Tom Fiorina, un américain amoureux de la Corse...au point d'en faire des guides !
[ENGLISH VERSION OF THIS ARTICLE AVAILABLE AT THE END OF THE FRENCH VERSION, BELOW THE BEACH PICTURE]
Les lecteurs fidèles que vous êtes connaissent mon amour pour la Corse et pour ses vins. Eh bien figurez-vous que j'ai trouvé à Toulouse un autre grand amateur des vins corses en tombant par hasard sur le compte Twitter de Tom Fiorina.
Tom Fiorina est américain, mais vit depuis 2007 tout près de Toulouse.
Diplômé du DNO (Diplôme National d'Œnologue), il aimerait bien pouvoir posséder ses propres vignes et faire son vin un jour, en Corse ou dans le Sud Ouest, mais en attendant, il écrit sur le vin et les spiritueux (Armagnac notamment) sur son blog www.thevineroute.com.
Comme je le disais plus haut, ce qui a attiré mon attention, c'est son intérêt pour la Corse et le fait qu'il ait écrit des guides sur les vins corses.
Ayant eu l'occasion de croiser Tom il y a 2 semaines lors du déjeuner organisé par les Côtes de Gascogne, j'en ai profité pour lui poser quelques questions afin de savoir comment lui était venu sa passion pour la Corse et ce qui l'avait poussé à écrire ses guides sur les vins corses.
Si vous passez l'été en Corse ou prévoyez de visiter l'Ile de beauté et ses vignobles dans les mois à venir, je vous conseille de jeter un œil aux guides de Tom.
Il a écrit 4 guides, dédiés aux principales villes de Corse et leurs environs : Ajaccio, Bastia, Calvi, Bonifacio. S'ils mettent surtout l'accent sur le vin et les vignerons, vous y trouverez aussi des infos sur la culture et la cuisine corses, ainsi que des suggestions d'hôtels et restaurants. Chaque guide est disponible en téléchargement pour le prix unitaire de 7€.
Avant de vous indiquer les liens où vous pourrez trouver ces guides, je vous propose une mini interview de Tom Fiorina pour en savoir plus sur lui et sur sa vision des vins de l'Ile de Beauté.
N.B : j'ai traduit ses réponses, mais si vous parlez anglais, vous pouvez trouver ses réponses en version originale dans l'article en anglais, juste après celui en français.
Interview de Tom Fiorina
Je suis américain, mais mes grands-parents paternels et maternels, d'origine italienne, ont émigré aux Etats-Unis dans les années 20. J'ai grandi près de Pittsburgh, une des villes les plus multiculturelles des Etats-Unis. Après avoir travaillé en tant que journaliste à Washington, j'ai décidé de faire un M.B.A en marketing à l'Université de Pittsburgh. Il y avait 3 étudiants français dans ma classe, et c'est en rendant visite à l'un d'entre eux à Paris, après avoir obtenu nos diplômes, que j'ai fait connaissance avec ma femme. Au début des années 90 j'ai travaillé dans la communication, en Europe, au sein de plusieurs compagnies internationales. Le dernier poste que j'ai occupé était en Italie, pour Coca-Cola, mais j'évite de le mentionner aux vignerons que j'interviewe ;-).
La famille de ma femme est originaire de Corse. Elle m'a emmené pour la première fois sur l'île en 1992, et j'en suis immédiatement tombé amoureux. Quand je suis arrivée à Toulouse en 2007, suite à la suppression de mon poste chez Coca Cola dans le cadre d'une restructuration, je n'ai pas réussi à retrouver un poste similaire. J'ai commencé à tenir mon blog sur le vin en 2009. Plusieurs de mes articles mettaient en avant des vignerons corses que j'avais eu l'occasion de rencontrer lors de mes visites sur l'île.
J'ai gagné plusieurs prix pour mes articles de blogs, et un jour j'ai été contacté par une journaliste spécialisée, Wink Lorch, dont le site WineTravelGuides.com est dédié à l’œnotourisme. Elle m'a expliqué avoir du du mal à trouver des guides sur la Corse en anglais pour alimenter son site. J'ai ainsi écrit 2 guides pour ce site : un sur le nord de l'île et un sur le sud.
Mes 4 nouveaux guides - un pour chacune des villes les plus importantes de Corse (Ajaccio, Porto-Vecchio, Bastia et Calvi) - sont disponibles en anglais et en français. Les traductions ont été réalisées par ma femme, qui est professeur d'anglais dans une école près de Toulouse.
Mes guides s'adressent aux gens qui s'intéressent aux vins corses, mais souhaitent aussi découvrir l'histoire, la gastronomie et la culture de chacune de ces régions de la Corse. J'ai sélectionné les hôtels et restaurants sur les critères suivants : qualité, rapport qualité-prix et authenticité.
Les producteurs mentionnés dans mes guides utilisent des cépages indigènes corses.
Certains sont en bio, d'autres en biodynamie, mais tous ont pour objectif de faire ce que j'aime appeler un "vin authentique", reflet de son cépage et de son terroir.
Un été, j'ai fait un arrêt à Patrimonio pour saluer Antoine Arena. Antoine est une figure patriarcale pour beaucoup de vignerons de l'île. Il est connu en France et dans le monde du vin pour la qualité de ses vins, en particulier ses cuvées "Haut Carco", mais aussi pour son respect de la nature et son amour de la Corse.
Un journaliste travaillant pour l'un des magazines de vin les plus respectés aux Etats-Unis était chez lui ce jour-là, et Antoine m'a proposé de me joindre à eux pour faire une visite du domaine. Il m'a dit qu'il avait besoin d'un traducteur, mais je sais qu'il aurait très bien pu se débrouiller tout seul puisqu'il comprend l'anglais et le parle.
Quoiqu'il en soit, vers la fin de la visite, j'ai appris que ce journaliste allait dîner le soir-même dans le restaurant où ma femme et moi avions réservé. Quand nous avons terminé la visite du domaine, Antoine nous a demandé de l'attendre quelques secondes. Il est allé dans sa cave et en est revenu avec un magnum de vin rouge à nous partager au restaurant. Il nous a dit que ce vin avait été fait à partir de vignes plantées par son grand-père. Il ne l'a jamais vendu car le rendement de ces vieilles vignes est trop faible, mais aime le partager avec les personnes qui viennent travailler pour les vendanges. C'était un vin très particulier que je n'oublierai jamais.
Les 3 M : montagne, mer et maquis. Ce sont à mes yeux les trois choses qui donnent leur identité aux vins corses.
Je les aime toutes, mais si je devais n'en choisir qu'une, j'opterais pour la région de Calvi. Les villes de Calvi et de l'Ile Rousse possèdent de magnifiques plages de sable et des ports qui fourmillent de restaurants de poissons et de fruits de mer. A l'intérieur des terres de la région de la Balagne, on trouve des villages perchés sur les collines, comme Sant'Antonino, Speloncato, Pigna et Lumio, qui offrent une vue à 360° sur la mer et les montagnes. Les hôtels sont bourrés de charme, les restaurants excellents, et sur la Route des Artisans vous pourrez trouver des produits traditionnels, confectionnés à la main, ainsi que bien sûr d'excellents vins.
Si vous souhaitez visiter les vignobles corses, je vous suggère d'essayer d'y aller hors saison pour éviter la chaleur estivale et les foules. Évitez également le mois de Septembre, car c'est la période des vendanges et les vignerons n'auront pas le temps de vous recevoir.
Essayez un Vermentinu (connu aussi sous le nom de Malvoisie) de chez Antoine Arena, Yves Leccia ou Yves Canarelli. Aromatiques, riches et intenses, ils brillent par leur fraîcheur et leur acidité. L'un des meilleurs accords pour ce type de vins, c'est le brocciu frais que vous pouvez trouver en Corse, de l'hiver au printemps. C'est un fromage riche et onctueux, qui appelle un vin blanc avec suffisamment de texture, de densité et de volume pour se mesurer aux arômes du lait frais des chèvres nourries dans le maquis.
En dehors de l'accord mentionné plus haut entre le Vermentinu et le Brocciu (brocciu que vous pouvez servir avec une salade de roquette assaisonnée d'un trait d'huile d'olive), je suggèrerais un rosé (en particulier le rosé gris en AOC Calvi du Clos Landry, impressionnant par sa finesse aromatique, son équilibre et sa fraîcheur) avec une assiette de charcuterie corse. Ou encore un civet de sanglier, mariné au vin rouge et servi avec un plat de polenta, à accompagner d'un rouge Oriu du Domaine de Torraccia (80% Niellucciu et 20% Sciaccarellu), un vin qui possède une belle acidité et dont les tannins sont doux.
La Corse ressemble à un continent miniature. Au nord, certaines zones évoquent les collines toscanes, quand les vallées montagneuses et pics enneigés au cœur de l'île rappellent la Suisse. Si l'intérieur des terres brille par sa beauté, les côtes corses ne sont pas en reste, avec des centaines de plages aux eaux turquoises qui n'ont rien à envier aux plages des Caraïbes. Le climat de la Corse, avec de fortes influences de la montagne et de la mer, ainsi que son terroir varié, en font un lieu idéal pour faire pousser la vigne.
La réputation des vins corses a presque été détruite dans les années 60-70 quand les pieds noirs ont rapporté sur l'île des techniques de vinification industrielles et des cépages à hauts rendements. Au début des années 90, les vignerons de l'île ont commencé à remplacer ces cépages internationaux à hauts rendements par des cépages autochtones et à pratiquer une viticulture bio ou biodynamique pour faire des vins qui expriment la typicité du terroir et du climat corses. Je pense que l'avenir est radieux pour les vins corses, en particulier parce que les amateurs de vin du monde entier sont à la recherche de vins ne provenant pas des régions viticoles les plus connues. La relève est assurée en Corse car il y a de nombreux vignerons, jeunes et talentueux, qui commencent à planter des vignes et à produire leur vin. Le problème que peuvent affronter les vins corses est plus un problème de rareté car la production de vin sur l'île est limitée. On risque donc de voir les prix augmenter.
Chaque été, le père de ma femme nous emmène faire de la randonnée sur le plateau du Coccione. C'est un endroit sauvage et rocailleux, au nord du village de Quenza dans la région de l'Alta Rocca, au-dessus de Porto-Vecchio. Quand il était jeune, sa famille faisait le voyage à pied et à dos d'âne jusqu'à un petit village qui se trouve sur le plateau, pour échapper à la chaleur et aux moustiques porteurs de malaria qu'on trouvait en bord de mer. Le village est aujourd'hui en ruines, mais ça reste un endroit très spécial. L'air est imprégné des senteurs du maquis, et il y a des cochons sauvages et des vaches qui se promènent en liberté au milieu des rochers sculptés par la pluie et le vent. Ayant passé une bonne partie de son enfance ici, il connaît chaque recoin de cet endroit magique. Pendant la randonnée, il nous fait boire dans les différentes sources qui serpentent sur le plateau - certaines sont juste de minces filets d'eau cachés derrière des buissons ou des rochers. Chaque source a un goût différent. C'est ainsi que j'ai réussi à comprendre le concept de "terroir" et la façon dont cela peut affecter le goût de quelque chose.
J'espère que mes guides ont réussi à capturer un peu de la magie de cette île si particulière, et qu'ils inviteront les gens à découvrir ces vins faits par des personnes réellement attachées à leur terre.
J'espère que cette petite interview vous aura donné envie de découvrir les guides de Tom Fiorina sur les vins corses.
Si c'est le cas, vous pouvez les trouver ici en français.
[ENGLISH VERSION OF THE ARTICLE]
My interest in Corsican wines had me bump some months ago into the Twitter account of Tom Fiorina.
Tom Fiorina is American but he's been living near Toulouse since 2007.
He is one of the few Americans to have earned the DNO (Diplôme National d’Œnologue) and hopes to make wine with his own vines someday in Corsica or in southwestern France. For now, he writes about wines and spirits (mainly Armagnac) on his wine blog www.thevineroute.com.
What draw my attention was his interest in Corsica and the fact that he wrote guides about Corsican wines.
As we met 2 weeks ago at an event organized to promote Côtes de Gascogne wines, I asked him about his passion and he told me how he fell in love with Corsican wines and decided to publish his guides.
Whether you are heading towards Corsica this summer or planning to visit the island and its vineyards in the coming months, I'm sure Tom´guides might prove useful to you.
Tom wrote 4 guides, dedicated to the 4 main cities of Corsica and their surroundings : Ajaccio, Bastia, Calvi, Bonifacio. Though they are mainly focussed on wines, you will also find in these guides some info about Corsican culture and gastronomy as well as hotel & restaurant suggestions. You can download these guides for 7€ each.
But before giving you the links, let´s get to know Tom Fiorina better thanks to some "interview-like" questions about him, but also about Corsican wines and winemakers.
Interview of Tom Fiorina
I’m American, but my grandparents on both sides of my family were Italians who emigrated to the U.S. in the 1920s. I grew up near Pittsburgh, which is one of the most ethnically-diverse cities in the U.S. After working as a journalist in Washington, D.C., I decided to do an M.B.A. in marketing at the University of Pittsburgh. There were three French students in my class, and one of them, once we had graduated and I was visiting him in Paris, introduced me to my wife. Beginning in the early 1990s, I worked in communications for several international companies in Europe. My most recent position was in Italy where I worked for Coca-Cola, but I try not to mention that to winemakers who I interview ;-).
My wife’s family is from Corsica. She took me to the island in 1992, and I instantly fell in love with it. When I came to Toulouse in 2007, after my communications position with Coca-Cola had been eliminated in a corporate restructuring, I was unable to find another position. I started writing my wine blog in 2009, and many of my articles were about Corsican winemakers who I had met during my visits there.
I had won several awards for my wine blog articles, and one day I was contacted by the English wine journalist Wink Lorch who has a wine tourism website named WineTravelGuides.com. She told me that she had been trying, unsuccessfully, for 10 years to get English-language guides about Corsica for her website. I wrote two guides for her. One for the northern part of the island, and one for the south.
My four new guides—one for each of the largest cities in Corsica (Ajaccio, Porto-Vecchio, Bastia and Calvi), are in English and French. The translations were done by my wife, who teaches English at a school near Toulouse. My guides are more for people who have an interest in Corsican wine, but who also want to discover the history, the gastronomy, and the culture of each of these regions. The hotels and restaurants were selected because of their quality, their value-for-money, and their authenticity.
The producers in the guides use primarily indigenous Corsican varieties of grapes. Some are organic, some are biodynamic, but their common objective is to make what I like to call authentic wine that expresses the grape variety and the terroir.
I stopped one summer to say hello to Antoine Arena in Patrimonio. Antoine is a patriarchal figure for many of the island’s winemakers. He’s known throughout France and the wine world for his wine--especially his Haut Carco cuvées, for his respect for nature, and for his love for Corsica. A journalist from one of the most respected wine magazines in the U.S. was there, and Antoine asked if I might join them on a tour of the estate. He said that he needed a « translator », but the truth is that I know that he does understand and speak English. Whatever…
Towards the end of the tour, I discovered that this journalist was going to be eating that night at the same restaurant where I had made a reservation for my wife and I. When we finished the tour, Antoine said to wait a second. He went back into his cellar and came back with a magnum bottle of red wine for us to share at this restaurant. He told us that it was wine made from grapevines that his grandfather had planted. He never sells this wine, he said, because the yield from the old vines is so low. Instead he drinks it with the people who harvest his grapes. That was a very special wine that I’ll never forget.
The three « M »s : montagne, mer and maquis (mountain, sea and "maquis"). These are three things that I believe give Corsican wine its identity.
I like them all, but if I had to choose just one, I’d suggest visiting the Calvi region. L’Île-Rousse and Calvi have gorgeous, sandy beaches and ports filled with seafood restaurants, and the Balagne area inland from Calvi has hilltop villages like Sant’Antonino, Speloncato, Pigna and Lumio that offer 360-degree views of the sea and mountains further inland. There are hotels with incredible charm, excellent restaurants, the Route des Artisans where you can find traditional, handcrafted items, and, of course, excellent wine.
For all Corsican wine regions try to go there off-season to avoid the summer heat and crowds, and I’d suggest avoiding visiting vineyards in September, during the grape harvest, as the winemakers will not have time to speak to you.
Try a Vermentinu (known as Malvasia in Corsica) from Antoine Arena, Yves Leccia or Yves Canarelli. Aromatic, rich and intense, they shine with a brilliant freshness and acidity. One of the best things to accompany them is the brocciu frais that you find in Corsica in the winter through the springtime. This is a rich, voluptuous cheese that demands a white wine with the texture, weight and volume to stand up to the intense aromas of fresh milk from goats that feed in the maquis.
Besides the above-mentioned Vermentinu-Brocciu (perhaps serving the brocciu with a rocket salad and olive-oil dressing), I suggest a rosé (especially the AOC Calvi rosé gris from the Clos Landry that has outstanding aromatic finesse, balance and freshness) with a plate of Corsican charcuterie. Or a civet de sanglier, marinated in red wine and served with a plate of polenta and accompanied by a Domaine de Torraccia Oriu rouge (80% Niellucciu and 20% Sciaccarellu) with its excellent acidity and soft tannins.
Corsica resembles a miniature continent. In the north, certain areas evoke Tuscan hills, while the alpine valleys and snowy peaks in the center of the island could be straight out of Switzerland. And all of this beauty is framed by hundreds of Caribbean-blue-water beaches. Its climate, with the strong influence of its mountains and the sea, and its varied terroir, makes it ideal for growing grapes.
Corsica’s wine reputation was almost destroyed in the 1960s and ‘70s when repatriated French colonists from Algeria--the « pieds noir »--brought industrial winemaking and high-yield grape varieties to the island. Beginning in the 1990s the island’s winemakers began to replace these high-yield, international grape varieties with native Corsican grape varieties and to use organic and biodynamic viticulture to make wine that expresses the typicity of the Corsican soil and climate. I think that the future is bright here, particularly as the world’s wine drinkers seek wines from outside of better-known regions. There are many talented, young winemakers who are starting to plant vines and to begin production. The problem is that the quantity of wine produced on the island is limited, so there is a risk of prices rising.
My wife’s father takes us hiking each summer to the plateau du Coccione. This is a wild, rocky area north of the village of Quenza in the l’Alta Rocca area above Porto-Vecchio. When he was young, his family made the journey by foot and on donkey to a small village on this plateau to escape the heat and malaria-bearing mosquitoes of the seaside. The village is now in ruin, but it’s a very special place. The air is scented with the maquis, and there are wild pigs and cows roaming among the rocks that have been sculpted by the rain and wind into fantastic shapes. He knows every part of this magical place, having spent a good part of his childhood here. As we hike he takes us to drink from the many springs on the plateau—some of them just a trickle hidden beneath bushes or rocks. Each spring has a different taste. This is how I came to understand the concept of "terroir" and how it affects the taste of everything.
I hope that my guides capture some of the magic of this special island, and that they help people to discover wine made by people who have a great attachment to their land.
I hope this interview convinced you to have a look at Tom Fiorina's wine guides about Corsica.
If so, you can find them here in English.
Tasting Corsica Made : quand la Corse s'invite à Toulouse...
Hier soir, la Corse s'invitait à Toulouse pour un tasting Corsica Made organisé par l'Agence du Tourisme de la Corse.
J'ai eu le plaisir d'être invitée à cette soirée par Nicolas Stromboni, ambassadeur Vins et Gastronomie de l'Ile de Beauté et caviste au Chemin des Vignobles à Ajaccio (il avait d'ailleurs été élu meilleur caviste de France par la Revue du Vin de France en 2011).
Objectif de la soirée : à travers les plaisirs gourmands proposés par quelques producteurs corses (charcuterie, huile d'olive, fromages, miel, huiles essentielles, confitures) et un dîner cocktail placé sous le signe des accords mets & vins, faire découvrir aux toulousains les merveilles de la Corse, et les encourager à venir découvrir l'île hors-saison en profitant des lignes directes ouvertes à l'année au départ de Toulouse.
Plutôt que de longs discours, je vous invite à aller faire un tour sur la page Facebook du blog pour y voir quelques photos de cette belle soirée.
Et si ça vous intéresse, voici la liste des producteurs qui étaient présents :
- Paul Léoni de Zevaco et sa charcuterie Porc Nustrale AOC (Saucisson, Prisuttu et j'ai même eu la chance de goûter un petit bout de son savoureux Lonzu).
- Jean-Christophe Arri, récoltant producteur des huiles d'olive U Palazzu à Sainte Lucie de Tallano. J'ai eu un gros coup de cœur pour son huile élaborée à partir d'olives venant d'oliviers centenaires.
- Jean-Pierre Caux, producteur d'huiles essentielles, de produits cosmétiques et de condiments à base d'huiles essentielles à Ocana, sous la marque Corsica Pam.
- Lionel Pinzutti et ses fromages du domaine de Murtoli. J'ai adoré son brocciu passu seul, mais aussi accompagné du miel de Raymond Thouement !
- Raymond Thouement, donc, apiculteur à Prugna, qui fait un miel d'une incroyable complexité.
- Mattea Scarbonchi, exploitante agricole à Cutuli, et sa farine de châtaigne ainsi que ses confitures bio (dont une excellente confiture de citron et une délicieuse gelée d'oranges).
Le Clos Nicrosi, une pépite au coeur du Cap Corse
Pour oublier un peu le froid qu'il fait dehors, j'ai décidé de vous raconter la visite qui a ponctué mes vacances en Corse cet été, visite dont j'ai déjà distillé quelques infos ici et là dans mes précédents billets pour les Vendredis du Vin mais que je n'avais pas encore pris le temps de vous conter en détails.
Et quelle meilleure façon de commencer ce billet que de planter visuellement le décor. "Une image vaut 1000 mots" comme on dit !
Cette superbe vue a été prise dans le Cap Corse, depuis le village de Rogliano. Et au loin, ce que vous voyez c'est le port de Macinaggio.
Voici la petite carte qui va bien (merci Google !) pour vous montrer où ça se trouve précisément sur la carte de la Corse.
C'est dans ce cadre enchanteur que s'est faite notre rencontre avec Marine et Sébastien Luigi qui épaulent leur père Jean-Noël à la tête du Clos Nicrosi.
Un domaine qui depuis longtemps figure parmi les fleurons de la viticulture corse et que j'avais à coeur de visiter car ses vins blancs secs sont parmi les premiers que j'ai eu l'occasion de découvrir sur l'Ile de Beauté, il y a maintenant quelques années.
Sébastien Luigi nous a accueillis au caveau, qui se trouve à Macinaggio. C'est le point de vente des vins du Clos Nicrosi, et c'est aussi là que se fait la vinification.
Mais les vins sont ensuite mis en bouteilles et hivernent sur les hauteurs de Macinaggio, à Rogliano, le très joli village que vous pouvez voir sur la photo ci-dessous.
A Rogliano se trouve en effet la maison de famille des Luigi, une belle "maison d'Américain" comme on en trouve dans le Cap Corse, et c'est dans les caves de cette belle demeure que les vins sont mis en bouteille et reposent jusqu'à leur commercialisation.
[mise à jour du 13/03/2017 : il semblerait que depuis mon article les choses aient changé car je viens d'apprendre que cette maison d'Américain, appelée le Palazzu Nicrosi, allait bientôt devenir une demeure de charme : http://www.palazzu-nicrosi.com. Ouverture apparemment prévue en mai 2017, donc affaire à suivre !]
Nous avons donc démarré la visite ici, et nous y avons retrouvé Marine Luigi, la soeur de Sébastien et la dernière venue sur le domaine.
L'histoire du domaine
Créé vers 1850, le Clos Nicrosi est l'un des plus vieux domaines du Cap Corse. A la mort de son fondateur, Dominique Nicrosi, en 1920, aucun des enfants ne reprend la suite. Il faudra attendre près de 40 ans pour que le vignoble soit reconstitué par les arrières petits-fils de Dominique Nicrosi. C'est en effet en 1959 que Toussaint et Paul Luigi (le grand-oncle et le grand-père de Marine et Sébastien) décident de replanter des vignes. Leur première bouteille voit le jour en 1962.
Jean-Noël Luigi, le père de Marine et Sébastien, a quant à lui rejoint l'exploitation dans les années 80.
Aujourd'hui, Marine, 28 ans, et Sébastien, 36 ans, sont donc la 4ème génération à travailler sur le domaine (depuis 2 ans pour la première et 10 ans pour le second).
La philosophie
Les vignes du Clos Nicrosi, environ 10 ha aujourd'hui, se situent dans la plaine de Macinaggio.
Ce sol, composé de schistes dégradés et d'un peu d'argile, sied à merveille aux cépages traditionnels corses travaillés par le domaine : le Vermentinu (pour les blancs), l'Aleatico (pour le Rappu) mais aussi les fameux Sciaccarellu (1ha) et Niellucciu (1/2ha), des cépages rouges (en cours de replantation, une partie des vignes en rouge ayant été dévastée par les sangliers et la maladie du bois).
Pour le Muscatellu, le Clos Nicrosi travaille avec du Muscat Petits Grains.
Le vignoble est conduit en agriculture raisonnée et les vendanges sont faites exclusivement à la main.
La vinification se fait dans des cuves inox thermorégulées et seules les levures indigènes sont utilisées pour la fermentation. Pas d'élevage en fût non plus.
Pour l'ensemble de leurs vins, les Luigi veillent à respecter autant que possible la tradition des anciens.
On sent, en écoutant Marine et Sébastien ce profond respect des traditions, du travail accompli par les anciens qui a contribué à faire la réputation des vins du Cap Corse.
Mais ce que j'ai particulièrement aimé chez eux, c'est que, malgré la notoriété du domaine, ils ont la volonté de ne pas se reposer sur leurs lauriers pour continuer à le faire progresser.
Et surtout que ce respect de la tradition n'est pas synonyme d'immobilisme. Au contraire, ils ont plein d'envies pour l'avenir et ont la ferme intention de faire souffler un vent de modernité sur le domaine.
Parmi leurs projets, il y a d'abord la construction d'une cave, d'ici maximum 5 ans, car les allers-retours entre Macinaggio et Rogliano génèrent beaucoup de manutention.
Il y a aussi le souhait de se développer en France et à l'export car à date 80% de la production est vendue en Corse.
Il y a enfin l'envie d'élargir la gamme.
C'est dans cet optique que des cépages rouges ont été replantés pour pouvoir proposer du Clos Nicrosi en rosé et en rouge.
Mais Marine et Sébastien ne s'arrêtent pas là et travaillent aussi sur leurs blancs et leurs muscats. Ils aimeraient à terme pouvoir proposer 2 blancs et 2 muscats.
Nous avons eu la chance pendant notre visite de goûter quelques uns de leurs essais sur le muscat et il y a des choses très intéressantes. J'ai vraiment hâte de voir ce que ça va donner dans les années à venir !
Justement, plus que l'on parle de la gamme des vins du Clos Nicrosi, passons à une étape essentielle : la dégustation !
Et la dégustation dans tout ça ?
C'est au caveau que nous avons pu déguster les derniers millésimes en vente à la fin de notre visite.
Le blanc sec du Clos Nicrosi est composé à 100% de Vermentinu. C'est le terroir de schistes qui apporte une certaine minéralité au vin et lui permet de s'exprimer pleinement sans avoir besoin de recourir à l'élevage en fût.
Nous avons eu l'occasion de goûter les millésimes 2010, 2011 et 2012.
Mon préféré a été le 2010, que j'ai trouvé plus complexe et que j'imaginais volontiers à table, mais le 2012 m'a également beaucoup plu, avec son nez très intense et ses arômes floraux et très fruités.
Quant au 2011, il était très bon aussi, avec une belle ampleur en bouche, mais il m'a globalement moins séduite sur le coup.
Lors de cette dégustation, Sébastien nous a expliqué que ces vins blancs avaient un beau potentiel de vieillissement et qu'il ne fallait pas hésiter à les garder quelques années. Je vais essayer mais ce n'est pas gagné vu mon impatience légendaire.
Réalisé uniquement à partir de Muscat Petits Grains.
Les raisins sont récoltés manuellement dans des cagettes en bois puis 60 à 80% de la récolte est passerillée directement dans les vignes. C'est-à-dire que l'on laisse les raisins sécher au soleil, pendant 1 à 2 semaines dans le cas du Muscatellu du Clos Nicrosi. Cette étape permet de moins muter à l'alcool par la suite.
Comme pour les autres vins du domaine, la fermentation et l’élevage s'effectuent ensuite dans les cuves inox thermorégulées en utilisant les levures indigènes (le muscat reste au maximum un an en cuve).
A la fin du processus, un mutage à l’alcool est effectué pour préserver les sucres et obtenir un degré alcoolique suffisant.
Nous avons eu l'occasion de déguster le Muscatellu dans 2 millésimes, le 2011 et le 2012.
J'aime les vins moelleux et les vins doux naturels de façon général, mais je suis parfois déçue quand j'en rencontre chez qui le sucre prend trop le dessus et rend la bouche pâteuse.
Or ici, les 2 millésimes m'ont convaincue car il y avait un très bon équilibre, et l'acidité, bien présente, permettait de réduire la sensation de sucrosité en bouche.
Si vous appréciez ce type de vins, foncez car ce Muscatellu est un pur délice, avec des arômes de fruits secs et de miel !
Le dernier bijou du Clos Nicrosi est produit de façon confidentielle (600 à 1000 bouteilles par an), mais si vous avez un jour l'occasion de croiser son chemin, vous ne serez pas déçus !
Ce vin rouge sucré est issu de moût de raisin partiellement fermenté et réalisé à 100% avec le cépage Aléatico.
J'en avais déjà parlé lors d'une précédente session des Vendredis du Vin, donc je vous invite à relire ce billet pour avoir plus de détails sur le mode de production de ce vin et sur la dégustation.
J'ai eu un gros coup de coeur pour ce vin, donc je vous invite vraiment à le goûter à l'occasion. Bon, c'est juste un peu compliqué de le trouver sur le continent, mais n'hésitez pas à prendre contact directement avec le domaine pour avoir plus d'informations sur sa distribution.
Aparté pour les toulousains : le Domaine de Lastours, 44 rue du Languedoc, commercialise les vins du Clos Nicrosi, donc vous pouvez toujours aller les voir et leur demander s'il leur est possible de passer une commande de Rappu.
D'ailleurs, à propos de contact, voici venu pour moi le moment de terminer ce billet en remerciant encore Marine et Sébastien pour leur gentillesse et leur disponibilité et en vous donnant les coordonnées du domaine, si ce billet vous a donné envie de découvrir leurs vins :
Clos Nicrosi
20247 Rogliano
Tel : 04 95 35 41 17
Email : clos.nicrosi@orange.fr
Site internet : http://www.closnicrosi.fr
Page Facebook : https://www.facebook.com/ClosNicrosi
Compte Twitter : @ClosNicrosi
#VDV59 : au rythme des accords Vin et Musique
Ce mois-ci c'est Lolita, du blog J'aime ton wine, qui prend la présidence éphémère des Vendredis du Vin pour cette 59ème édition et nous propose un thème qui lui est cher : les accords Vin & Musique.
Pour ce VdV#59 c’est à votre tour de m’annoncer vos accords vin et musique. Un Saint Joseph avec de la pop ? Un Pomerol avec une sonate de Chopin ? Un Champagne avec du bon vieux rock ? Un Touraine avec de la chanson française ?
Ça tombe bien, j'aime autant le vin que la musique !
Côté musique j'ai des goûts très très éclectiques, donc je ne vais pas essayer de caser tous les styles que j'aime sinon on ne va pas s'en sortir.
Je vais me contenter de quelques morceaux et vins que j'adore, et tenter de les accorder.
J'ai eu l'occasion de boire les vins cités ci-dessous au cours des derniers jours/mois/années et non lors de la même soirée, mais pour l'exercice des Vendredis du Vin, je vous propose de les imaginer s'inviter les uns après les autres à votre table, au cours d'une soirée 100% Vin et Musique, en bonne compagnie cela va sans dire.
On commence ?
L'apéro
A l'apéro, je ne sais pas vous, mais moi j'ai des fois envie d'un environnement "calme" pour arriver à me détendre après une journée de boulot et des fois je suis d'humeur festive et j'ai envie de tout de suite me mettre dans l'ambiance pour être d'attaque pour le reste de la soirée.
A chaque humeur, son vin, mais ils ont quand même un point commun : ils sont tous les 2 corses ;-)
Pour décompresser, je vous suggère un rouge sur le fruit, super agréable à boire, fait par Sébastien Poly, un vigneron qui travaille en biodynamie : la cuvée Antica 2010 du Domaine U Stillicionu.
Et pour l'accompagner, une ambiance soul avec Wine, un groupe découvert grâce à François de Bourgogne Live, et leur titre "Lettin'go" (cliquez sur le titre pour écouter le titre sur Deezer).
Plutôt envie de danser jusqu'au bout de la nuit ?
Le Blanc 2012 du Clos Nicrosi me semble parfait, avec son peps et ses notes d'agrumes. A déguster en écoutant "I gotta feeling" des Black Eyed Peas (cliquez sur le titre pour accéder à la vidéo) .
Ça y est, vous êtes dans l'ambiance ? Alors on passe à table !
On commence en douceur
La soirée a bien commencé et vous avez envie que ça continue.
Pour s'en assurer, à table, on va démarrer en douceur et monter en puissance au fur et à mesure.
Afin de réconcilier les amateurs de rouge et les amateurs de blancs, j'ai 2 propositions pour vous. Une qui nous amène dans la Loire et une autre dans le Languedoc.
Avec le Chardonnay 2011 du domaine Le Rocher des Violettes de Xavier Weisskopf, on est sur un cépage classique, mais sur un vin qui reste vif, avec une belle acidité et un joli côté fruité. Moi, avec ça j'aurais envie d'un morceau "old school", rythmé mais pas trop. Mon choix s'est donc porté sur "Under The Bridge" des Red Hot Chili Peppers (cliquez sur le titre pour accéder à la vidéo).
Vous aviez opté pour l'apéro version "envie de danser jusqu'au bout de la nuit" et vous avez envie de rester sur votre lancée ?
C'est le King of Pop qu'il vous faut, "Billie Jean" de Michael Jackson (cliquez sur le titre pour accéder à la vidéo), et un vin rouge du Languedoc à la fois corsé et aérien (oui, oui, c'est possible !) : Figure Libre 2011 du Domaine de Gayda.
L'ambiance de la soirée se réchauffe, les mains commencent à se frôler...
Vous êtes prêts pour la suite !
La température monte
Vous avez apprécié ce démarrage en douceur et vous profitez pleinement de la soirée, mais alors que le plat principal arrive sur la table, vous avez envie de passer à la vitesse supérieure...
Là encore 2 options s'offrent à vous :
Vous êtes d'humeur câline et romantique...
Le Clos Canarelli Blanc 2010, tout en finesse et en complexité, sera une très bonne entrée en matière. Ce vin figurant parmi mes préférés, quel meilleur accord que l'une des chansons incontournables de l'un de mes groupes préférés, "One" de U2 (cliquez sur le titre pour accéder à la vidéo).
Vous êtes d'humeur canaille...
Il vous faut un vin mêlant puissance et sensualité, la cuvée Les Acacias 2010 de Fabien Jouves du Mas Del Périé, et une musique suggestive, "Foxy Lady" de Jimi Hendrix (cliquez sur le titre pour accéder à la vidéo)
C'est moi ou il fait chaud d' un coup ?
On relâche la pression
Nous ne sommes pas encore au dessert et déjà vous ne tenez plus sur votre chaise en imaginant la suite de la soirée.
C'est le moment de relâcher un peu la pression. Ne dit-on pas "Qui veut aller loin ménage sa monture" ?
Pour cette petite pause, rien de tel que le Ruminant des Vignes de Dominique Andiran du Domaine Haut Campagnau (désolée, mais je ne me souviens plus de l'année de la cuvée dégustée).
Un très joli vin oxydatif du Sud-Ouest qui vous étonnera par sa complexité et s'accordera à merveille avec un fromage très affiné.
Et pour aller avec, je pense au titre Knockin' On Heaven's Door des Guns N' Roses (cliquez sur le titre pour accéder à la vidéo) parce qu'avec un tel vin, moi j'approche du "paradis" !
Avant de finir en apothéose
Le repas touche à sa fin, mais vous savez que la soirée ne fait que commencer...
Les plus romantiques d'entre vous choisiront de prolonger la soirée avec le Jurançon Au Capcèu 2011 du domaine Camin Larredya de Jean-Marc Grussaute, un vin moelleux sublime et très aromatique. Avec le Hallelujah de Jeff Buckley (cliquez sur le titre pour accéder à la vidéo) en fond sonore, plus besoin de trouver une excuse pour vous lover dans les bras de votre chéri(e).
Si vous avez envie de quelque chose de plus déjanté, je vous propose des bulles, mais attention, pas n'importe quelles bulles ! Un de mes coups de coeur en Champagne : la Cuvée Petraea XCVII - MMVII de Francis Boulard. Cette cuvée est juste énorme, un plaisir immense en bouche. Le champagne c'est classique, mais cette cuvée ne l'est pas du tout. Elle a un petit plus, un petit soupçon de folie. Et quand je pense au mélange classique/folie, c'est la Bohemian Rhapsody de Queen (cliquez sur le titre pour accéder à la vidéo) qui me vient en tête et ses superbes solos de guitare !
Et c'est comme cela que se finissent pour moi ces VDV #59 placés sous le signe des accords Vin et Musique.
Merci encore à Lolita pour ce thème qui m'aura mise de bonne humeur pour le weekend !
Comme quand il n'y en a plus, il y en a encore, je vous laisse avec un dernier petit clin d'oeil musical : la parodie de "Blurred Lines" de Robin Thicke (morceau que j'adore, même si le clip et les paroles sont très polémiques) par Jordan Vineyard & Winery, intitulée "Blurred Vines"...
http://www.youtube.com/watch?v=19T90ut2JEE
A la recherche du rosé de l'été : 1ère escale en Corse
Dans le prologue de cette série de billets dédiés aux rosés, je vous avais promis de commencer par vous emmener dans un petit coin de paradis.
C'est parti, attachez vos ceintures, on s'envole pour la Corse !
Vous savez que j'y ai passé mes vacances puisque vous êtes TOUS et TOUTES abonnés à la page Facebook du blog (si ce n'est pas encore le cas, je ne vous félicite pas !)
[A ce stade, je pourrais ajouter que comme mon cher et tendre est Corse de son état, j'ai un peu tendance à y passer tous mes étés, mais bon, je ne voudrais pas que vous me détestiez trop alors faites comme si je n'avais rien dit ;-)]
Pendant mes 15 jours de vacances en Corse donc, j'ai eu l'occasion de goûter pas mal de rosés insulaires. Pas que des rosés d'ailleurs, mais j'aurai le loisir d'en reparler sur ce blog, donc aujourd'hui on va se concentrer sur les rosés.
Pour vous mettre dans l'ambiance et prolonger un peu les vacances (on en a tous besoin !), cette photo publiée sur la page Facebook des Vins de Corse devrait faire l'affaire.
De ces dégustations estivales (non exhaustives car il y a pleins d'autres vins que j'aurais aimé découvrir cet été), j'ai retenu 6 prétendants. Je vous les présente ?
Cuvée Faustine du Domaine Abbatucci
Le prétendant : Cuvée Faustine 2012 - Domaine Abbatucci - AOC Ajaccio
Le décor de la rencontre : avant-goût de vacances dans la torpeur de l'été toulousain
Les + : domaine en biodynamie, un vrai rosé avec de la matière et de la couleur, du peps et du fruit en veux-tu en voilà
Les - : là tout de suite, je ne vois pas !
En résumé : un rosé vraiment délicieux, qui peut facilement accompagner tout le repas.
Cuvée prestige Alexandra du Domaine de Tanella
Le prétendant : Cuvée Prestige - Cuvée Alexandra 2012 - Domaine de Tanella - AOC Corse Figari
(NB : le propriétaire, Jean-Baptiste de Peretti Della Rocca, a nommé ainsi ses cuvées prestige en hommage à sa fille Alexandra née en 1991)
Le décor de la rencontre : première soirée en Corse
Les + : une jolie robe dans les tons orangés, de la richesse et de la structure en bouche avec des notes plutôt sur les fruits rouges et une finale légèrement épicée.
Les - : un peu moins de complexité que le précédent
En résumé : une vraie bonne surprise pour ce vin aux alentours des 10€ de mémoire !
Cuvée 1769 du Domaine Vico - Clos Venturi
Le prétendant : Cuvée 1769 2012 - Domaine Vico / Clos Venturi - AOC Corse
Le décor de la rencontre : déjeuner d'été près de Corte, au bord de la Restonica
Les + : arômes assez délicats de fruits et de fleurs
Les - : trop léger à mon goût (sachant qu'il nous a été servi quasiment glacé, donc ça n'a sûrement pas aidé)
En résumé : difficile de me faire un avis définitif, mais cette première rencontre ne m'a pas séduite plus que ça.
Rosé du Domaine de Pietri
Le prétendant : Rosé 2012 - Domaine de Pietri - AOC Corse Coteaux du Cap Corse
Le décor de la rencontre : soirée d'été en rentrant de la plage.
Les + : du corps en bouche, principalement sur les fruits.
Les - : s'il y a du corps, il m'a semblé moins complexe en termes d'arômes que le rosé du domaine Abbatucci ou que celui du domaine de Tanella.
En résumé : j'avais eu l'occasion de découvrir et d'apprécier le muscat du Domaine de Pietri, donc j'étais impatiente de voir ce que ça donnait en rosé. Au final, je trouve que c'est un joli rosé, même s'il n'est pas inoubliable.
Rosé du Clos Canarelli
Le prétendant : Rosé 2012 - Clos Canarelli - AOC Corse Figari
Le décor de la rencontre : craquage à l'aéroport, dégusté de retour sur le continent
Les + : un rosé tout en élégance et en subtilité
Les - : on a peut-être un peu trop l'impression de boire un blanc. Or même si ce vin est très agréable, tant qu'à faire, je préfère boire un "vrai" blanc de ce domaine
En résumé : c'est bon, mais ce n'est pas forcément ce que je préfère dans les rosés. A essayer peut-être sur des crustacés (homard, langouste...)
Cuvée L'Alzeto du Clos d'Alzeto
Le prétendant : Cuvée L'Alzeto - Clos d'Alzeto - AOC Ajaccio
Le décor de la rencontre : besoin d'un remontant au goût de vacances pour affronter la rentrée
Les + : acidulé, notes d'agrumes (pamplemousse), une belle longueur
Les - : un peu cher (du moins sur le continent)
En résumé : belle découverte de ce domaine dont j'avais dégusté un rouge pendant l'été, très agréable en apéritif.
Au final, parmi ces 6 prétendants, mon coup de coeur va finalement au premier, la Cuvée Faustine du domaine Abbatucci, même si chacun dans son style est intéressant.
J'avais prévu plusieurs billets au sujet de cette recherche du rosé de l'été car j'ai également eu l'occasion de boire de jolis rosés sur le continent, mais je vous propose de reprendre cette saga l'année prochaine, quand le temps s'y prêtera davantage.
N.B : pour les toulousains que ça intéresse, vous pouvez retrouver la Cuvée Faustine du domaine Abbatucci à L'Envie du Sud - 14 place des Carmes, et la Cuvée Alzeto du Clos d'Alzeto au Domaine de Lastours - 44 rue du Languedoc.