée Les Terres Blanches 2011 du Domaine de Fenouillet), le dernier évoquait davantage les fruits noirs confiturés, les épices et le réglisse, avec des tanins encore trop rugueux à mon goût (Terres du Trias 2011 de la Cave Balma Venitia).
Valse à 3 temps autour du Muscat Beaumes-de-Venise
Ma 2nde découverte a porté sur le Muscat, ou devrais-je dire "les" Muscats.
Vous connaissez sûrement le Muscat blanc de Beaumes-de-Venise réputé pour son incroyable palette aromatique, mais saviez-vous que le Muscat se décline dans d'autres couleurs? Eh bien moi je ne le savais pas! Et j'ai découvert avec un plaisir non dissimulé les Muscats rosés et rouges.
Les dégustations ont débuté avec la couleur la plus connue, et avec un vin produit par un domaine figurant parmi mes belles découvertes du week-end : le domaine de La Pigeade. Une robe or clair, des notes de miel, de fruits exotiques et une belle fraîcheur. Bref, un délice!
Après le Muscat blanc, place à un Muscat à la robe rose orangé du Domaine des Bernardins. Assemblage des 2 couleurs de muscat à petits grains (75% de blanc et 25% de noir), il dévoile des notes de zeste d'oranges et de fruits confits et se révèle d'une grande élégance en bouche, avec à la fois de la matière et de la fraîcheur. Assez remarquable!
On revient sur un Muscat blanc, mais ce coup-ci avec une robe jaune dorée : la cuvée Bois Doré de la Cave de Balma Venitia. Un vin issu de raisins ramassés à sur-maturité et élevé pendant 1 an en barrique. En bouche, on a affaire à un vin opulent, avec des fruits confits, presque caramélisés, et un boisé présent à travers les arômes de vanille et de pain grillé mais pas dérangeant. Définitivement original!
Pour finir, entrée en scène du Muscat rouge et de mon chouchou du week-end : la cuvée Le Péché d'Emilie du Vignoble Alain Ignace, composée à 100% de muscat à petits grains rouges. Une robe cerise, des fruits rouges en veux-tu en voilà, de la douceur et du peps à la fois...Je le confesse, j'ai succombé au péché, mais dieu que c'est bon le Péché!
Voilà, j'en ai fini avec le résumé de la Master Class Beaumes-de-Venise.
J'espère vous avoir donné envie de découvrir ces vins. En tout cas, vous savez désormais qu'ils sauront se montrer sous de multiples visages pour parvenir à vous charmer.
Comme je le mentionnais au début du billet, l'AOC Cru Muscat Beaumes-de-Venise fête cette année ses 70 ans. De nombreux évènements jalonneront donc l'année 2013. Pour ne rien manquer de ces festivités, rendez-vous sur www.beaumesdevenise-aoc.fr.
Dans le prochain billet, nous resterons dans la couleur avec la Master Class dédiée à Tavel et ses rosés.
(Re)Découvertes en Vallée du Rhône
4 avril 2013Avignon,Beaumes-de-Venise,Découvertes en Vallée du Rhône,G-Night,Sablet,Séguret,Tavel,Vacqueyras,vins RhônePromenade en Vallée du Rhône
La semaine dernière, je vous ai parlé du Vinocamp Rhône (le billet est ICI pour ceux qui l'auraient loupé), mais mon escapade avignonnaise ne s'est pas arrêtée là.
En effet, du 11 au 14 mars, donc juste après le Vinocamp, se tenait le Salon Découvertes en Vallée du Rhône, organisé par Inter Rhône. Un salon professionnel qui n'a lieu que tous les 2 ans et qui pour la première fois investissait pendant 2 jours le Palais des Papes à Avignon, avant de migrer au nord vers Tain l'Hermitage, Mauves et Ampuis.
Faute d'avoir prévu cela suffisamment en amont dans mon agenda, je n'ai pu me rendre au salon que le 1er jour, mais à lire les retours des uns et des autres, il semble que cela valait vraiment le coup d'enchaîner les 4 jours de dégustations.
Mais revenons aux dégustations qui se sont déroulées dans l'écrin prestigieux du Palais des Papes...
L'occasion de (re)découvrir les vins du sud de la Vallée du Rhône
Les 2 premières journées de cette 7ème édition étaient donc consacrées aux appellations méridionales de la Vallée du Rhône, avec plus de 500 exposants regroupés au coeur même du Palais des Papes.
N'ayant qu'une journée sur place, il m'a fallu faire des choix.
Heureusement, le Vinocamp m'avait déjà donné l'occasion de découvrir de nombreux vins lors des différentes dégustations du week-end. J'ai donc pris le parti de privilégier les Master Classes pour découvrir ou redécouvrir les vins de 3 appellations : Beaumes-de-Venise, Tavel et Vacqueyras.
Ces Master Classes ayant été riches d'enseignements, je vous propose de les évoquer dans 3 billets spécifiques, ce qui me permettra de vous en dire plus sur ces 3 appellations et sur les vins dégustés sans rallonger à outrance ce billet.
Les soirées OFF en marge du salon Découvertes en Vallée du Rhône
Le Salon Découvertes en Vallée du Rhône, c'est aussi les soirées OFF (clin d'oeil au Festival d'Avignon connu pour ses programmes IN et OFF). Ainsi, une fois les portes du Palais des Papes refermées, les visiteurs avaient la possibilité de poursuivre les échanges et les découvertes en se rendant aux diverses soirées organisées par les syndicats ou par des groupements de vignerons.
Pour ma part, j'ai commencé les OFF le dimanche soir en me rendant à la Great Grenache Night, aussi connue sous le nom de G-Night. Vous l'aurez compris, c'est la Grenache, le cépage roi de la Vallée du Rhône sud, qui était la star de la soirée, avec une trentaine de vignerons venus présenter leurs vins majoritairement ou 100% Grenache. Je vous l'avoue, je n'ai pas tout goûté mais mes préférences sont allées vers des vins de Châteauneuf du Pape et vers les vins du domaine Amistat, un domaine né de la collaboration de deux amis, Olivier Cazenave et Julien Ditté (plus d'informations sur ces vins en cliquant ICI).
Le lundi soir, la soirée "My terroir is rich" à laquelle j'ai assisté mettait à l'honneur les appellations Côtes du Rhône Villages Sablet et Séguret, deux appellations qui s'étendent au pied des Dentelles de Montmirail et qui se déclinent en rouge, rosé et blanc. Là encore, pas mal de découvertes et quelques coups de cœur.
En appellation Sablet, j'ai aimé les blancs et notamment les millésimes 2011 du Domaine de Boissan et du Domaine Chamfort.
En appellation Séguret, ce sont les rouges du domaine Jean David (domaine bio) qui m'ont séduites.
Un seul regret, ne pas avoir eu la force (à cause de la fatigue accumulée et d'un palais saturé) d'aller ensuite à la soirée Prohibition organisée par le Syndicat des vins de Gigondas!
C'est tout, pour aujourd'hui.
La suite de mon escapade en Vallée du Rhône dans les prochains billets!
Vinocamp Rhône, dans les coulisses du conclave des passionnés du vin et du web
29 mars 2013Avignon,Beaumes-de-Venise,communication,Gigondas,Inter Rhône,Massif d'Uchaux,Vacqueyras,vin 2.0,Vinocamp,vins RhônePromenade en Vallée du Rhône,Vinocamps
Il y a 3 semaines jour pour jour, je me trouvais dans le train qui m'emmenait dans la cité des Papes pour participer à un conclave... Ici, pas question d'élire un nouveau pape, mais simplement de réunir en un seul et même endroit des passionnés et professionnels du vin et du web d'horizons variés pour leur permettre d'échanger sur les nouveaux moyens de communication autour du vin.
Vous l'aurez compris, c'est du Vinocamp qu'il est question et plus précisément de la 11ème édition qui était organisée par notre duo de choc, Anne-Victoire Monrozier (aka Miss Vicky Wine) et Grégoire Japiot, en collaboration avec les équipes d'Inter Rhône (l'interprofession des vins du Rhône).
Ce Vinocamp Rhône avait donc lieu à Avignon. La ville où j'ai vécu pendant 5 ans mais aussi la ville où tout a commencé puisque c'est dans cette ville qu'est née mon idylle avec le vin. "La ville de mon premier amour" en quelque sorte... Ah nostalgie quand tu nous tiens ! Mais revenons à nos moutons et au programme de ce week-end bien chargé.
Vendredi : soirée d'accueil pour les premiers arrivants avec déjà quelques belles découvertes en provenance du nord de la Vallée du Rhône (Crozes-Hermitage, Cornas, Condrieu...).
Samedi : rendez-vous à la Maison des Vins pour le démarrage officiel du Vinocamp. Un bel endroit pour accueillir plus d'une centaine de participants : des petits nouveaux, des vieux de la vieille, beaucoup de vignerons et même un "gourou du marketing" et un hérisson géant! Autant vous dire que c'était LE lieu où il fallait être ce jour-là! Après l'habituelle présentation des participants en 3 hashtags, place aux propositions de thématiques pour les 3 sessions d'une heure qui vont rythmer la journée. Le tableau se remplit rapidement pour aboutir aux 11 thèmes suivants :
Les troupes se répartissent alors dans les différents ateliers et les discussions s'enchaînent jusqu'au milieu de l'après-midi, entrecoupées par une pause déjeuner ensoleillée. Pendant les ateliers, ça participe, ça débat, ça rigole, ça tweete (bien pratique pour suivre virtuellement les ateliers auxquels on a dû renoncer), et entre chaque session, les participants se retrouvent pour un résumé rapide, effectué par un volontaire de chaque atelier, des échanges qui viennent d'avoir lieu.
A peine les sessions terminées, on ne perd pas le rythme puisque vient l'heure du Live Tasting. L'occasion de découvrir un nombre incalculable de vins, du Rhône bien sûr, mais aussi de Loire, de Savoie, de Champagne... Bien sûr on a envie de tout goûter et de passer des heures à discuter avec ces vigneron(ne)s souriant(e)s et passionné(e)s qui nous parlent tellement bien de leurs vins. Mais voilà, ce coup-ci, il y avait tellement de vins à déguster qu'il a fallu trouver une astuce pour satisfaire tout le monde : le BottleSwap. Un super concept qui permet d'échanger avec un autre participant la bouteille qu'on a apportée (car amener une bouteille à faire découvrir fait partie des traditions du Vinocamp). L'idée étant ensuite de partager son avis post dégustation avec le hashtag #bottleswap. Bref, avec un excellent moyen de faire des découvertes, de rencontrer de nouvelles personnes et de prolonger ce moment de convivialité.
S'en suit un jeu de piste en équipes dans les rues d'Avignon, un polar entre les mains. Jeu qui nous emmène en début de soirée au Grenier à sel pour une soirée aux accents jazzy. Au programme de nouvelles découvertes, avec notamment les vins du Massif d'Uchaux, une jolie appellation des Côtes du Rhône dont je reparlerai sûrement bientôt car j'ai été séduite par plusieurs des vins dégustés.
Dimanche : la traditionnelle visite nous emmène au pied des dentelles de Montmirail. D'abord à Vacqueyras avec 2 vignerons en biodynamie, puis sur les hauteurs de Gigondas en présence notamment du célèbre géologue Georges Truc, pour finir à Beaumes-de-Venise pour un déjeuner et de nouvelles dégustations autour de ces 3 appellations.
Appellations dont je parlerai dans un prochain billet car le salon Découvertes en Vallée du Rhône, qui avait lieu après le Vinocamp, m'a donné l'occasion d'assister à d'intéressantes Master Classes.
En résumé, un weekend placé sous le signe de la bonne humeur, des belles rencontres et des jolies découvertes !
C'est tout, pour aujourd'hui.
La suite de mon escapade en Vallée du Rhône dans les prochains billets !
Le jour où j'ai rencontré (Plan de) Dieu...
26 mars 2013AOC,Plan de Dieu,vins RhônePromenade en Vallée du Rhône,Dans mon verre
C'était début mars. Alors que j'étais en pleins préparatifs de mon séjour à Avignon pour le Vinocamp et le salon Découvertes en Vallée du Rhône, je vis mon facteur arriver avec un joli colis en provenance de la cité des Papes. Un colis qui se trouvait être un avant-goût idéal de mon séjour puisqu'il s'agissait de 2 vins issus d'une appellation appartenant à l'AOC Côtes du Rhône Villages et répondant au nom un peu mystique de "Plan de Dieu".
Pour la petite histoire, le 11 février avait lieu à Paris une soirée organisée par Louise Massaux en présence d'une vingtaine de vignerons de Plan de Dieu venus faire découvrir leurs crus à quelques fous de vins. Soirée à laquelle je n'avais malheureusement pas pu me rendre n'ayant pas de déplacements prévus dans la capitale à cette date. Qu'à cela ne tienne, quelques jours après la soirée Louise me proposa de m'envoyer quelques unes des bouteilles dégustées. D'où l'arrivée de mon colis ce matin de mars.
"Plan de Dieu", ok, ça en jette pas mal comme nom mais de quoi cause-t-on exactement ?
Plan de Dieu, c'est une appellation qui s'étend sur les communes de Camaret-sur-Aigues, Jonquières, Travaillan et Violès dans le département du Vaucluse. Les vignes y courent sur 1 500 ha à 110 m d'altitude et bénéficient d'un climat méditerranéen ensoleillé, allié à un Mistral asséchant.
L'appellation doit son nom à une légende selon laquelle la traversée de ce coin, carrément craignos à l'époque, méritait que l'on remette son âme à Dieu pour être sûr d'en sortir indemne.
L'AOC Côtes-du-Rhône Villages Plan de Dieu a été créée en 2005 et ne s'applique qu'aux rouges. Rouges composés majoritairement (au moins 50%) de Grenache Noir, complété par de la Syrah et du Mourvèdre à hauteur de 20% minimum.
Au final, cela donne des vins colorés, intenses et concentrés.
Un nom mystique, une légende avec des méchants dedans, des vins couleur de sang...encore un peu et on se croirait dans un nouvel opus de la saga Twilight !
Mais trèves de plaisanterie, passons aux choses sérieuses...
La dégustation
Dans mon fameux colis, se trouvaient 2 bouteilles.
Le soir-même je décide d'ouvrir la première car son nom "Exaltation corsée" m'intrigue.
Ce vin est produit par le Caveau des Vignerons Réunis de Sainte-Cécile-les-Vignes.
La robe est dense, rouge sombre aux reflets grenat. Au nez, le fruit s'affirme puis la garrigue et les épices s'invitent en coulisses. En bouche, j'ai été agréablement surprise par ce vin. Le fruit reste très présent, avec une pointe d'épices et de poivre pour apporter du dynamisme. Les tanins sont assez souples et ronds, malgré la relative jeunesse du vin (on est sur le millésime 2010). En conclusion, vraiment pas mal du tout!
La deuxième bouteille, du Domaine de l'Espigouette, a dû attendre mon retour d'Avignon. C'est au cours d'un repas du dimanche que j'ai décidé de l'ouvrir.
On est en nouvelle fois en présence d'un vin à la robe d'un rouge profond. Au nez, je grimace un peu car l'alcool me semble l'emporter sur les autres arômes. Et cette impression se confirme en bouche. L'alcool est à mon sens encore trop présent, et masque les arômes qui m'ont pourtant l'air intéressants. Les tanins sont relativement souples et la finale est poivrée. En résumé, ce vin présente de l'intérêt mais pâtit de la trop grande fougue de sa jeunesse. À redéguster plus tard donc ou dans un autre millésime pour se faire une meilleure idée.
Voici le lien vers le site des 2 domaines concernés :
Caveau Cécile des Vignes : http://www.ceciledesvignes.fr/
Domaine de l'Espigouette : http://www.espigouette.com
Si vous souhaitez en savoir plus sur l'appellation dans son ensemble, je vous invite à visiter la page dédiée sur le site des Vins du Rhône ICI ou encore la page Facebook de l'appellation ICI.
N'hésitez pas non plus à aller voir le blog de Louise Massaux pour découvrir l'ensemble des vignerons qui étaient présents à la soirée que j'évoquais au début de ce billet : http://quillesdefilles.com/?p=1279