Ce mois-ci le président des Vendredis du Vin, Jef Heering du blog http://magnumbalthazar.blogspot.fr/ nous a proposé un thème qui m’a tout de suite plu : « L’Arche de Noé des Cépages rares et oubliés…».
Et la première chose qui m’est venue à l’esprit c’est Gaillac…forcément!
En partie parce que les vignerons que j’ai eu l’occasion de rencontrer jusqu’à présent à Gaillac (Nicolas Lebrun, Virginie Maignien & Patrice Lescarret…) ont tous à cœur de valoriser les cépages autochtones du Gaillacois.
Mais surtout parce qu’à Gaillac oeuvrent 2 ardents défenseurs des cépages « oubliés » qui ont récemment croisé mon chemin : Robert et Bernard Plageoles.
Il y a un mois, j’ai en effet pris plaisir à écouter Robert Plageoles parler avec passion des cépages ancestraux de Gaillac lors d’un colloque sur le vin à Albi et, quelques semaines plus tard, j’ai eu la chance de passer quelques heures en compagnie de Bernard Plageoles au Domaine des Tres Cantous (je parlerai de cette visite dans mon prochain billet).
J’ai donc eu envie pour ces Vendredis du Vin de mettre en lumière quelques uns de leurs vins que j’affectionne particulièrement, à travers 4 cépages : le Mauzac, l’Ondenc, le Prunelart et le Verdanel.
Commençons par le Mauzac, ou devrais-je dire « les » Mauzac car chez les Plageoles, on en dénombre 7 parmi les 14 cépages historiques répertoriés sur le domaine familial : Mauzac rose, mais aussi jaune, vert, roux, gris, noir et cote de melon.
Le Mauzac rose, « le meilleur de tous les Mauzac » dixit Bernard Plageoles, c’est un peu la star du domaine car il est utilisé, avec le Mauzac gris, pour élaborer, selon la méthode traditionnelle gaillacoise, le fameux Mauzac Nature des Plageoles. Un vin mousseux naturel que j’aime beaucoup, tout en légèreté et en finesse.
Son pote le Mauzac vert n’est pas mal non plus. Sur la version 2011, on est sur un vin blanc sec qui mêle des arômes de pomme, de tilleul, mais aussi d’anis. C’est puissant mais ça reste équilibré et très agréable.
Le rouquin quant à lui est utilisé dans 2 cuvées qui m’ont séduite : le Mauzac Roux d’abord, un vin moelleux, aux arômes de pomme au four caramélisée (une vraie gourmandise) et le Vin de Voile. Bon, concernant le dernier cité, c’est sûr qu’il faut à la base aimer les vins oxydatifs de type Xérès ou Vin Jaune, mais c’est mon cas, donc je n’ai pas boudé mon plaisir!
Après le Mauzac, passons à 2 cépages que les Plageoles ont fortement contribué à réhabiliter et qui font désormais partie des cépages autorisés pour l’AOC : l’Ondenc en blanc et le Prunelart en rouge.
Si l’Ondenc ne me séduit pas plus que ça quand il est vinifié en sec, je le trouve bien plus intéressant dans les moelleux et liquoreux.
Et chez Plageoles, je suis une grande fan du « Vin d’Autan » qui est à mes yeux un très grand liquoreux à découvrir absolument. Le 2008 est déjà très bon, mais m’est avis qu’il sera encore meilleur dans quelques années, si bien sûr j’arrive à patienter jusque-là, ce qui n’est pas gagné!
Le Prunelart ensuite. Un cépage rouge tardif qui fait souvent débat, qui divise…
Et c’est aussi le cas du Prunelart de Plageoles, qualifié de vin « martien » par Aurélia Fillon de Bu sur le web. Mais à la dégustation chez les Plageoles, le 2011 m’a plutôt plu donc je vous invite à le tester pour vous faire votre propre avis.
Le petit dernier dont je voulais vous parler est encore moins connu que les 3 autres : le Verdanel. Celui-là je n’en avais jamais entendu parler avant de mettre les pieds chez Bernard Plageoles, mais ce fut une très belle découverte.
Si le Verdanel 2012 est peu expressif au nez, il se révèle original et surprenant en bouche (mais dans le bon sens), avec une acidité maîtrisée.
Voilà, on arrive à la fin de ce billet spécial Vendredis du Vin. N’hésitez pas à aller sur la page Facebook des Vendredis du Vin pour lire les autres contributions.
Mais avant de vous quitter, une dernière suggestion…
Si vous voulez poursuivre la découverte des cépages gaillacois précédemment cités, je vous invite aussi, si vous en avez l’occasion, à goûter leur interprétation sous forme d’ eaux-de-vie chez Laurent Cazottes. Ses « Gouttes » de Mauzac Rose et de Prunelart passerillé sont à tomber!
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