Vacqueyras, à la pointe du bio en Vallée du Rhône
Voici venu le moment de terminer le récit de mon escapade en Vallée du Rhône avec la dernière Master Class à laquelle j'ai assisté lors du Salon Découvertes en Vallée du Rhône : celle dédiée à l'appellation Vacqueyras et à ses vins bio.
Vous vous demandez peut-être pourquoi Inter Rhône a souhaité mettre l'accent sur le bio lors de cette Master Class. Tout simplement parce qu'au sein des AOC rhodaniennes, Vacqueyras tient le haut du pavé en matière de viticulture biologique.
Vacqueyras, la force du biologique
Les chiffres 2011 communiqués par Inter Rhône lors de la Master Class parlent d'eux-mêmes.
Si l'appellation Vacqueyras (AOC Cru depuis 1990) ne représente que 2% des surfaces totales de la Vallée du Rhône, elle pèse plus de 4.6% des surfaces certifiées AB ou en conversion avec 110 ha certifiés AB et 160 ha en conversion (soit 270 ha sur les 1400 ha que compte au total l'appellation).
De la même façon, sur les 285 entreprises certifiées bio, en biodynamie ou en conversion des AOC de la Vallée du Rhône, Vacqueyras compte 35 entreprises (31 entreprises de production et 4 maisons de négoce) soit 12.2%. Sachant que l'appellation compte au total 83 caves particulières, 5 coopératives et 32 maisons de négoce.
Enfin, si elle ne représente que 14% des surfaces des 16 AOC Crus de la Vallée du Rhône (Châteauneuf-du-Pape et Château-Grillet n'étant pas inclus dans l'étude d'Inter Rhône), elle pèse 23.2% des surfaces des AOC Crus en bio ou en conversion.
Et la dégustation?
La Master Class m'a donné l'occasion de déguster pas moins de 12 vins, mais je me contenterai ici de vous parler de ceux que j'ai le plus appréciés.
NB : Ceux que ça intéresse pourront retrouver la liste complète des vins dégustés à la fin de ce billet.
Il faut savoir que sur l'appellation au global (donc bio + conventionnel), les rouges se taillent la part du lion avec 95% des volumes produits contre 3% pour les blancs et 2% pour les rosés.
Assez logiquement, les rouges étaient en supériorité numérique lors de la Master Class.
Coup de coeur avéré pour le domaine Montirius
La dégustation a d'abord confirmé mon coup de cœur du week-end pour les vins du domaine Montirius.
Montirius, c'est un domaine de 58 ha sur les appellations AOC Vacqueyras, Gigondas et Côtes du Rhône qui fut le 1er vignoble certifié en biodynamie sur les appellations Vacqueyras et Gigondas (certification Ecocert et Biodyvin depuis 1999). C'est aussi un domaine familial depuis 5 générations, où se sont installés Christine et Eric Saurel depuis 1986.
Pour la petite anecdote, le nom du domaine est une contraction des prénoms de leurs enfants : MON (Manon) - TI (Justine) - RIUS (Marius), enfants qui sont également très actifs sur le domaine, notamment Justine, leur fille aînée, en cours d'installation jeune agricultrice sur Montirius. Pour en savoir plus sur la démarche d'Eric et Christine vis-à-vis de la biodynamie je vous invite à aller sur leur site (www.montirius.com) mais aussi à aller regarder leur interview vidéo sur le site de VE2F (Vin Equitable de France) en cliquant ICI.
Pour en revenir à la dégustation, lors du Vinocamp, comme beaucoup des participants, j'avais d'emblée été séduite par le Vacqueyras blanc, Montirius "Minéral" 2006, que nous avaient présenté Christine et Justine Saurel. J'avais notamment apprécié sa finesse et sa fraîcheur. Pendant la Master Class j'ai eu l'occasion de regoûter ce vin, cette fois-ci dans le millésime 2008. Ses notes florales et son étonnante fraîcheur, alliée à une finale minérale et un brin saline, m'ont une fois de plus convaincue (même si au final, je crois que j'ai préféré le 2006).
Ce vin est réalisé à partir de Grenache blanc (25% - âge des vignes = 66 ans), de Roussanne (25% - âge des vignes = 20 ans) et de Bourboulenc (50% - âge des vignes = 20 ans) ; les vignes reposant sur des sols de garrigues et des sous-sols de sables et de grés jaunes de l'Helvétien. Comme le Bourboulenc est un cépage à maturité tardive, il est ramassé plus tard que les 2 autres, généralement fin octobre. Au moment de la vinification (en cuve inox), le vin de Grenache-Roussanne est assemblé au vin de Bourboulenc. L'élevage se fait ensuite en bouteille sombre pendant 1 an.
Autre vin dégusté lors du Vinocamp et de la Master Class : un Vacqueyras rouge, Montirius "Le Clos" 2007. Un vin dont j'ai là encore beaucoup aimé la finesse et l'élégance, même si j'ai trouvé le nez moins engageant lors de la Master Class. En bouche, les arômes de fruits plutôt rouges se mêlent à des notes d'épices, les tanins sont présents mais restent soyeux et le vin est doté d'une belle longueur.
Le nom de la cuvée provient du fait que la parcelle de 8,5 ha de vignes, située au début du Plateau des Garrigues, est un lieu clos, entouré de bois de chênes centenaires.
Sur ce vin, on est sur un assemblage de Grenache (50% - âge des vignes = 24 ans) et de Syrah (50% - âge des vignes = 24 ans). Le terroir sur lequel repose ces vignes est exceptionnel : en surface, on a affaire à un sol de garrigues, mais le sous-sol est composé de marnes argileuses bleues et de sable et grés de l'Helvétien contenant la plus complexe des argiles, la Montmorillonite. Après éraflage et vinification traditionnelle, le vin est élevé pendant 18 mois en cuve béton puis en bouteille.
2ème coup de cœur : le domaine Le Sang des Cailloux
La Master Class a également été l'occasion de confirmer un autre gros coup de coeur du week-end pour un domaine également en biodynamie, le domaine Le Sang des Cailloux.
Le Sang des Cailloux, c'est un domaine de 17 ha sur l'appellation Vacqueyras.
Il fut créé en 1975 au moment de la séparation des 2 frères Ricard. L'actuel propriétaire, Serge Férigoule, a d'abord intégré le domaine en tant qu'ouvrier agricole en 1979, avant de devenir associé en 1982 puis l'unique propriétaire en 1990. C'est suite à l'arrivée de son fils Frédéri sur le domaine qu'il a décidé de travailler en bio et en biodynamie. Le domaine est ainsi en certification biodynamie depuis 2008 et les vendanges sont certifiées Ecocert depuis 2010. Pour en savoir plus sur le domaine, n'hésitez pas à visiter le site internet : www.sangdescailloux.com.
Pour en revenir à la dégustation, au Vinocamp comme lors de la Master Class, je n'ai malheureusement pu déguster qu'un seul vin, un Vacqueyras rouge, Le Sang des Cailloux "Floureto" 2010, qui est la principale cuvée du domaine.
Pour la petite anecdote, selon les années, cette cuvée traditionnelle se nomme soit "Floureto" soit "Azalaïs" soit "Doucinello" et derrière ces 3 noms se cachent les prénoms des 3 filles de Serge Férigoule.
Un seul vin disais-je, mais quel joli vin! De la richesse et de la complexité aromatiques alliées à des tanins tout en douceur pour cet assemblage de Grenache (70%), de Syrah (20%), de Mourvèdre (7%) et de Cinsault (3%).
Autres découvertes
Parmi les autre vins dégustés, j'ai aussi particulièrement apprécié la cuvée "Lao Muse" 2009 (rouge) du domaine Le Clos de Caveau (en culture biologique depuis 1989).
Voilà, j'en ai fini avec cette Master Class Vacqueyras mais aussi avec le récit de mon escapade en Vallée du Rhône.
J'espère que ces quelques billets vous ont plu et vous auront donné envie de découvrir certains de ces domaines/vins par vous-mêmes. Moi en tout cas, je sais que je reviendrai!
NB : Pour ceux que ça intéresse, voici comme promis la liste des autres vins dégustés pendant la Master Class (en plus des 4 vins cités précédemment):
En blanc :
Cuvée "Mélodine" - 2011 - Domaine de Montvac
En rosé :
Vacqueyras - 2011 - Domaine La Ligière
En rouge :
Cuvée "Les Restanques de Cabassole" - 2010 - Domaine Roucas Toumba
Cuvée "Fruit Sauvage " - 2010 - Domaine Le Clos de Caveau
Cuvée "Arabesque" - 2010 - Domaine de Montvac
Vacqueyras - 2010 - Domaine de l'Espigouette
Vacqueyras - 2011 - Domaine La Ligière
Cuvée "Tradition" - 2011 - Domaine de Fontavin
A Tavel, je vois la vie en rose
Autant vous le dire dès le début, malgré le titre, assister à cette Master Class sur Tavel et ses rosés était très loin d'être une évidence pour moi quand j'ai regardé pour la 1ère fois le programme du Salon Découvertes en Vallée du Rhône. Non pas que j'ai quelque chose contre Tavel, hein, ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit. Simplement, je ne suis pas vraiment une fan de rosé. On peut même aller jusqu'à dire qu'en général je n'aime pas du tout ça. Vous comprendrez donc aisément pourquoi "Think Pink, Drink Tavel" ne m'emballait pas trop à première vue.
Sauf que voilà, je n'avais pas le souvenir d'avoir déjà trempé les lèvres dans un verre de rosé de Tavel et comme je suis bien élevée, je n'aime pas dire que je n'aime pas avant d'avoir goûté au moins une fois. Quant à l'accord Tavel/sushi proposé, j'avoue qu'il piquait ma curiosité.
Malgré mes réticences initiales, je me suis donc finalement inscrite à cette Master Class animée par le sommelier américain, Kelly Mc Auliffe. Un sommelier passionné par les vins de la Vallée du Rhône, qui a notamment travaillé avec les chefs Alain Ducasse et Christian Étienne, et dont vous pouvez retrouver un portrait plus complet sur le site d'Inter Rhône.
Mais rentrons dans le vif du sujet.
Une appellation dédiée au vin rosé
Pour vous situer, Tavel se trouve sur la rive droite du Rhône, entre Avignon et le Pont du Gard, et bénéfice d'un climat typiquement méditerranéen (pluviométrie réduite, ensoleillement exceptionnel, forte présence du mistral).
Classée AOC Cru en 1936 (1937 pour le décret définitif), l'appellation Tavel a été la 1ère AOC Rosé de France. J'ai également appris lors de la Master Class qu'elle était, avec l'appellation Rosé des Riceys en Champagne, la seule appellation de France uniquement dédiée à la production de vin rosé.
Et pas n'importe quel rosé puisque le rosé de Tavel, "le 1er rosé de France", était le vin favori du roi Philippe le Bel et des papes d'Avignon.
Une diversité de sols et de cépages
Les sols sur lesquels poussent les 960 ha de vignes sont multiples. On dénombre 3 types de terroirs qui, comme l'a expliqué Kelly Mc Auliffe, vont chacun apporter quelque chose au vin. Les 3 photos ci-dessous sont issues du site du Syndicat de l'AOC Tavel.
Le terroir des Vestides, composé de lauzes qui vont amener minéralité et fraîcheur
Le terroir d'Olivet, composé de sable et de cailloutis qui vont apporter finesse et élégance
Le terroir de Vallongue, composé de galets roulés qui vont donner du gras
Si le sol est multiple, la palette de cépages à partir desquels le Tavel rosé peut être élaboré est quant à elle très large. Si le Grenache sert de base, pas moins de 9 cépages sont autorisés (aucun ne pouvant dépasser 60% de l'assemblage). Des cépages noirs, avec, en plus du Grenache, la Syrah, le Cinsault, le Mourvèdre ainsi que le Carignan et le Calitor. Mais aussi des cépages blancs, avec le Bourboulenc, la Clairette et le Picpoul.
Voilà ce qui explique pourquoi il n'y a pas UN mais DES rosés de Tavel.
Des rosés riches et complexes
À la dégustation, ces vins se sont en effet révélés d'une étonnante richesse et complexité.
Tant à l'oeil qu'en bouche, ils sont très différents des rosés modernes, pâles et légers, de style provençal.
A l'œil d'abord car la robe des rosés de Tavel est très soutenue comme vous pouvez le voir ci-dessus.
Ceci est liée à la méthode de vinification généralement utilisée.
Tout commence par une longue macération à froid de 12 à 48h où le jus va rester en contact avec les peaux des raisins. Puis on pratique la "saignée" qui consiste à récupérer le jus qu'on appelle "jus de goutte". Les marcs sont ensuite pressés afin d'obtenir un "jus de presse". Avant la fermentation, les 2 jus sont assemblés : le jus de goutte va apporter les arômes, le fruité, la fraîcheur et l'acidité alors que le jus de presse va donner la richesse, la structure et la puissance.
En bouche, on a affaire à des rosés vineux, généreux, structurés et dotés d'une belle longueur. Des rosés aux notes de fruits rouges, beaucoup moins acidulés que les rosés de style provençal.
Autre caractéristique des rosés de Tavel : leur capacité à vieillir.
Comme cela est joliment dit sur le site du Syndicat de l'AOC Tavel,
Le Tavel a cette faculté d’avoir plusieurs vies : une enfance sucrée et fleurie, une adolescence corsée et épicée, un grand âge poivré et étoffé.
Les vins dégustés lors de la Master Class
6 vins étaient proposés par Kelly Mc Auliffe mais je ne parlerai ici que de mes 2 préférés.
Château d'Aquéria 2012
Terroir : coteaux sablonneux et argileux.
Cépages : Grenache, Syrah, Mourvèdre, Clairette, Cinsault, Bourboulenc et Picpoul.
Une robe rose intense, un nez très expressif de fruits rouges et une bouche sur le fruit, toute en élégance, alliant puissance et fraîcheur. Très très bon! Et délicieux avec le maki au saumon proposé en accord.
Cuvée Les Falaises de Braise 2012 - Domaine Moulin La Viguerie
Terroir : versants sableux, lauzes et galets roulés (les 3 terroirs de Tavel donc).
Cépages : Grenache, Cinsault, Syrah, Mourvèdre, Bourboulenc et Clairette.
Là encore, la robe est d'un beau rose soutenu. On est sur des arômes de fruits rouges nuancés par des notes florales.
Un rosé de garde, qui allie puissance et équilibre, et qui s'est parfaitement marié au california roll crabe avocat.
C'est celui qui m'a le plus fait penser à un Bordeaux Clairet.
Des vins définitivement à l'aise à table, quelle que soit la saison
Vous l'aurez compris, avec ces rosés, on est loin des rosés estivaux cantonnés à l'apéritif ou aux repas légers.
Si l'accord avec les sushis était sympa, la complexité et la puissance de ces rosés, tout comme leur longueur en bouche, leur permettent de se marier à de nombreux autres plats, et ce tout au long de l'année.
Cette diversité d'accords possibles est d'ailleurs une des forces des rosés de Tavel.
Voilà, j'en ai fini avec le résumé de la Master Class Tavel.
Si vous souhaitez en savoir plus sur cette appellation, n'hésitez pas à visiter le site du Syndicat de l'AOC Tavel à l'adresse suivante : www.vin-tavel.com.
Dans le prochain billet, je clôturerai le récit de mon escapade en Vallée du Rhône avec la Master Class dédiée à Vacqueyras.
Beaumes-de-Venise, des vins aux multiples facettes
Vendredi, j'évoquais rapidement les thèmes des Master Classes auxquelles j'ai assisté lors du Salon Découvertes en Vallée du Rhône. Aujourd'hui, comme promis, nous allons rentrer dans le vif du sujet, en commençant par la Master Class dédiée aux vins de Beaumes-de-Venise.
J'ai eu envie de consacrer un billet spécifique à ces vins car contre toute attente, ce sont ceux qui m'ont peut-être le plus surprise lors de mon séjour avignonnais.
J'étais pourtant persuadée de connaître ces vins...
Pendant les 5 ans que j'ai passés à Avignon, je me suis en effet très souvent délectée d'un verre de Muscat Beaumes-de-Venise en terrasse ou lors d'un apéro entre amis.
Oui mais voilà, entre le Vinocamp et le Salon Découvertes en Vallée du Rhône, je n'ai pas mis longtemps à réaliser que mes connaissances des vins de Beaumes-de-Venise étaient finalement on ne peut plus limitées.
Beaumes-de-Venise, le terroir aux 2 visages
1ère découverte : l'existence non pas d'1 mais de 2 appellations concernant les vins de Beaumes-de-Venise. D'un côté, l'appellation la plus ancienne (elle fête cette année ses 70 ans) et la plus réputée, à savoir l'AOC Cru Vin Doux Naturel Muscat Beaumes-de-Venise, de l'autre, l'AOC Cru Beaumes-de-Venise rouge créée en 2005.
Eh oui, il existe aussi des vins rouges à Beaumes-de-Venise! Et non contents d'exister, ils n'ont en plus pas à rougir face à d'autres vins rhodaniens.
Leur élévation au rang de Cru des Côtes-du-Rhône les a en effet fait entrer dans la "cour des grands", celle des 17 autres appellations se distinguant par leur identité très marquée et la spécificité de leur terroir, dont les célèbres appellations de Côte-Rôtie et Châteauneuf-du-Pape.
NB: Je vous laisse cliquer ICI si vous souhaitez en savoir plus sur les critères précis sur lesquels repose le classement de l'appellation Beaumes-de-Venise rouge en cru.
Comme nous l'a expliqué l'oenogéologue Georges Truc pendant la Master Class, le terroir, ou plutôt "les" terroirs y sont pour beaucoup dans la personnalité des vins de l'AOC Cru Beaumes-de-Venise rouge. Ces vins, dont le vignoble s'étend sur le versant sud-est du massif des Dentelles de Montmirail, sont en effet issus de 3 terroirs majeurs :
- les Terres blanches du Crétacé
- les Terres grises du Jurassique
- les Terres jaunes du Trias
N'étant pas experte en géologie, plutôt que de faire de mauvais raccourcis, je vous invite à aller sur le site d'Inter Rhône (en cliquant ICI) pour lire le descriptif complet de ces 3 terroirs.
Pour illustrer chaque terroir, un vin était présenté lors de la Master Class et proposé en accord avec un chocolat confectionné par la Maison Lesage à Vaison-la-Romaine (je précise que ce n'est pas la gourmandise qui a déterminé mon choix d'assister à cette Master Class!).
A la dégustation, ma préférence est allée au vin issu du 2ème terroir : la cuvée Grangeneuve 2011 du Domaine Saint Amant, un assemblage de vieux grenaches (âgés de 35 à 80 ans) et de syrah de plus de 20 ans, avec une pointe de carignan de 40 ans et de viognier. Un vin à la robe dense et aux tanins relativement soyeux, dévoilant des notes de fruits mûrs, de garrigue et de poivre, et doté d'une belle fraîcheur. Malgré sa jeunesse, ce vin était agréable et s'accordait en plus à merveille avec le chocolat gingembre/citron vert avec lequel il était proposé.
Quant aux 2 autres vins dégustés, si le premier était léger et souple avec une dominante de fruits rouges (cuvée Les Terres Blanches 2011 du Domaine de Fenouillet), le dernier évoquait davantage les fruits noirs confiturés, les épices et le réglisse, avec des tanins encore trop rugueux à mon goût (Terres du Trias 2011 de la Cave Balma Venitia).
Valse à 3 temps autour du Muscat Beaumes-de-Venise
Ma 2nde découverte a porté sur le Muscat, ou devrais-je dire "les" Muscats.
Vous connaissez sûrement le Muscat blanc de Beaumes-de-Venise réputé pour son incroyable palette aromatique, mais saviez-vous que le Muscat se décline dans d'autres couleurs? Eh bien moi je ne le savais pas! Et j'ai découvert avec un plaisir non dissimulé les Muscats rosés et rouges.
Les dégustations ont débuté avec la couleur la plus connue, et avec un vin produit par un domaine figurant parmi mes belles découvertes du week-end : le domaine de La Pigeade. Une robe or clair, des notes de miel, de fruits exotiques et une belle fraîcheur. Bref, un délice!
Après le Muscat blanc, place à un Muscat à la robe rose orangé du Domaine des Bernardins. Assemblage des 2 couleurs de muscat à petits grains (75% de blanc et 25% de noir), il dévoile des notes de zeste d'oranges et de fruits confits et se révèle d'une grande élégance en bouche, avec à la fois de la matière et de la fraîcheur. Assez remarquable!
On revient sur un Muscat blanc, mais ce coup-ci avec une robe jaune dorée : la cuvée Bois Doré de la Cave de Balma Venitia. Un vin issu de raisins ramassés à sur-maturité et élevé pendant 1 an en barrique. En bouche, on a affaire à un vin opulent, avec des fruits confits, presque caramélisés, et un boisé présent à travers les arômes de vanille et de pain grillé mais pas dérangeant. Définitivement original!
Pour finir, entrée en scène du Muscat rouge et de mon chouchou du week-end : la cuvée Le Péché d'Emilie du Vignoble Alain Ignace, composée à 100% de muscat à petits grains rouges. Une robe cerise, des fruits rouges en veux-tu en voilà, de la douceur et du peps à la fois...Je le confesse, j'ai succombé au péché, mais dieu que c'est bon le Péché!
Voilà, j'en ai fini avec le résumé de la Master Class Beaumes-de-Venise.
J'espère vous avoir donné envie de découvrir ces vins. En tout cas, vous savez désormais qu'ils sauront se montrer sous de multiples visages pour parvenir à vous charmer.
Comme je le mentionnais au début du billet, l'AOC Cru Muscat Beaumes-de-Venise fête cette année ses 70 ans. De nombreux évènements jalonneront donc l'année 2013. Pour ne rien manquer de ces festivités, rendez-vous sur www.beaumesdevenise-aoc.fr.
Dans le prochain billet, nous resterons dans la couleur avec la Master Class dédiée à Tavel et ses rosés.
(Re)Découvertes en Vallée du Rhône
La semaine dernière, je vous ai parlé du Vinocamp Rhône (le billet est ICI pour ceux qui l'auraient loupé), mais mon escapade avignonnaise ne s'est pas arrêtée là.
En effet, du 11 au 14 mars, donc juste après le Vinocamp, se tenait le Salon Découvertes en Vallée du Rhône, organisé par Inter Rhône. Un salon professionnel qui n'a lieu que tous les 2 ans et qui pour la première fois investissait pendant 2 jours le Palais des Papes à Avignon, avant de migrer au nord vers Tain l'Hermitage, Mauves et Ampuis.
Faute d'avoir prévu cela suffisamment en amont dans mon agenda, je n'ai pu me rendre au salon que le 1er jour, mais à lire les retours des uns et des autres, il semble que cela valait vraiment le coup d'enchaîner les 4 jours de dégustations.
Mais revenons aux dégustations qui se sont déroulées dans l'écrin prestigieux du Palais des Papes...
L'occasion de (re)découvrir les vins du sud de la Vallée du Rhône
Les 2 premières journées de cette 7ème édition étaient donc consacrées aux appellations méridionales de la Vallée du Rhône, avec plus de 500 exposants regroupés au coeur même du Palais des Papes.
N'ayant qu'une journée sur place, il m'a fallu faire des choix.
Heureusement, le Vinocamp m'avait déjà donné l'occasion de découvrir de nombreux vins lors des différentes dégustations du week-end. J'ai donc pris le parti de privilégier les Master Classes pour découvrir ou redécouvrir les vins de 3 appellations : Beaumes-de-Venise, Tavel et Vacqueyras.
Ces Master Classes ayant été riches d'enseignements, je vous propose de les évoquer dans 3 billets spécifiques, ce qui me permettra de vous en dire plus sur ces 3 appellations et sur les vins dégustés sans rallonger à outrance ce billet.
Les soirées OFF en marge du salon Découvertes en Vallée du Rhône
Le Salon Découvertes en Vallée du Rhône, c'est aussi les soirées OFF (clin d'oeil au Festival d'Avignon connu pour ses programmes IN et OFF). Ainsi, une fois les portes du Palais des Papes refermées, les visiteurs avaient la possibilité de poursuivre les échanges et les découvertes en se rendant aux diverses soirées organisées par les syndicats ou par des groupements de vignerons.
Pour ma part, j'ai commencé les OFF le dimanche soir en me rendant à la Great Grenache Night, aussi connue sous le nom de G-Night. Vous l'aurez compris, c'est la Grenache, le cépage roi de la Vallée du Rhône sud, qui était la star de la soirée, avec une trentaine de vignerons venus présenter leurs vins majoritairement ou 100% Grenache. Je vous l'avoue, je n'ai pas tout goûté mais mes préférences sont allées vers des vins de Châteauneuf du Pape et vers les vins du domaine Amistat, un domaine né de la collaboration de deux amis, Olivier Cazenave et Julien Ditté (plus d'informations sur ces vins en cliquant ICI).
Le lundi soir, la soirée "My terroir is rich" à laquelle j'ai assisté mettait à l'honneur les appellations Côtes du Rhône Villages Sablet et Séguret, deux appellations qui s'étendent au pied des Dentelles de Montmirail et qui se déclinent en rouge, rosé et blanc. Là encore, pas mal de découvertes et quelques coups de cœur.
En appellation Sablet, j'ai aimé les blancs et notamment les millésimes 2011 du Domaine de Boissan et du Domaine Chamfort.
En appellation Séguret, ce sont les rouges du domaine Jean David (domaine bio) qui m'ont séduites.
Un seul regret, ne pas avoir eu la force (à cause de la fatigue accumulée et d'un palais saturé) d'aller ensuite à la soirée Prohibition organisée par le Syndicat des vins de Gigondas!
C'est tout, pour aujourd'hui.
La suite de mon escapade en Vallée du Rhône dans les prochains billets!