#VDV63 : la patience...ou l'art d'espérer
J'ai beau avoir choisi le thème de ces VDV #63, en tant que présidente éphémère des Vendredis du Vin, j'ai tout de même eu des difficultés à trouver le sujet de ma participation. Une raison toute simple à cela : je ne suis pas patiente !
Je ne le suis pas dans la vie, et je ne le suis pas non plus pour tout ce qui a trait au vin. Dans ce dernier cas, j'ai quelques excuses. La première étant que je n'ai pas de vraie cave, mais seulement une petite armoire d'appartement, pas du tout adaptée pour faire vieillir des vins. La seconde excuse tient à mes parents et grands-parents qui n'en avaient pas non plus, donc je n'ai jamais eu l'habitude d'ouvrir de vieilles bouteilles en famille pendant mes jeunes années. Là, vous êtes sûrement en train de vous dire "Pourquoi diable avoir choisi ce thème si la patience n'est pas son fort ?"
Quand un Chemin de Moscou invite à la patience...
Tout a commencé avec un magnum de Chemin de Moscou du Domaine Gayda que l'on m'a offert à Noël. C'est un domaine que j'aime beaucoup, et une cuvée que j'apprécie également. Autant vous dire que j'avais des projets pour ce magnum dans un futur relativement proche. Mais ça c'était avant !
Avant de passer sur le stand du Domaine Gayda lors de mes tribulations à Millésime Bio et avant de discuter avec Vincent Chansault, le winemaker au domaine, de ses vins et de mon fameux magnum. Quand la personne qui est derrière le vin que vous aimez vous explique que ce dernier mérite vraiment qu'on l'attende encore quelques années (4-5 ans dans mon cas), vous avez du mal à faire la sourde oreille. Alors oui, j'aime ce vin, et pour l'avoir goûté dans ce millésime, je l'aime déjà tel quel. Sauf que voilà, à force de vouloir jouir trop vite du plaisir procuré par ce vin, je me suis rendue compte que je passais effectivement à côté de ce qu'il pourrait devenir, de son évolution vers plus de complexité. Une complexité qui pourrait potentiellement me séduire encore plus...
Faisons un parallèle en prenant l'exemple de Sean Connery (oui, oui, j'ai bien dit Sean Connery et non, je n'ai pas bu avant d'écrire ce billet, attendez que je vous explique !). Sean Connery donc, est à mes yeux l'exemple parfait de l'acteur que l'on jugeait séduisant "jeune", du temps des James Bond, mais qui est pour moi bien plus sexy et séduisant "vieux". C'est vrai qu'il n'a plus le physique (ni les muscles) d'un jeune premier. Il a des rides, les cheveux blancs...Un visage marqué par la vie en somme. Mais c'est justement ce vécu qui lui donne un ne sais quoi de plus qui le rend si charismatique à mes yeux. Pour un vin, j'imagine aisément que cela puisse être pareil.
J'ai donc décidé d'attendre (ou du moins, d'essayer d'attendre) mon Chemin de Moscou, en espérant qu'il vieillisse aussi bien que Sean.
Il me fallait donc trouver un autre sujet pour mon billet pour les #VDV63...
J'ai par conséquent essayé de me remémorer mes quelques expériences avec des vins de plus de 10 ans. Pas très compliqué, vu que ces expériences se comptent presque sur les doigts d'une main.
Patience et Bordeaux...
Il y a d'abord eu quelques vins de Bordeaux. Les Bordeaux font partie de ces vins que je ne commence à trouver intéressants que quand ils ont atteint un certain âge, pour ne pas dire un âge certain. Dans la jeunesse, je trouve qu'ils manquent souvent de finesse, d'élégance, de complexité. Mais il est vrai qu'en les attendant je ne doute pas que certains puissent au final me plaire.
J'ai par exemple eu l'occasion de goûter la Mission Haut-Brion en rouge dans 2 millésimes différents : un 1987 et un 2004. Eh bien, pour le coup, le 1987 m'a vraiment déçue. Je ne sais pas si c'est parce que j'en attendais beaucoup, parce que l'accompagnement en termes de mets ne convenait pas ou si tout simplement le vin avait été mal conservé, mais le moins que l'on puisse dire c'est que ce vin m'a laissée sur ma faim. C'est donc avec peu d'enthousiasme que j'ai ouvert plus récemment la bouteille du 2004. Et là, le charme a opéré comme par magie. J'ai apprécié ce vin, savouré sa complexité, même si je me suis aussi dit qu'il aurait pu être encore meilleur dans quelques années.
Je retiens aussi cette dégustation d'un Yquem 1998. Bon là, je n'en ai bu qu'une toute petite gorgée mais cela a suffi à me transporter. Une telle complexité dans ce vin ! Je suis convaincue que les liquoreux font partie de ces vins qui méritent d'attendre un moment en cave pour dévoiler toute la palette de leurs arômes. On les trouve souvent lourds, mais ce nectar qui a glissé sur ma langue était tout sauf lourd. Après tant d'années il avait réussi à conserver cette pointe d'acidité qui venait contrebalancer le sucre, et la richesse de ses arômes était incroyable (et pourtant je crois que 1998 n'est pas un grand millésime d'Yquem). Bref, il valait le coup d'attendre ! Et il va sûrement falloir que je m'arme de patience avant de pouvoir retremper mes lèvres dans ce vin...
Patience et champagne...
J'ai aussi eu l'opportunité de goûter 2 cuvées de champagne dans des millésimes un peu âgés : la Cuvée Cristal de Roederer 1994 et la Cuvée n°728 de Jacquesson.
Des styles différents, mais 2 cuvées qui ont su me prouver que le champagne vieillissait très bien et présentait des arômes vraiment intéressants en prenant un peu de bouteille.
Vauvenargues disait dans ses Réflexions et Maximes :
La patience est l'art d'espérer.
Bien qu'éternelle impatiente, j'aime bien cette idée.
Je vais donc tâcher de faire davantage preuve de patience dans le vin pour espérer découvrir les secrets que peuvent me réserver ces vieilles bouteilles oubliées au fond d'une cave...
Pour retrouver les autres participations à l'occasion des Vendredis du Vin, suivez les hashtag #VendredisduVin ou #VDV63 sur Twitter. Et rendez-vous dans quelques jours sur le blog pour le résumé de ces VDV #63, avec toutes les participations.
"Demain, puis demain, puis demain glisse à petits pas de jour en jour jusqu’à la dernière syllabe du registre des temps…"
Ce mois-ci, j'ai l'honneur de présider les Vendredis du Vin, un événement mensuel que j'apprécie particulièrement pour les valeurs de partage qu'il véhicule. Et ce que j'aime aussi, c'est l'idée que tout le monde puisse y participer, blogueur ou non. C'est donc avec un grand plaisir que j'accueille aujourd'hui sur mon blog Boris Politi (Champagnes François Diligent) pour lui permettre de partager avec vous et avec la communauté des Vendredis du Vin ce que lui a inspiré le thème que j'avais choisi pour cette 63ème édition : la patience.
Je vous souhaite une bonne lecture et laisse la parole à Boris...
Demain, puis demain, puis demain glisse à petits pas de jour en jour jusqu’à la dernière syllabe du registre des temps…
En réalité cette citation de Macbeth que je porte en moi jour après jour, mois après moi(s), je la porte de guingois... et elle devient « jour après jour sur le registre interminable du temps »... Voilà, avec une seule citation, j’ai réussi à montrer à la fois mon impatience et ma peur du temps qui passe (ainsi que ma capacité de synthèse)…
Depuis que je m’intéresse au vin je déclare à qui veut l’entendre que le vin est l’application matérielle d’une philosophie... Et que par voie de conséquence le vin ressemble à son créateur... Et que si ce n’est pas le cas, s' il y a un hiatus, un « gap » entre le vin et son créateur, si l'un n’était pas directement lié à l’autre par ses qualités intrinsèques alors le vin ne pouvait pas être bon... C’était à tel point que nous avions imaginé avec un ami écrire un livre sur des vignerons emblématiques avec d’un côté un questionnaire de « Proust » et de l'autre un guide de leurs cuvées...
Ma relation à la patience étant donc définie en négatif (bref je suis impatient), j’ai besoin de trouver des remèdes, des stratégies qui me permettent d’attendre ou qui me permettent de n'avoir pas à attendre...
Première stratégie, changer son goût pour ne plus être dépendant du vieillissement d'un vin, pour apprécier voire n'aimer que les vins jeunes... L’application de cette stratégie d’évitement m’a été facilitée par deux choses... Un palais de gros fumeur... (enfin plus exactement 0.5 mm de goudron sur la langue en permanence)... qui faisait que je n aimais que les vins sur la puissance, la jeunesse !! Les vins qui déménagent avec du bois et des tannins si possible agressifs ! Les blanc sur l’austérité et l’acidité, les rouges avec des lames de rasoirs... J'ai aussi travaillé pendant 10 ans à l'exportation des vins et à l’export, nos amis anglo-saxons veulent le dernier millésime, pas celui d'il y a 3 ans qui est prêt a boire, non... celui de la dernière vendange !! J'ai depuis arrêté de fumer...et je passe plus de temps en France, les choses changent...
Deuxième stratégie qui consiste à s’obliger à respecter le temps... Pour cela il existe plusieurs tactiques adaptées à différentes situations.
La tactique de la cave personnelle... Certains d'entre nous ont des caves perso complètes, organisées, remplies de vins divins et de nectars ( blah blah ad lib)... La mienne est remplie mais je ne sais pas de quoi au juste... Car je refuse de la ranger, j'entasse les cartons près de la porte, des fois je n’arrive plus à ouvrir la porte de la cave qui est bloquée par les cartons alors je vide les cartons sur des étagères... En fait, rien n'est organisé, je mets les bouteilles là où il y a de la place... Car surtout je ne veux pas savoir ce que j’ai ... J’aime aller explorer la cave telle une caverne d'ali baba et retrouver par hasard de vieux amis que je croyais disparus... Telle cette caisse de 12 de Cru Barrejats de Mirelle Daret... ou ces vieux Raymond Boulard époque pré Francis Boulard et fille... ou ce vieux mis en cave 83 de Diebolt Valois... Je suis un peu moins heureux quand je retrouve une caisse de rosé de Provence 2004... ou ces vieux Villatade (je les avais oubliés eux, c'est un post de Sandrine de la Pinardothek qui me les a ramenés sur le devant de ma mémoire) qui n'ont rien à faire dans ma cave (m’en fous, je les garde, j'ai la dent longue). Cela dit, cela amène à une variation par la force des choses de la première stratégie... En plus des vins jeunes, il faut avoir ou avoir créé une véritable passion pour les vieilles quilles sur des goûts tertiaires...
La tactique professionnelle... T’es provençal, tu bosses dans le vin, pourquoi tu vas pas faire du rosé de Provence !! C’est parfait pour les impatients ça ! Ben non... Tu vas faire du champagne, un peu comme une conduite contre-phobique, un pinard bien compliqué, en plus tu décides (à cause d'une phrase dite par Pierre Larmandier qui se plaignait de vendre des vins de plus en plus jeunes... Terre de Vertus de Larmandier arrête le temps, vous saviez pas ça, le tour de la ville à genoux pour en boire) que pour tes champagnes tu pousseras le vieillissement de façon arbitraire jusqu’à au moins 5 ans, si possible 8... Impatient et MASO !!
Quand tu pousses un peu plus loin le raisonnement tu te dis "ok, le vin doit ressembler à son créateur, je fais du champagne et je suis impatient... pourquoi donc ? y a-t-il une incohérence ?", et finalement tu comprends que c’est pour être immortel qu'il reste du plaisir à donner à d'autres... Plus tard quand tu ne seras plus mais que tu seras reconnu (en fait, t’essayes d expliquer ta mégalomanie a posteriori)...
Mais putain(g) c’est long !!!
Boris Politi
PS: il n y a pas de description de vin, c'est voulu... C'est une règle que je me suis imposé depuis iachos au début des années 80 heu pardon 2000... Les vins cités, leurs auteurs le sont volontairement... J'avoue que j'ai pas la patience d’essayer de parler de... trop long ! Bref, j'essaye de vous faire sourire ou en tout cas de vous embarquer sur des chemin plus droits qu'ils n'y paraissent.
#VDV63 : Éloge de la patience...
Nous y voilà, il fallait bien que ça arrive un jour, après notre chère Véronique du Mas Coris, me voici présidente des Vendredis du Vin pour cette 63ème édition. La pression est montée ces dernières semaines... Qu'allais-je donc bien pouvoir vous proposer pour ces VDV #63 ?
Pour avoir listé l'ensemble des thèmes proposés depuis le début des Vendredis du Vin (vous trouverez tout ça sur la page du groupe pour ceux que ça intéresse), je me suis vite rendue compte qu'il n'était pas si aisé de trouver un sujet qui n'ait pas déjà été abordé, ou d'en trouver un déjà abordé il y a longtemps mais à attaquer sous un angle nouveau.
Février oblige, j'ai envisagé un temps de choisir un thème en lien avec la Saint Valentin mais ça ne m'inspirait pas plus que ça, même si j'aimais beaucoup l'idée de déclarer sa flamme à un vin.
Ce ne sera donc pas le thème de ces VDV #63.
Cependant, puisque j'aimais bien cette idée, j'en profite pour faire un petit aparté. Il se trouve que les vins du Château de Reignac ont eu une idée similaire et vous propose de leur envoyer votre lettre d'amour pour tenter de gagner une bouteille jusqu'au 12 février (plus d'infos sur la page Facebook du domaine). Donc, si vous connaissez et aimez ces vins, prenez votre plus belle plume pour leur dire tout votre amour. Fin de l'aparté, revenons-en aux Vendredis du Vin !
C'est sans le moindre début d'idée de sujet que je suis partie la semaine dernière à Montpellier. Et finalement, c'est là-bas, en discutant avec plusieurs vignerons, que m'est venue l'idée du thème pour cette 63ème édition des Vendredis du Vin.
Ce mois-ci, je vous invite donc à plancher sur le sujet suivant : Éloge de la patience.
[P.S: Que ceux qui me connaissent bien et sont en train de se marrer à l'association de ma personne au terme "patience" cessent immédiatement ;-)]
Libre à vous d'aborder ce thème comme vous le souhaitez !
Envie de parler de "vieux" vins qui valent le coup d'attendre ? Envie de nous conter une verticale qui vous a particulièrement marqués ? Envie d'évoquer la patience nécessaire dans l'apprentissage du vin ou encore dans le travail du vigneron à la vigne ou au chai ?
Envie au contraire de faire l'éloge de l'impatience ?
Tout est permis donc ne vous sentez pas bridés et laissez libre cours à votre imagination. L'important c'est de participer et surtout de se faire plaisir !
Côté pratique, vos participations sont attendues pour le Vendredi 28 Février à partir de 0h01.
Si vous avez un blog, il suffit de poster votre participation sur votre blog, avec un lien vers l'annonce du thème, mais n'oubliez pas de la poster aussi sur la page des Vendredis du Vin dédiée à l'événement.
Si vous avez un blog, mais pas de Facebook, laissez un lien vers votre billet en commentaire ici et je m'occuperai de le partager.
Si vous êtes SBF ("sans blog fixe"), je me ferai un plaisir de vous héberger sur le mien pour l'événement, donc n'hésitez pas à m'envoyer votre texte à l'adresse suivante : verywinetrip [at] gmail.com.
L'éternelle impatiente que je suis (que voulez-vous, on ne peut pas avoir que des qualités !) vous donne donc rendez-vous le 28 février ici et sur les réseaux sociaux pour célébrer ces VDV #63.
J'ai hâte de vous lire et de découvrir plein de jolies bouteilles, alors lancez-vous !
Crédit pour la photo illustrant l'article : Kuzma
#VDV62 : La Grande Année de Bollinger pour m'accompagner en 2014
"LE vin d'un tournant de votre vie..."
Quand j'ai lu le thème proposé par Véronique du Mas Coris, je me suis dit qu'elle ne pouvait pas mieux tomber.
Car si ce début d'année 2014 a été riche en célébrations (le premier anniversaire du blog il y a quelques semaines, le mien il y a quelques jours...), il a aussi été synonyme de nouveau départ, puisque je me suis lancée dans l'aventure de l'entrepreneuriat.
Comme le disait très justement Éric Leblanc dans son billet pour ces Vendredis du Vin, se lancer dans une nouvelle aventure c'est un mélange d'excitation et d'appréhension. Un projet ça se mûrit, donc cela fait un moment que l'idée me trottait dans la tête, et maintenant qu'elle a abouti à quelque chose de concret, j'ai hâte de rentrer dans le vif du sujet !
Et en même temps, après un peu plus de 7 ans en tant que salariée, et bien qu'ayant eu des postes à responsabilités, me dire que je vais être mon propre patron me fait aussi un peu peur. Sans compter que je me lance dans un domaine, à la fois proche et différent du mien.
Mais voilà, l'envie de me consacrer à l'aspect qui m'a le plus plu dans mon job au cours de ces derniers années tout en me rapprochant de ma passion et en mettant enfin à profit des compétences techniques assez peu exploitées jusqu'à présent, ont suffi pour me convaincre de me lancer dans l'aventure.
Après tout, 100% des gagnants ont tenté leur chance comme on dit à la Française des Jeux !
Mais revenons-en au vin, puisque c'est de ça qu'il est question dans les Vendredis du Vin.
J'aimerais que cette année soit riche en rencontres, en projets, en clients satisfaits...alors quand j'ai réfléchi au vin qui pourrait m'accompagner j'ai tout de suite pensé à un champagne qui me faisait envie depuis un moment (notamment à cause d'une certaine blogueuse belge qui, dit-on, porte des escarpins rouges et passe son temps à nous dire tout l'amour qu'elle a pour ce champagne).
Concernant la cuvée, c'était tout trouvé. L'objet de ma convoitise ne pouvait mieux porter son nom : La Grande Année de Bollinger.
La Grande Année de Bollinger 2004
J'ai eu la chance de pouvoir savourer ce champagne le soir de mon anniversaire (grâce à mon cher et tendre que je remercie), et je suis complètement tombée sous le charme.
Déjà, d'un point de vue purement "marketing", le coffret est très chouette. Il y a même un petit livret qui accompagne la bouteille dans lequel on trouve (en plusieurs langues) quelques explications sur la vendange 2004 et sur la cuvée, ainsi que cette fameuse citation de Madame Jacques Bollinger.
D'habitude, j'ai une préférence pour les blancs de noirs (c'est-à-dire des champagnes élaborés à base de cépages rouges), que je trouve plus complexes, mais pour La Grande Année de Bollinger, j'étais prête à faire une exception. D'autant plus que dans cette cuvée, le pinot noir est majoritaire (66% de Pinot Noir, 34% de Chardonnay).
Cette Grande Année n'était certainement pas à son apogée en terme de maturité (le millésime 2004 reste "jeune" et doit certainement encore pouvoir supporter sans souci quelques années en cave) mais laissez-moi vous dire que ce champagne était déjà grand, et même très grand. Finesse des bulles, complexité des arômes, ampleur en bouche, longueur de folie...Bref, si je n'ai pas "pleuré de bonheur" en buvant ce champagne, il m'a suffisamment épatée pour que j'en redemande ! J'aurais d'ailleurs bien fait tout le repas avec, si le plat s'y était prêté.
Mais il faut savoir raison garder car cette petite chose n'est pas donnée.
Si le millésime 1999 que j'ai croisé chez un autre caviste me fait déjà de l'œil, je le garde pour plus tard quand j'aurai, je l'espère, plein de projets en cours et mes premiers clients satisfaits à célébrer ;)
Et vous, quel vin auriez-vous choisi pour accompagner cette nouvelle année ?
P.S : Retrouvez les autres contributions sur la page Facebook de l'événement.
#VDV61 : Il était une fois...dans le Minervois
Il était une fois David du blog Abistodenas.
David aimait le vin, les plaisirs de la table...et les contes. Aussi, lorsque David se vit couronné roi temporaire du royaume des Vendredis du Vin, il se dit qu'il aimerait bien que les habitants de son nouveau royaume lui racontent de belles histoires. Ni une, ni deux, il prit sa plus belle plume et rédigea sa demande...
C’est pourquoi chers amis de la dive bouteille, je vous propose de vous assoir autour du feu, il y aura peut-être une guitare, Hugues Aufray nous donnera une petite tape sur l’épaule pour lancer les hostilités et surtout quelques canons trôneront à nos côtés pour illustrer ce retour en enfance fait de contes, fables et histoires de tire-bouchons. Car vous l’aurez compris, à l’occasion de cette 61ème édition des Vendredis du Vin, il vous faudra trinquer avec les Trois Petits Cochons, ou festoyer à la table du Loup, si vous n’avez pas déjà succombé aux caprices de la Princesse au Petit Pois.
Alors que décembre s'apprête à pointer le bout de son nez, voilà un bien joli thème que celui des contes.
Pour ne rien vous cacher, j'ai toujours adoré les contes.
J'aime les contes de fées, les histoires qui finissent bien mais aussi celles qui font peur, tous ces récits qui vous emmènent ailleurs.
Il m'arrivait encore, il y a peu, d'écouter dans ma voiture le soir en rentrant les histoires racontées par Elodie Fondacci dans "Des Histoires en Musique" sur Radio Classique, alors que ce programme était plutôt destiné aux enfants.
J'aime qu'on me raconte des histoires, et pour moi, le vin est un merveilleux conteur.
Si vous prenez le temps de l'écouter, il vous chuchotera à l'oreille son histoire, celle de sa terre, celle de l'homme ou de la femme qui l'aura façonné...
J'étais ainsi partie pour écrire quelque chose sur le vin en général en tant que conteur d'histoires et puis je suis tombée successivement sur 2 bouteilles qui m'ont fait changer d'idées car elles m'ont remémoré des souvenirs.
Ces 2 bouteilles, qui évoquent par leur nom l'univers des contes, m'ont en effet renvoyée à mon enfance et à mes grands-parents.
Raconte-moi des histoires...
Mes grands-parents maternels d'abord, qui m'avaient abonnée à la série de cassettes et livrets "Raconte-moi des histoires".
L'écoute de ces cassettes était un véritable rituel.
Je me souviens de la petite table en bois, accompagnée de sa petite chaise, sur laquelle on m'installait pour déjeuner ou prendre mon goûter. A côté de la petite table, se trouvait mon lecteur de cassettes. J'étais tellement contente quand j'appuyais sur la touche lecture et que j'écoutais toutes ces belles histoires. Mes préférées étaient celles relatant les aventures du petit chat noir Gobbolino, mais il y avait aussi des histoires inspirées des fables de La Fontaine ou de contes connus.
Mon grand regret est de ne plus retrouver ses cassettes aujourd'hui alors que je prendrais tant de plaisir à les réécouter. Mais figurez-vous qu'en recherchant un visuel des livrets pour illustrer ce billet, je suis tombée sur une page Facebook créée par un passionné qui essaye apparemment de reconstituer la collection sous forme numérique. Je sens que je vais aller regarder cela de plus près très vite ! :-)
Si j'aimais beaucoup mes cassettes de "Raconte-moi des histoires", j'aimais encore plus les histoires que me racontaient mon grand-père paternel, décédé depuis maintenant plus de 10 ans.
Là aussi, je me souviens du rituel de la sieste. A chaque fois que j'allais en vacances chez mes grands-parents en Ardèche, la sieste post repas était incontournable. Sauf que quand on est enfant, on n'a pas toujours envie d'aller se coucher. Alors pour me convaincre de filer dans mon lit pour la sieste, mon grand-père avait l'habitude de me raconter des histoires. Il y en avait plusieurs, mais celle dont je me souviens le plus c'est celle du Petit Chaperon Rouge. Je ne sais pas pourquoi mais j'adorais quand mon grand-père me contait les aventures du Petit Chaperon Rouge. Peut-être parce qu'en Ardèche, avec la forêt pas très loin de la maison, j'avais l'impression que l'histoire était plus crédible.
Les 2 bouteilles dont je vais vous parler m'ont justement rappelé les péripéties du Petit Chaperon Rouge...
Il était une fois...dans le Minervois
Sans que cela ait été prémédité de ma part, il se trouve que ces 2 bouteilles viennent du Minervois.
Et toutes les 2 proviennent de domaines pratiquant l'agriculture biologique, et même la biodynamie dans le cas du second.
♫ ♫ Promenons-nous dans les bois, pendant que le loup n'y est pas...♫ ♫
La première bouteille va justement nous emmener dans un bois, puisqu'il s'agit du Bois des Merveilles 2011 de Jean-Baptiste Sénat.
Voilà une bouteille qui se devait de figurer dans la liste des vins dégustés à l'occasion des Vendredis du Vin en mode "Il était une fois" ! C'est ce que je me suis dit dès que mes yeux se sont posés sur son étiquette lors d'un passage chez mon caviste pour la sortie des vins nouveaux.
Bien que je n'ai jamais goûté de vins de Jean-Baptiste Sénat, celui-ci ne m'était pas inconnu car je me souvenais qu'il figurait parmi les vignerons préférés de notre cher président du mois.
Après un carafage d'1h30 conseillé par mon caviste, place à la dégustation.
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La robe est très sombre.
Le nez me plaît immédiatement, et m'emmène au milieu des bois où je m'imagine savourer des mûres sauvages.
Dès la première gorgée, j'ai le sourire jusqu'aux oreilles. C'est à la fois gourmand et complexe. On décèle un élevage sous bois, mais ça reste très léger. Je retrouve cette mûre sauvage qui m'avait chatouillé le nez. Le vin a du volume et enveloppe mon palais, tout en se faisant velours sur ma langue. Une merveille ! Et en plus, ce vin est doté d'une belle longueur, qui fait qu'on en profite encore un moment après.
Bref, vous l'aurez compris, j'ai été plus qu'emballée par ce Bois des Merveilles de Jean-Baptiste Sénat !
Voici quelques infos supplémentaires sur ce vin, glanées sur le site internet du domaine :
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Appellation : Minervois AOC
Cépage : Carignan 75%, Grenache 15%, Mourvèdre 15%.
Age des vignes : 60 ans pour les Carignans, 100 ans pour les Grenaches, 50 ans pour les Mouvèdres.
Terroir : Lentilles siliceuses de garrigue.
Conduite du vignoble : Gobelet.
Rendement : 30 hl/ ha.
Vinification : Raisins égrappés.
Cuvaison : 20 jours.
Elevage : 18 mois dans des demi muids de 600 litres de plusieurs mois.
Mise en bouteille : Au Domaine par nos soins, sans filtration, jour fruit.
♫ ♫ Promenons-nous dans les bois, pendant que le loup n'y est pas...
...si le loup y était, il nous mangerait ! ♫ ♫
Hier, alors que j'avais déjà mon vin pour aujourd'hui, voilà que lors de l'inauguration dans une nouvelle cave toulousaine place St-Georges, Lacrima Vini, mon chemin croise celui d'un autre vin, pleinement dans le thème lui-aussi de ces Vendredis du Vin...
Le domaine s'appelle Le Loup Blanc.
Presque toutes les cuvées de ce domaine portent des noms évoquant l'univers des contes.
Hier, 2 cuvées étaient disponibles : "Le Régal du Loup" et "La Mère-Grand".
J'ai opté pour la seconde, millésime 2011.
En l'ouvrant hier soir, le premier nez m'a fait me dire qu'un peu d'aération lui ferait le plus grand bien.
Du coup, comme pour le précédent, je l'ai carafé, avant de le déguster, mais moins longtemps car il était déjà tard. A posteriori, je suis convaincue que ce vin aurait été encore meilleur en l'aérant un peu plus longtemps.
Le nez se fait effectivement plus charmeur au fil du temps.
En bouche, le vin est riche. Côté arômes, moi ça m'évoque plutôt les fruits noirs. Les tanins sont présents mais fins. C'est bon, c'est long, mais à mes yeux, c'est un vin qui s'exprime beaucoup mieux à table que seul. Il a besoin d'un plat à sa hauteur pour s'épanouir pleinement. Je vois bien une viande, et pourquoi pas un gibier.
Sur le site, il y a des infos, mais sur le millésime 2010 :
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Appellation : AOP MINERVOIS
Cépage: Carignan 40 % - Grenache 60%
Terroir: Calcaire
Rendement: 25 Hl/ha
Age des vignes: 60 ans
Elevage: 12 mois en cuve tronconique bois puis 6 mois en cuve béton.
Je ne m'en suis pas souvenue tout de suite, mais au moment de jeter la bouteille tout à l'heure, je me suis rappelée avoir lu quelque chose sur ce domaine dans 180°C.
Et non seulement, il y a bien un article fourni sur ce domaine dans le premier numéro de 180°C, mais il a en plus été écrit par l'un de nos vendredistes, Michel Smith. Je ne peux que vous encourager à lire son reportage, qui est très bien écrit et superbement illustré par les photos de Éric Fénot.
Merci David pour avoir trouvé ce joli thème qui m'a remémoré de bons moments et m'a permis de découvrir 2 domaines, dont j'ai hâte de déguster le reste de la gamme.
N'oubliez pas d'aller lire les contributions des autres participants. Sur Twitter, le hashtag c'est #VendredisduVin.
Petit message aux toulousain(e)s qui me lisent :
Vous pouvez retrouver le Bois des Merveilles à L'Envie du Sud, place des Carmes, et la Mère-Grand chez Lacrima Vini, place St Georges.
Moi, je vous laisse en musique avec, pour rester dans le thème, Cendrillon...
http://www.youtube.com/watch?v=5MzQ42mHNRU