Rencontre avec Laetitia Albertini, néo-vigneronne à Oletta
Le mois dernier était placé sous le signe des #womendowine corses. En effet, après Joëlle Benigni, je suis allée à la rencontre d'une autre néo-vigneronne : Laetitia Albertini.
Avant de faire les présentations, laissez-moi vous situer le cadre géographique de cette rencontre…
La cave où Laetitia vinifie ses vins se trouve dans le village d'Oletta. Ses vignes se situent quant à elle dans la plaine, près de la route reliant Oletta à Saint-Florent.
Laetitia Albertini : de la médecine à la vigne
Je vous ai souvent parlé ici d'enfants de vignerons reprenant le domaine familial (Marine et Sébastien Luigi, Marie-Françoise Devichi...). Ce ne sera pas le cas aujourd'hui car Laetitia Albertini ne vient pas d'une famille de vignerons. Ce qui l'a amenée au vin ? La passion !
Son premier métier c'est médecin (métier qu'elle exerce encore aujourd'hui). C'est lors de ses études à Bordeaux qu'elle a découvert le monde du vin. Et son intérêt pour cet univers a grandi au cours des années qu'elle a passées dans la cité girondine.
Je suis restée 10 ans à Bordeaux, ce qui m'a laissée le temps de "creuser" pour comprendre quelles caractéristiques de vin j'aimais et comment les approcher.
Passée cette phase d'observation, Laetita Albertini décide de se lancer et de reprendre des vignes pour faire son vin. Et c'est en Corse et nul part ailleurs qu'elle choisit de concrétiser son projet de devenir vigneronne.
Elle se met donc à la recherche de vignes non loin de Santo Pietro di Tenda, son village d'origine, et passe son bac pro en alternance.
Elle rachète finalement en 2015 environ 3 hectares de vignes qui appartenaient au domaine Paul Pelloni. De vieilles vignes (certaines de 1924) aux racines profondes mais à l'abandon depuis plusieurs années et recouvertes de maquis. S'ensuit alors un travail de longue haleine pour leur redonner vie, comme me l'explique Laetitia lors de notre tour dans ses vignes...
Sa philosophie dans les vignes
Il aura en effet fallu 6 mois pour commencer à y voir clair.
La vigne a dû affronter des maladies la 1ère année et 1 hectare a dû être arraché (il sera replanté l'an prochain).
Mais sur les 1.8 hectares restants, vermentinu, niellucciu et ugni ont repris du poil de la bête. Et ce malgré la sécheresse de cette année.
Il faut dire que Laetitia a fait en sorte de travailler de façon la plus respectueuse possible de la plante, selon les principes de la biodynamie.
En biodynamie, tu ne fais que donner une information à la plante, tu l'accompagnes.
Outre les préparations biodynamiques, elle utilise des quantités infinitésimales de cuivre et de soufre pour lutter contre les maladies. Ce respect du sol et de la plante l'a également poussée à bannir le tracteur de ses vignes et à opter pour la traction animale pour le travail des sols.
Ça ne viendrait à l'idée de personne de promener un bébé en poussette derrière un tracteur ? Eh bien, c'est la même logique. Je considère la vigne comme un organisme vivant donc je ne veux pas l'exposer à l'essence d'un tracteur.
Elle ne vise cependant pas pour l'instant la certification Demeter. Mais les vignes sont certifiées en agriculture biologique par Ecocert.
Les vendanges sont bien sûr manuelles. Ce qui n'est pas de tout repos car différents cépages se côtoient au sein d'une même rangée (héritage du temps passé où l'on faisait les assemblages sur pieds). Des couleurs et des maturités différentes au sein d'un même rang ? Je vous laisse imaginer le micmac que ça peut donner au moment des vendanges.
Sa philosophie à la cave
Quelques jours après les vendanges, j'ai retrouvé Laetitia pour qu'elle me parle de son travail en cave.
RDV pris devant la vieille cave de Paul Pelloni pour découvrir le local que lui loue l'ancien propriétaire de ses vignes.
Laetitia m'explique que sa philosophie ici est la même qu'à la vigne. [NB : sa cave va d'ailleurs également être certifiée Ecocert ce mois-ci].
Son objectif : produire à partir de raisins sains un vin naturel et "vivant" qui soit caractéristique du terroir de Patrimonio. Elle travaille ainsi à partir des levures indigènes présentes sur la peau de ses raisins, et limite au maximum les interventions (pas de filtrage, pas ou très peu de collage, pas de régulation du froid, éventuellement du pigeage et du batonnage, macération pelliculaire sous vide mais pas à froid, usage très limité du soufre...).
Pour la vinification, Laetitia a fait le choix de la cuve inox mais aussi de l'amphore.
Quand je l'interroge sur ce dernier choix, elle m'explique qu'elle est passionnée par les vins géorgiens et par ce qu'elle appelle "les vins de terre". Puis elle ajoute que l'amphore a pour elle un côté naturel et vivant. Ses atouts ? Son inertie thermique mais aussi sa porosité qui permet une micro-oxygénation permanente du vin, comme une barrique, sans apporter de côté boisé.
A terme, elle aimerait utiliser aussi des cuves béton pour garder ce côté "pierre".
Si elle pense à l'avenir, Laetitia est consciente qu'elle est encore en phase d'apprentissage du métier. Elle reconnaît avoir fait beaucoup d'erreurs l'an passé et essaie donc d'apprendre de ces erreurs. Pour ce second millésime, elle a choisi d'être pragmatique. C'est pourquoi elle passe son temps à goûter pour juger l'évolution des jus et agir en conséquence.
Et la dégustation dans tout ça ?
L'an passé, Laetitia n'a produit que 2 cuvées : un rouge, "Per Paulina", que je n'ai pas eu l'occasion de goûter, et un blanc, "Puru Vermentinu".
J'ai goûté ce blanc à la Foire de Luri et j'avoue qu'il m'avait bien plu avec son profil rappelant un peu celui d'un vin orange (bien qu'il n'en ait pas la couleur). Une impression confirmée lors de ma 2nde dégustation il y a quelques jours.
Côté dégustation, Laetitia recommande de le conserver au frigo puis de l'ouvrir un peu à l'avance et de le carafer (voire de le secouer si besoin). Selon elle, il doit se déguster comme un rouge frais, donc aux alentours de 15-16°.
Pour ce nouveau millésime, il est encore trop tôt pour savoir quel sera le profil des vins, même si le rouge sera sûrement plus léger que l'an passé. Une chose est sûre : il y aura au moins une cuvée supplémentaire, à base d'ugni, car les vieilles vignes ont donné de beaux raisins cette année et Laetitia a donc pu remplir 2 cuves avec leur jus.
Pour en savoir plus, il faudra patienter encore un peu...
Où goûter les vins de Laetitia Albertini ?
Pour son premier millésime, Laetitia Albertini s'est fait connaître des restaurateurs et des particuliers grâce à ses contacts, au bouche à oreille et à sa présence sur la Nuit du Millésime et à la Foire de Luri.
Jusqu'à présent elle n'a pas fait le choix de passer par des revendeurs intermédiaires afin de maîtriser au mieux les conditions de stockage de ses vins. Une position qui pourrait évoluer dans l'avenir.
Mais à l'heure actuelle, si ses vins vous intéressent, il vous faudra la contacter directement (coordonnées ci-dessous).
Le tout petit vignoble - Laetitia Albertini
A Sulaghja
Lieu dit Vicciolaja
20232 Oletta
Tel: +33 6 28 02 21 43
Email : lalbertini[at]letoutpetitvignoble.com
Site Internet : www.letoutpetitvignoble.com
Compte Instagram : @laetiziafrancesca_albertini
Replanter des vignes à San Martino di Lota, le pari fou de Joëlle Benigni
Aujourd'hui, je vous emmène à San Martino di Lota, pour rencontrer une future vigneronne : Joëlle Benigni. C'est grâce à l'association #WomendoWine que j'ai fait connaissance avec Joëlle et découvert son projet. De futures vignes au tout début du Cap Corse, à seulement quelques minutes de mon nouveau chez moi ? Il ne m'en fallait pas plus pour avoir envie de rendre une petite visite à Joëlle !
Joëlle Benigni, une histoire de reconversion et de passion du terroir corse
Me voilà donc en fin d'après-midi au joli village de San Martino di Lota.
Joëlle Benigni m'accueille devant chez elle avec un grand sourire, un sourire qui ne la quittera presque jamais ce jour-là. Passionnée, dynamique et pleine de générosité, Joëlle a l'art de vous mettre tout de suite à l'aise. On passe d'ailleurs très vite au tutoiement avant de prendre ma voiture pour aller découvrir ses pieds de vigne.
Sur le trajet, j'apprends que Joëlle est infirmière de profession et a exercé pendant 10 ans à l'hôpital de Bastia. En parallèle, elle a aidé son mari Christian, originaire de San Martino di Lota, à bâtir son élevage de porcs dont la charcuterie "E Scopelle" est aujourd'hui réputée. (Je vous parlerai d'ailleurs bientôt de la charcuterie de Christian Benigni, mais en attendant je vous conseille cet article du blog "Christophe se met à table").
Mais l'histoire de cette amoureuse du terroir corse ne s'est pas arrêtée là.
En 2010, elle quitte temporairement son métier d'infirmière pour ouvrir avec son mari une épicerie fine au cœur de la citadelle de Bonifacio et s'inscrit quelques mois plus tard au DU (diplôme universitaire) "Autour du vin" à Corte pour approfondir ses connaissances sur le vin.
Pendant 7 ans au "Comptoir Bonifacien", Joëlle prend plaisir à faire découvrir les richesses du terroir corse à ses clients. Pour dénicher les meilleurs produits et savoir en parler, elle n'hésite pas à aller à la rencontre des producteurs. C'est d'ailleurs au contact des vigneron-ne-s insulaires et en participant aux vendanges qu'elle se passionne encore un peu plus pour le monde de la vigne.
Aussi quand la décision est prise l'année dernière de vendre la boutique à Bonifacio, elle ne tarde pas à s'investir dans un nouveau projet...
Après quelques recherches, Joëlle découvre qu'il y avait de la vigne il y a longtemps à San Martino di Lota. Pourquoi ne pas la faire renaître ?
Replanter des vignes à San Martino di Lota : le nouveau projet de Joëlle Benigni et de son mari Christian
Quelques mois plus tard, ce projet commence à prendre vie sur un ancien terrain appartenant au grand-père de Christian.
Depuis mars, ce terrain de 2 482 ares, en contrebas de la route reliant Ville de Pietrabugno à San Martino di Lota (celle que j'ai prise avec mon vélo électrique APPeBIKE), accueille ainsi environ 1 000 pieds de Vermentinu.
Des "bébés vignes" que Joëlle bichonne dès qu'elle le peut.
Pour mener à bien ce nouveau projet, elle n'a d'ailleurs pas hésité à passer en alternance son BAC Pro "Conduite et gestion de l’exploitation agricole / Vigne Vin". Tout ça en reprenant son métier d'infirmière en hémodialyse 3 jours par semaine. Quand je vous dis qu'elle déborde d'énergie !
Pour en revenir aux vignes, le terrain en pente demande beaucoup de travail mais il a déjà permis d'obtenir la certification Ecocert pour les vignes. Une certification importante pour Joëlle qui souhaite faire un vin biologique.
Justement, quand je lui demande comment elle imagine son futur vin, c'est de terroir qu'elle me parle avant tout. Elle aimerait que son vin soit une expression aussi fidèle que possible de son terroir, qu'on y ressente notamment la minéralité de ce sol de schistes.
Et pour le nom ? Elle y a déjà réfléchi et ce sera "U licenziu".
Un nom clin d'oeil aux moments de partage et d'amitié qu'elle affectionne tant. "U licenziu" c'est ce bon moment entre amis qu'on prolonge aussi longtemps que possible, ce dernier verre qui en appelle un autre et qu'on fait durer pour profiter de l'instant présent. C'est aussi cette idée de cycle de la vie qui se répète, et qui fait échos à ce projet de faire revivre un terrain familial et de poursuivre ce que d'autres générations avaient commencé.
Une chose est sûre, moi j'ai sacrément hâte de pouvoir goûter au vin de Joëlle Benigni, qui sera sans nul doute aussi généreux et authentique que celle qui va le façonner !
Visiter la Corse en vélo électrique avec APPeBIKE
Me voilà de retour sur le blog pour vous parler non pas de vin mais de vélo, et plus précisément d'APPeBIKE, une jeune start-up corse.
Là, j'imagine les visages interloqués de celles et ceux qui me connaissent bien. Je ne suis effectivement pas connue pour être une grande sportive, et encore moins une inconditionnelle de la bicyclette. Ce n'est pas que je déteste le vélo en général, hein ! Mais je n'apprécie pas particulièrement de rouler en ville avec les voitures qui me doublent toutes les 5 min. Et comme je ne suis pas sportive, je n'ai pas la condition physique idéale pour faire du vélo sur les parcours non urbains. En gros, je m’essouffle très vite dès que ça monte un peu. Or, en Corse, les routes sont rarement plates. Donc ce n'était pas gagné pour me faire monter sur la selle d'un vélo pour une balade de plusieurs heures.
C'est pourtant ce qu'a réussi à faire l'équipe d'APPeBIKE (prononcez "Happybike"). Leur argument de choc : le vélo électrique !
Visiter la Corse en profitant de la liberté du vélo, la fatigue en moins !
Voilà ce que vous promet APPeBIKE grâce à son réseau de 200 vélos électriques disponibles en libre-service un peu partout sur l'île.
Comment ça marche exactement ?
Il suffit de télécharger l'application et de choisir grâce à la géolocalisation la station de vélo la plus proche. Une fois le vélo réservé pour la date souhaitée, le paiement s'effectue en ligne de façon sécurisée.
Le jour J vous aurez juste besoin de votre smartphone pour déverrouiller le cadenas électronique de votre vélo. Et ensuite, à vous les routes corses sans effort !
Pour tester tout ça, nous voici donc un matin à 8h30 devant l'Office du Tourisme de Bastia. Les différentes étapes pour vérifier les vélos et déverrouiller leurs cadenas électroniques sont bien expliquées sur l'application, donc cette 1ère étape se déroule sans encombres. Ne reste plus qu'à récupérer les accessoires (casques, bombes anti-crevaison) auprès de l'Office du Tourisme, et nous voici enfin prêtes à rentrer dans le vif du sujet.
Parmi les circuits proposés au départ de Bastia, nous avions initialement prévu de tester le circuit qui passe par Patrimonio. Mais après avoir vu que ce dernier était jugé "difficile" par l'équipe d'APPeBIKE, nous optons pour un autre itinéraire proposé par l'application. Un circuit qui nous semble plus adapté à notre pratique plus qu'occasionnelle du vélo.
Notre balade en mode APPeBIKE sur les hauteurs de Bastia
Notre choix se porte sur le circuit de la Corniche. Ce circuit emprunte une route qui serpente au-dessus de Bastia et relie Ville-de-Pietrabugno à San Martino di Lota, puis il redescend vers Miomo avant de rejoindre Bastia par la côte.
L'occasion de vérifier tout de suite l'intérêt du vélo électrique puisque cet itinéraire démarre par des montées avec un dénivelé important.
Verdict ? Pari gagné pour APPeBIKE ! Nous arrivons en effet à Ville-de-Pietrabugno sans trop d'efforts et sans avoir perdu des litres de sueur. Bon, il faut quand même changer les vitesses et appuyer parfois fort sur les pédales (ce n'est pas une mobylette !) mais l'assistance électrique apporte un vrai coup de pouce. Elle est de plus très facile à utiliser et à moduler en fonction de l'effort que l'on veut fournir.
Quant au circuit, il est parfait pour éprouver cette fameuse sensation de liberté. En effet, il y a peu de circulation donc nous avons presque la route pour nous. Les vélos électriques sont plutôt légers et faciles à manipuler, ce qui facilite les arrêts pour prendre des photos.
Cheveux aux vent (enfin presque), nous profitons donc pleinement des superbes points de vue sur la ville, les montagnes et la côte. Les villages traversés sont charmants, en particulier le village de San Martino di Lota.
Mais voici déjà la fin du parcours avec la redescente vers Miomo (merci les freins !) et le retour à Bastia par la route du Cap Corse. C'est finalement la partie la moins agréable de notre parcours car la circulation est dense en cette période. Cela ne suffit pourtant pas à entamer notre enthousiasme et nous sommes ravies de notre balade quand vient le moment de remettre les vélos sur leurs bornes. Une chose est sûre, nous avons hâte de renouveler l'expérience !
Infos pratiques
Si vous avez vous aussi envie d'essayer cette nouvelle façon de faire du vélo en Corse, voici quelques infos utiles :
- L'île compte à ce jour une vingtaine de points de retrait, principalement à côté d'établissements d'hébergement (hôtels, campings). Liste à retrouver sur le site.
- Les vélos sont accessibles de 8h à 20h. Si vous devez retirer des accessoires (casques par exemple), pensez à vérifier avant les horaires de l'établissement de retrait. Par exemple, l'Office du Tourisme de Bastia n'ouvre pas avant 8h30.
- Vous pouvez louer les vélos pour une ou plusieurs heures (10€ la 1ère heure et 5€ par heure supplémentaire) ou carrément pour la journée (comptez alors 38€).
- Les vélos électriques ont une autonomie moyenne de 120km, ce qui vous laisse de quoi en profiter. Si vous ne savez pas trop où aller, plusieurs circuits sont proposés sur l'application. Circuit facile ou plus difficile, il y en a pour tous les goûts donc vous y trouverez sans aucun doute votre bonheur. Pour les amateurs de vin, le circuit de la route des vins va de Bastia à Saint-Florent en passant par Patrimonio. A l'aller, pourquoi ne pas faire une pause à Barbaggio chez Mlle D ?
- Que ce soit pour retirer votre vélo, suivre l'itinéraire ou encore déverrouiller votre cadenas en cours de route, votre smartphone sera votre allié. Il est donc indispensable qu'il soit chargé avant de partir. Pensez aussi à garder un peu de batterie pour faire l'état des lieux de votre vélo à la fin.
« Du pain, du vin, des oursins », un hymne à la Corse et à ses richesses gastronomiques
Depuis le temps, vous savez combien la Corse est chère à mon cœur. Vous comprenez donc pourquoi il m’était impossible de passer à côté d’un livre mettant en lumière mon île bien aimée. Grâce à ma chère maman, j’ai pu dévorer "Du pain, du vin, des oursins" pendant les fêtes. Verdict : j’ai adoré le livre de Nicolas Stromboni ! Mais laissez-moi vous dire pourquoi il m’a tant plu.
5 raisons d’offrir ou de s’offrir "Du pain, du vin, des oursins" de Nicolas Stromboni
#1 C’est un livre écrit par un vrai amoureux des bons produits et des artisans corses
Nicolas Stromboni, l'auteur du livre, est marchand de vins à Ajaccio. Il a été élu meilleur caviste de France en 2011 par la Revue du Vin de France. Je n’ai pas encore visité sa cave à vins, Le Chemin des Vignobles (promis, cette grave erreur sera bientôt réparée ;)), mais je sais par mon entourage que c’est une véritable caverne d’Ali Baba pour les amateurs de bonnes choses. Et pour avoir eu la chance de rencontrer Nicolas Stromboni lors d’une soirée corse organisée à Toulouse, je peux vous dire que c’est un passionné. Tel un conteur, cet épicurien sait vous raconter comme personne les produits et les artisans de son île. C’est un véritable passeur d'émotions et l’un des meilleurs ambassadeurs de la richesse du patrimoine viticole et gastronomique insulaire. Si vous avez la chance de le croiser un jour, vous verrez à quel point son livre lui ressemble !
#2 C’est bien plus qu’un livre de recettes corses
"Du pain, du vin, des oursins" promet 80 recettes sur sa 4e de couverture. Mais ne vous y méprenez pas, ce livre n’est pas simplement un recueil de recettes corses.
Il y a des recettes, certes, dont certaines particulièrement alléchantes, mais il y a aussi plein d’autres choses. "Du pain, du vin, des oursins" c’est un savant mélange de recettes, d’infos, d’anecdotes et de portraits. Ce que j’ai adoré, c’est qu’au fil des pages on a l’impression de discuter avec Nicolas. Que vous connaissiez déjà un peu les produits corses ou que vous soyez un parfait néophyte, vous apprendrez des tas de choses fort utiles pour encore mieux profiter de ces merveilleux produits lors de vos prochaines dégustations sur l’île ou sur le continent. Retenez par exemple les calendriers de production pour les charcuteries ou les fromages, cela vous évitera bien des déconvenues !
#3 Il met en lumière la richesse du patrimoine viticole de la Corse
Depuis "Le vin corse" de Patrick Fioramonti, c’est le 1er livre à mettre autant en avant la richesse du patrimoine viticole corse. Terroir, climat, cépages, modes d’élevage… Nicolas Stromboni parvient à aborder, sans jamais être barbant, ces différents aspects qui font la spécificité des vins corses. Les portraits de vignerons et vigneronnes (Gérard Courrèges, Yves Canarelli ou encore Muriel Giudicelli par exemple) complètent le tableau. Ils permettent de comprendre combien la viticulture corse a évolué ces dernières années. Une évolution que l'on doit notamment à la volonté et au dynamisme des vignerons insulaires. Des vignerons qui ont réussi à conjuguer tradition et modernité en se réappropriant leurs cépages et en s’essayant à de nouveaux modes de production ou de vinification. Outre le chapitre d'une trentaine de pages consacré aux vins de Corse, un vin est proposé en accord pour chaque recette. Parfait pour découvrir de nombreux vins et domaines !
#4 Les portraits de producteurs vous montreront à quel point tradition et modernité s’entremêlent en Corse
Les 14 portraits de producteurs qui jalonnent "Du pain, du vin, des oursins" sont pour moi l'un des points forts du livre. En lisant les lignes de Nicolas Stromboni, on sent tout le respect qu'il éprouve pour ces hommes et ces femmes. On comprend aussi mieux la dynamique de l'île qui oscille entre tradition et modernité. Les portraits dressés par Nicolas montrent enfin que la Corse n'est pas refermée sur elle-même, mais qu'elle est au contraire une terre d'accueil. On y trouve ainsi des natifs de l'île, dont certains ont quitté la Corse pour mieux y revenir plus tard, mais aussi d'autres qui ont choisi la Corse pour donner vie à leurs projets.
#5 C'est un vrai plaisir pour les yeux
Outre la couverture avec la Corse stylisée que je trouve particulièrement réussie, pour moi le dernier point fort du livre c’est assurément les photos. Les jolies photos de Sandra Mahut qui illustrent les recettes vont vous faire saliver et celles illustrant les portraits et explications vous donneront envie de partir à la rencontre de ces fiers représentants du terroir corse et à la découverte de ces magnifiques paysages. J’ai particulièrement aimé le traitement des photos qui apporte une touche de douceur et d’authenticité à l’ensemble. Les photos de Laurent Grandadam qui illustrent la plupart des pages consacrées au vin sont aussi très sympas, notamment ses photos de paysages.
Bref, vous l'aurez compris, c'est le livre à mettre entre les mains de tous les gourmands amoureux de la Corse !
Et si vous passez du côté d'Ajaccio, faites un tour au Chemin des Vignobles pour rencontrer Nicolas et déguster les merveilles qu'il a à vous faire découvrir !
Du pain, du vin, des oursins de Nicolas Stromboni - Editions Marabout Collection Beaux Livres - 320 pages - 29€
Le Chemin des Vignobles
16 avenue Noël Franchini
20090 AJACCIO
Page Facebook : https://www.facebook.com/LeCheminDesVignobles/
Calendrier de l’Avin 2016 : honneur au Biancu Gentile pour ce 3e jour
Le calendrier de l’Avin d'Eva est de retour. J'y participe cette année encore et je me suis vue confier la dure tâche de trouver un joli vin à évoquer en ce 3e jour de l'Avin. Après moult hésitations, c'est finalement le Biancu Gentile d'Yves Leccia que j'ai choisi de mettre à l'honneur.
C'est avec plaisir que je participe cette année encore au fameux calendrier de l’Avin. L’an dernier, j’avais choisi de mettre à l’honneur un petit bijou de Corse du Sud à l'occasion du 11e jour de l'Avin. Cette année, je vous propose de repartir sur l’île de Beauté. Mais cette fois-ci, direction le nord et plus précisément, le célèbre vignoble de Patrimonio.
J'aurais pu vous parler de l'un des sublimes rouges à base de niellucciu de l'appellation. Mais en Corse, ce sont surtout les blancs qui me font vibrer donc il sera question d'un blanc. Et pour une fois, j'ai délaissé mon cépage chouchou, le vermentinu, pour m'intéresser à un autre cépage local : le biancu gentile (ou bianco gentile).
Un cépage autochtone qui a été remis au goût du jour par Antoine Arena (qui l’a replanté en 1996). D’autres vignerons insulaires s’y sont intéressés depuis, notamment Yves Leccia dont je vais vous parler aujourd’hui.
Vous avez envie d'en savoir plus sur le Biancu Gentile d'Yves Leccia ? Eh bien, rendez-vous sur le calendrier de l'Avin d'Eva sur son blog Oenos.net !
DOMAINE YVES LECCIA
Lieu-dit Morta Piana
20232 POGGIO D’OLETTA
Tel : 04.95. 30.72.33
Email : info@yves-leccia.com
Page Facebook : https://www.facebook.com/YvesLecciaVigneronCorse/
Site internet : www.yves-leccia.fr