A la découverte du Château Larrivet Haut-Brion
Mercredi dernier, une fois n'est pas coutume, j'étais en vadrouille du côté de Bordeaux, et plus précisément au cœur de l'appellation Pessac-Léognan (une "jeune" appellation puisqu'elle date de 1987), pour répondre à l'invitation du Château Larrivet Haut-Brion.
Une invitation qui consistait à venir découvrir les vins de la propriété (je ne connaissais pour ma part que la cuvée Les demoiselles de Larrivet Haut-Brion en blanc, un vin que j'avais découvert et apprécié lors d'un déjeuner il y a quelques années) et à participer à un atelier création de recettes/accords mets & vins avec Anne, Audrey, Nathalie et Dorian du côté cuisine et Anne-Victoire, Emma et Hélène du côté vin.
J'étais partie pour faire un seul billet suite à cette escapade bordelaise, mais comme j'ai peur que ce soit un peu long, je vais finalement faire deux billets : un sur la propriété et un plus spécifique sur l'atelier "cuisine et vin".
Je vous propose donc de commencer par la découverte du Château Larrivet Haut-Brion que nous avons faite en compagnie d'un tandem de choc :
2 épicuriens dans l'âme pour qui le vin doit s'envisager de manière décomplexée car il est avant tout synonyme de plaisir et de bons moments partagés entre amis autour d'une table. Vu que c'est exactement ma vision du vin, nous ne pouvions que nous entendre !
L'histoire riche et complexe du Château Larrivet Haut-Brion
Le Château Larrivet Haut-Brion est une vieille propriété dont les premières traces remontent à 1820-1830. En 1840, la propriété est citée pour la première fois comme l'un des Premiers Crus de la commune de Léognan et obtient même, en 1898, la mention "cru exceptionnel de Léognan" dans le Feret, le guide de référence de l'époque.
Le Château Larrivet Haut-Brion n'a pas toujours porté ce nom.
Nommé successivement "Château de Canolle", "La Rivette" (du nom du cours d'eau qui traverse le parc), "Brion-Larrivet", ce n'est qu'à la fin du 19e siècle que le nom "Château Haut-Brion Larrivet" commence à s'imposer. Pas pour très longtemps puisque dans les années 20, le célèbre Château Haut-Brion se met à faire la chasse à ses homonymes. Grâce à son histoire, le Château alors nommé "Haut-Brion Larrivet" parvient à conserver le droit de garder "Haut-Brion" dans son nom mais convient à une inversion pour devenir le Château Larrivet Haut-Brion que nous connaissons aujourd'hui.
Si, du temps de sa splendeur, la propriété englobait 60 ha de vignes, 30 ha de prairie pour les animaux et 10 ha de bois, la crise de la viticulture dans les années 30 puis les difficultés au sortir de la Seconde Guerre Mondiale vont durement malmener le Château Larrivet Haut-Brion.
Quand la famille Gervoson s'intéresse à la propriété, cette dernière ne compte plus que 17 ha de vignes et 13 ha de parc boisé. Le château a quant à lui été acheté par un particulier.
Séduits par l'histoire riche et complexe de cette propriété et conscients de son potentiel, Philippe et Christine Gervoson, les actuels propriétaires, décident d'acquérir le Château Larrivet Haut-Brion en 1987 avec la ferme intention de lui redonner la place qu'il mérite.
Pour relever ce challenge et reconstruire l'unité viticole du Château, ils rachètent les terres d'autrefois et replantent.
Le domaine s'étend ainsi aujourd'hui sur 75 ha de vignes, dont 65 ha sont dévolus aux cépages rouges (majoritairement du Merlot, mais aussi du Cabernet Sauvignon et un peu de Cabernet Franc) et 10 ha aux cépages blancs (Sauvignon blanc et Sémillon).
A cela s'ajoutent plusieurs hectares de parc et de bois, ce qui fait que la propriété compte de nouveau une centaine d'hectares. Le château est lui aussi revenu dans le giron de la famille Gervoson, qui l'occupe aujourd'hui.
De la vigne au chai
Comme nous l'a expliqué Bruno, les vins du Château Larrivet Haut-Brion bénéficient de l'un des meilleurs terroirs de l'appellation Pessac-Léognan.
Afin de comprendre parfaitement ce terroir composé de graves argileuses, une étude géo-pédologique a d'ailleurs été conduite et a mené à une réorganisation du vignoble.
Une gestion parcellaire, voire micro-parcellaire, est appliquée à la vigne et cette dernière profite d'une agriculture raisonnée, non certifiée, avec une réduction des intrants et un enherbement à base de céréales.
Les vendanges se font intégralement à la main pour les blancs et pour les rouges, 70% des raisins sont récoltés de cette façon.
Du côté du chai, les infrastructures ont été modernisées.
On y trouve ainsi un pressoir pneumatique inerté, du tri optique, des œufs béton (qui préservent selon Bruno le côté variétal et l'identité du terroir), des petites cuves cubiques à remplissage gravitaire (qui ont remplacé le cuvier béton) ainsi que des cuves tronconiques en bois (pour l'élevage des blancs).
A propos des œufs béton, j'ai été agréablement surprise par les 2 œufs décorés croisés lors de notre visite du chai.
Ce sont les étudiants de l'ECV de Bordeaux (Ecole de Communication Visuelle) qui, à la demande de l'équipe du Château, ont travaillé sur le graphisme de ces œufs avec pour thème "le voyage".
L'expérience a été renouvelée cette année donc les visiteurs devraient bientôt découvrir de nouveaux œufs décorés, cette fois-ci sur le thème "voyage et jardin des sens".
Les vins du Château Larrivet Haut-Brion
Faire de très bons produits que les gens ont plaisir à boire
Voici l'objectif affiché par Bruno et l'équipe du Château Larrivet Haut-Brion.
Et franchement, si je me fie aux différents vins que j'ai pu découvrir pendant cette journée, ils s'en sortent plutôt très bien.
Les vins se déclinent en 3 gammes :
C'est dans cette gamme que vous trouverez le premier vin du Château, disponible en rouge et en blanc.
Ce sont ceux qui expriment le mieux le caractère du terroir de Pessac-Léognan et ils sont clairement taillés pour la garde.
Dans les deux couleurs, je les ai trouvés très élégants, avec une belle matière en bouche, de la longueur et de la complexité. Ce sont typiquement des vins que j'imagine très bien à table.
Côté rouge, j'ai eu une préférence pour le 2005 (composé à 55% de Merlot et à 45% de Cabernet Sauvigon).
Et côté blanc, j'ai été charmée par la complexité et le caractère du 2010 (80% Sauvignon, 20% Sémillon) et j'ai adoré aussi le 2004 (65% Sauvignon, 35% Sémillon), délicieux avec un bon comté.
Pour info, vous pouvez trouver cette gamme de vins chez les cavistes et à la boutique du Château (aux alentours de 38/40€ pour le Château rouge et 40/42€ pour le Château blanc).
Les "Demoiselles" sont un clin d'œil à Emilie, Charlotte et Valentine, les trois filles des propriétaires.
Si les vins du Château sont taillés pour la garde, la gamme "Les Demoiselles" se veut plus immédiatement accessible, en rouge comme en blanc, avec des vins qui privilégient la rondeur et le côté fruité.
C'est sans doute cela qui explique en partie le succès qu'ils rencontrent dans la restauration.
Moi j'ai bien aimé les deux couleurs, avec une légère préférence tout de même pour le blanc, parfait pour l'apéro.
Pour info, vous pouvez trouver cette gamme de vins chez les cavistes et à la boutique du Château (aux alentours de 20/22€), ainsi que chez Monoprix.
Ceux-là je ne les ai pas goûtés donc je vous invite à vous rendre sur le site internet de la propriété si vous voulez en savoir plus.
Oenotourisme au Château Larrivet Haut-Brion
Faire découvrir la propriété et ses vins d'une façon originale et décalée, voici l'un des chantiers auxquels s'est attelée Emilie dès son arrivée.
Exploratrice dans l'âme, elle a décidé de choisir le voyage comme fil conducteur.
En 2011, elle crée les "Oenofolies du Château Larrivet Haut-Brion", un concept unique de rencontres et d'échanges conçu comme un voyage des sens.
Chaque rencontre se tient dans un cadre unique et surprenant, propice à l'évasion.
Pour Emilie, il s'agit de renouveler la traditionnelle dégustation pour en faire un moment exceptionnel.
Je vous encourage à aller faire un tour sur le site internet de la propriété pour en savoir plus sur les différentes rencontres qui ont déjà eu lieu.
Là encore, Emilie a souhaité développé une offre oenotouristique originale et régulièrement renouvelée pour casser un peu les barrières qu'érige parfois le monde du vin.
Les amateurs de bonne chère seront ainsi ravis d'essayer l'un des accords gourmands proposés par le Château.
Le Château a aussi pensé aux parents en imaginant une visite spéciale ouverte aux plus petits. A l'heure du goûter (uniquement pendant l'été), les enfants pourront ainsi découvrir les chais de façon ludique et déguster des confitures et jus de raisins pendant que leurs parents dégustent les grands vins du Château.
Le Jardin d'Ivresse, dédié au vin, est le dernier projet d'Emilie.
La structure du jardin a été inaugurée en juin 2015 à l'occasion de Vinexpo mais les premières plantations ne commenceront qu'au printemps 2016.
Initialement, ce jardin devait être une roseraie pour faire écho à la création de la rose Demoiselles de Larrivet Haut-Brion mais au fil des échanges avec la paysagiste Soline Portmann, le projet a évolué pour devenir un jardin dédié au vin et imaginé sur la base d’une analogie entre le monde du jardin et le monde du vin.
La structure en piquets rappelle ainsi la structure des parcelles de vignes.
Les piquets de plus en plus grands (le plus petit fait 70cm et le plus grand 3m50) font écho au processus de croissance de la vigne au long de l'année.
La scénographie végétale évoquera quant à elle les caractéristiques des vins du domaine (20% du jardin sera dédié aux vins blancs et 80% aux vins rouges).
L’idée était de convertir la singularité des vins en singularité artistique, le tout en jouant avec les essences végétales, visuelles et olfactivesSoline Portmann
Je vous invite à aller sur le site de Soline Portmann pour en savoir plus sur ce qu'elle a imaginé pour ce Jardin d'Ivresse.
Les visiteurs peuvent dès aujourd'hui découvrir la structure en se baladant dans le parc du Château mais il faudra attendre quelques années pour voir le projet achevé. Moi en tout cas je suis impatiente de découvrir le résultat final !
Voilà, vous savez tout ou presque sur le Château Larrivet Haut-Brion.
Dans le prochain billet je vous raconterai notre atelier création de recettes/accords mets & vins.
Stay tuned ;)
Crédit photo : Rudy de l'Agence Kingcom pour la photo du jardin d'ivresse en perspective à travers son téléphone (photo que l'on voit dans le montage illustrant l'article).
Château Larrivet Haut-Brion
84, avenue de Cadaujac
33850 Léognan
Tel: 05 56 64 75 51
Email : contact@larrivethautbrion.fr
Site Internet : http://www.larrivethautbrion.fr/
Page Facebook : https://www.facebook.com/larrivethautbrion
Compte Twitter : Larrivet Haut-Brion @Chateau_LHB
Compte Instagram : @chateau_larrivet_haut_brion
Escapades en Armagnac : tourisme & oenotourisme en Gascogne
♫ ♫ L'Armagnac...c'est fini...♫ ♫
Non, non, cher lecteur, tu ne rêves pas, c'est bien du Hervé Vilard que j'ai parodié, mais c'est pour te consoler de l'infinie tristesse que tu vas ressentir en lisant que ceci est le dernier billet de mes Escapades en Armagnac (comment ça j'exagère ?!). Bon, reprenons...
♫ ♫ L'Armagnac...c'est fini...♫ ♫
Mais la bonne nouvelle c'est que contrairement à la chanson, je sais que j'y retournerai un jour et que j'écrirai donc de nouveaux billets sur le sujet. Mais patient il te faudra être jeune padawan car ce n'est pas pour tout de suite.
D'ici-là, j'ai quand même une bonne nouvelle pour toi car je t'annonce qu'il est très facile de venir découvrir par toi-même ce dont je t'ai parlé jusqu'à présent.
Le réseau oenotouristique : Escapades en Armagnac
En effet, l'oenotourisme est en plein essor au pays de l'Armagnac et le réseau d'accueil se structure en conséquence. Comme le BNIA fait bien les choses, il édite chaque année, au printemps, une carte du réseau touristique.
Un réseau qui porte le nom d'"Escapades en Armagnac" et qui compte à ce jour 123 domaines répartis sur les 3 départements de la zone Armagnac (le Gers, les Landes et le Lot-et-Garonne).
Tu peux trouver cette carte dans les offices de tourisme et les sites touristiques de la zone d'appellation.
Mais si tu veux préparer ton séjour avant de te rendre sur place, tu peux aussi te rendre sur le site internet du BNIA. Plus d'infos par ici : http://armagnac.fr/le-reseau-escapades-en-armagnac
Sache que certains des domaines référencés dans le réseau proposent également des prestations d'hébergement. C'est le cas notamment du Château de Mons et du Domaine de Paguy que j'ai évoqués dans mes précédents billets.
Le Château de Mons
Le Château de Mons se trouve à Caussens, ce qui est assez pratique si tu veux visiter des domaines dans l'appellation Armagnac-Tenarèze ou encore visiter la ville de Condom, qui possède un Musée de l'Armagnac.
Pour y avoir passé 2 nuits, je peux te dire que le cadre est très chouette (les photos parlent d'elles-mêmes), entouré de vignes et très calme.
En revanche, ne t'attends pas à y mener la vie de Château car les chambres sont confortables mais très simples. L'établissement est classé 3 épis pour ceux que ça intéresse.
Le Domaine de Paguy
Le Domaine de Paguy se trouve quant à lui à Betbezer-d'Armagnac, dans la zone d'appellation Bas-Armagnac, tout près de Labastide-d'Armagnac (où tu trouveras notamment un éco-musée de l'Armagnac).
Je n'y ai pas encore dormi mais j'avoue être littéralement tombée sous le charme de la maison et de ses propriétaires, donc je ne peux que t'encourager à essayer leurs chambres d'hôtes.
En ce qui me concerne, j'ai déjà prévu d'y emmener Monsieur le temps d'un weekend. Me reste à trouver quand !
A propos de timing, tu es peut-être en train de te demander quelle est la bonne période pour programmer ta virée en Armagnac. En fait, tout dépend de ce que tu souhaites voir de l'Armagnac, mais sache que si c'est la distillation qui t'intéresse, il y a un événement que tu ne peux pas manquer : la Flamme de l'Armagnac.
La Flamme de l'Armagnac
Chaque année, une fois les vendanges terminées, vient la période de la distillation. Celle-ci s'étend en général d'octobre à janvier et s'accompagne de festivités dans toute la Gascogne. Ce rendez-vous incontournable du vignoble est appelé "Flamme de l'Armagnac".
"La « Flamme », c’est cette période magique où l’alchimie opère : allusion au foyer brûlant de l’alambic, elle symbolise le moment où naît l’eau-de-vie nouvelle, que l’on fête un peu partout, autour de repas ou de manifestations toujours très riches de rencontres, d’authenticité, et de partage."
Cette année, les festivités démarrent ce weekend pour se terminer fin janvier.
Et même que tu peux carrément télécharger le agenda des événements sur le site du BNIA !
Pour info, le Château de Mons dont je te parlais plus haut organise 3 soirées dédiée à la distillation les 15, 22 et 23 novembre. Au programme, une visite des chais, suivie de la découverte de l'Alambic armagnacais en marche, avec des explications du distillateur, et d'un apéritif autour de l'Alambic. Le dîner a ensuite lieu dans une des salles de restaurant du Château et est animé par un magicien. Après le dîner, retour devant l'Alambic pour faire flamber la blanche d'Armagnac.
D'autres domaines proposent des dîners au pied de l'alambic donc je ne peux que te conseiller de prendre contact avec tes domaines préférés pour savoir s'ils organisent quelque chose.
Ça y est, tu meurs d'envie de sauter dans un avion/train/voiture (rayer la mention inutile) pour venir découvrir les mystères de la plus vieille eau-de-vie de France ?
Et si pour finir de te convaincre, je te disais qu'en plus de pouvoir savourer de superbes armagnacs, tu pourrais profiter de ce petit séjour pour découvrir la toute nouvelle Route du Foie Gras du Gers ?!
La Route du Foie Gras du Gers
Le Foie Gras c'est l'autre richesse du Gers. Une richesse que Gers Foie Gras, l'Union des Professionnels de l'IGP canard à foie gras du Sud-Ouest - Gers, a souhaité mettre à l'honneur à travers le lancement d'une Route du Foie Gras du Gers en juillet 2013.
L'idée est de rapprocher les acteurs de la gastronomie et du tourisme en associant la découverte du foie gras IGP du Gers à une expérience touristique et culturelle.
Si tu aimes le foie gras et que tu souhaites en savoir plus, je t'invite à aller sur le blog dédié à cette Route du Foie Gras du Gers : www.routedufoiegrasdugers-igp.org
Je te rappelle que le foie gras se marie très très bien à l'Armagnac. Si tu en doutes encore, relis mon billet sur les accords mets/armagnac.
Ça y est, je crois que tu as désormais toutes les infos dont tu as besoin pour organiser ton futur séjour au pays de l'Armagnac. Mais si tu as encore des questions, n'hésite pas à me laisser un commentaire ou à m'envoyer un message.
♫ ♫ L'Armagnac...c'est fini...♫ ♫
C'est ainsi que s'achève le récit de mes Escapades en Armagnac.
Si tu as loupé les précédents épisodes, tu peux les trouver juste en-dessous.
J'espère que cette petite incursion dans l'univers des spiritueux t'a plu.
Moi en tout cas, j'ai beaucoup apprécié ce weekend et je profite de ce billet pour remercier encore une fois le BNIA et les producteurs rencontrés pour leur accueil.
A bientôt pour de nouvelles aventures !
Retour sur le Vinocamp Jura
Le dernier week-end de juin le Jura accueillait une nouvelle édition du Vinocamp. Autant vous dire que dès que j'ai eu vent de cette destination, mon week-end était réservé. Je ne pouvais en effet pas manquer cette occasion rêvée d'approfondir ma connaissance du vignoble jurassien tout en assouvissant mon penchant non dissimulé pour le vin jaune et le comté. Mais rentrons dans le vif du sujet avec un retour éclair sur ce week-end vin 2.0 haut en couleurs...
Début des festivités le samedi à 9h à Arbois, et plus précisément au Château Pécauld, qui abrite le Musée de la Vigne et du Vin mais aussi le Comité Interprofessionnel des Vins du Jura (CIVJ).
Malgré le temps froid et pluvieux, l'accueil chaleureux de nos hôtes et la bonne humeur des participants ont tôt fait de réchauffer l'atmosphère.
La journée a débuté par une brève présentation des vins du Jura par le président du CIVJ, Jean-Charles Tissot, et son directeur, Baudoin de Chassey, suivie d'une intervention du maire d'Arbois, Bernard Amiens.
L'occasion de rappeler que le Jura figure parmi les premières régions françaises à avoir obtenu l'AOC. Aujourd'hui les vins du Jura, c'est 6 AOC dont 4 appellations géographiques (Arbois, Château-Chalon, Côtes du Jura, L'Etoile) et 2 appellations produits (Macvin du Jura et Crémant du Jura). C'est aussi un vignoble de 1850 ha qui fait la part belle aux cépages autchtones que sont le Poulsard, le Trousseau et le Savagnin, même si on y trouve aussi du Pinot Noir et du Chardonnay.
Le maire d'Arbois a évoqué quant à lui le passé historique de sa ville et n'a pas manqué de nous rappeler que si Arbois, capitale des vins du Jura, était indissociable de la tradition viticole, elle devait aussi sa renommée à l'un de ses célèbres habitants : Louis Pasteur. Celui à qui l'on doit la découverte de la pasteurisation est aussi le père de l’œnologie moderne grâce à ses travaux sur la fermentation.
Les présentations terminées, voici venue l'heure de définir les thèmes des ateliers de la journée. Comme toujours, les sujets intéressants ne manquaient pas et la difficulté consistait à faire son choix.
Les ateliers
Le mien se porta sur le thème Interpro 2.0 pour le 1er atelier de la matinée. Parmi les sujets de discussion abordés : la stratégie des vins du Jura qui se sont mis à l'heure du vin 2.0 en créant un blog et une page Facebook (adresses à retrouver à la fin de ce billet), les complémentarités des différents réseaux sociaux pour toucher des publics différents, mais aussi le type de contenus à diffuser et les problèmes rencontrés pour faire remonter les infos, avec à l'appui le retour d'expérience de représentants d'autres interprofessions.
La première session de l'après-midi me permit quant à elle d'aborder le thème de la vidéo dans l'univers du vin. L'occasion de râler encore et toujours sur cette foutue loi Évin et de réinsister sur la nécessité de signer la pétition Touche Pas A Mon Vigneron. Mais l'occasion aussi de montrer qu'il est possible de faire des choses intéressantes à travers les exemples de l'émission Millésime diffusée sur France3 Bourgogne, de la vidéo du Château La Levrette ou encore de la web série Awinelife. La conclusion de l'atelier : il y a de la place pour plus de créativité dans l'univers du vin, même avec les contraintes imposées par la loi Évin, donc il ne faut pas hésiter à utiliser la vidéo. Sans compter qu'une vidéo est 53 fois mieux référencée qu'un site internet sur Google!
Pour la dernière session de la journée, j'ai opté pour le thème "RP/blogueurs". Un atelier qui me confirma rapidement des incompréhensions des 2 côtés. Difficile de résumer cet atelier qui a généré pas mal de discussions, donc je vous invite à suivre le fil #Vinocamp sur Twitter pour prendre connaissance des quelques tweets échangés pendant la session.
Maintenant parlons un peu de vin!
"Il n'y a pas que le vin jaune dans le Jura!"
Voici en résumé le message que l'on a tenté de nous faire passer à travers les dégustations qui ont rythmé le week-end.
Car si le vin jaune est indissociable du Jura, il ne représente que 3% de la production.
Samedi, les vignerons venus nous faire déguster leurs produits pendant la journée et/ou lors de la soirée chez Henri Maire nous ont permis de découvrir les appellations Arbois et Côtes du Jura.
Dimanche, ce sont les appellations Château-Chalon et L'Etoile qui étaient à l'honneur avec une séance de dégustation "avec vue" sur le belvédère de Château-Chalon.
Des dégustations qui m'ont permis d'appréhender la richesse et la diversité des vins du Jura.
Les crémants d'abord m'ont beaucoup plu, tant en blanc qu'en rosé.
Côté rouge, j'ai découvert avec plaisir le Trousseau et le Poulsard, avec cependant une nette préférence pour le premier qui m'a semblé avoir plus de caractère et de complexité.
Si les blancs floraux ne m'ont pas particulièrement séduite, j'ai en revanche particulièrement apprécié bon nombre des blancs tradition que j'ai eu l'occasion de goûter. Il faut dire que je suis fan des élevages sous voile et le Savagnin se prête très bien à ce type d'élevage.
Quant au vin jaune, je pensais le connaître mais j'ai été bluffée par la diversité des vins jaunes dégustés pendant le weekend et par les différences de profil gustatif entre les appellations.
Ce week-end m'a enfin permis de découvrir avec un plaisir non dissimulé 2 autres spécialités du Jura : le vin de paille, qui est un liquoreux, et le macvin, qui est une mistelle.
En résumé, de belles découvertes mais aussi et surtout de belles rencontres avec des vignerons passionnés et passionnants.
Rendez-vous sur la page Facebook de Very Wine Trip pour découvrir en images une petite sélection des vins qui m'ont le plus plu dans l'album photo du week-end.
Dernier volet de ce week-end : l'oenotourisme
Car le Jura joue à fond la carte de l'oenotourisme.
Le vignoble du Jura, qui s'étend de Salins-les-Bains au Nord à Saint-Amour au Sud, est d'ailleurs une destination reconnue par la marque "Vignobles et Découvertes".
La balade du dimanche nous a permis de découvrir de splendides paysages et quelques lieux incontournables comme la cascade et les grottes de Baume-les-Messieurs ou encore le charmant village de Château-Chalon.
En tout cas, ce court weekend aura suffi à me convaincre que ce département valait vraiment le détour et méritait d'y revenir. Que vous soyez amateurs de vin, de gastronomie ou de belles pierres, soyez certains que vous trouverez votre bonheur en visitant le Jura!
Plusieurs événements rythment l'année, mais le plus célèbre d'entre eux est certainement la Percée du Vin Jaune. C'est pourquoi je vais terminer ce billet avec une vidéo revenant sur l'édition 2013 de cette manifestation.
Et pour en savoir plus sur les vins du Jura, je vous invite à vous rendre sur leur blog : http://www.blog-jura-vins.com/ et sur leur page Facebook : https://fr-fr.facebook.com/juravins
https://www.youtube.com/watch?v=YJI6AeHIgE8